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Après une année d’un mandat controversé en RDC : La force régionale d’Afrique de l’est entame son retrait

La force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC-RF) a entamé son retrait de la République démocratique du Congo dimanche 3 décembre.
Deux groupes d’une centaine de militaires kényans chacun ont quitté la région depuis l’aéroport de Goma, au Nord-Kivu où ils ont été déployés il y a un peu plus d’une année pour aider l’armée Congolaise à lutter contre les groupes armés dont le plus fort, le M 23.

Leur retrait intervient au moment où le cessez-le-feu a été violé au Nord-Kivu. Les combats sont quasi-quotidiens depuis le mois d’octobre entre le M 23 d’une part et l’armée Congolaise et les groupes d’autodéfense qui appuient l’armée de la RDC. Les autorités Congolaises avaient fait savoir qu’elles ne prolongeraient pas le mandat de la force régionale au-delà du 8 décembre, date de la fin de l’actuel mandat.

À Goma dimanche, ce sont le contingent Kényan qui a commencé le premier le retrait. La force régionale d’Afrique de l’Est est composé des troupes du Soudan du Sud, du Burundi, de l’Ouganda et du Kenya. Pendant son séjour en RDC, même si les autorités Congolaises ont parfois reconnu que « la présence des troupes de la force régionale d’Afrique de l’Est a aidé à renforcer le cessez-le-feu », mais très souvent, les autorités Congolaises ont reproché à cette force d’être « inefficace face aux rebelles du M23 ». Le séjour de la force régionale d’Afrique de l’Est en RDC a été émaillé d’une forte tension. La population civile de Goma a plusieurs fois manifesté pour demander le départ des troupes du bloc de l’Est. Le général major Jeff Nyagah, premier commandant de la force régionale avait été remplacé après sa démission suite à des « menaces à sa sécurité et des campagnes de dénigrement visant sa mission », ainsi qu’il avait déclaré dans une lettre adressée au secrétaire général de la communauté d’Afrique de l’Est. Jeff Nyagah avait été remplacé par le général Alphaxard Muthuri Kiugu. La force régionale d’Afrique de l’Est a perdu un seul militaire, kényan, tué en octobre dernier par un mortier dont l’origine n’est pas connue à ce jour, l’armée Congolaise et le M23 s’accusant mutuellement.

Nul ne sait de quoi sera fait l’avenir proche en RDC. Selon Nicaise Kibel Bel, expert en question militaire et sécuritaire, basé à Goma, « l’armée Congolaise devrait maintenant se former à devenir une armée dissuasive, mais en matière de sécurité, il est toujours mieux d’avoir des alliés », a-t-il souligné.
L’armée Congolaise devrait continuer la coopération avec l’armée du Kenya, surtout en matière de formation. Des officiers du Kenya continuent à former des soldats Congolais à Kisangani, dans le Nord-est de la RDC. Début août de cette année la RDC et le Kenya ont signé des accords de défense pour renforcer leur coopération militaire. Ce même mois d’août de cette année, la RDC et le Burundi ont signé des accords de défense visant à renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays en matière de défense et sécurité.

Les autorités de la RDC comptent maintenant sur la force de la SADC dont le déploiement avait été décidé depuis le mois le mois de mai, mais sans jamais véritablement se concrétiser. Début novembre de cette année, devant les chefs d’État de la région d’Afrique australe réunis en Angola, le président Félix Tshisekedi, avait insisté auprès de la SADC pour qu’elle déploie des troupes, au moins pour mettre en déroute le M23, considéré comme « un groupe terroriste » par les autorités de Kinshasa. La SADC s’était déjà engagée à envoyer 500 soldats, mais n’avait donné aucune indication sur la date du déploiement effectif.

Il y a une semaine, les chefs d’État d’Afrique de l’Est, réunis en sommet ordinaire à Arusha, en Tanzanie, avaient suggéré que les chefs d’état major d’Afrique de l’Est et deux de la SADC devaient se rencontrer dans une réunion spéciale autour de la RDC. A seulement quelques jours de la fin du mandat de la force régionale d’Afrique de l’Est, la réunion entre chefs d’état major n’a pas encore eu lieu.

A Kinshasa, un accord a été signé pour le déploiement des troupes de la SADC. Le président Tshisekedi a affirmé que « le processus pour l’arrivée des troupes de la SADC en RDC a atteint leur phase de finalisation ». Une certaine incertitude entoure le déploiement des troupes de la SADC. Selon le site web d’information namibien New Era, « la Namibie n’enverra pas de troupes en RDC dans le cadre de la force de la SADC ». C’est le président Namibien qui l’a dit à ses compatriotes alors qu’il s’adressait à la nation. Selon le président Hage Geingob (Président Namibien) cité par New Era, son pays n’a pas les moyens qu’il faut pour cette mission. « J’ai dit que nous n’allions pas envoyer de troupes en RDC ; nous n’en avons pas les moyens. Mais l’Afrique du Sud et les autres pays ont accepté d’envoyer des troupes ». Et il ajouté : « Ceux qui vont fournir des troupes sont prêts à le faire, mais nous nous engageons à les soutenir financièrement dans la mesure de nos possibilités ».

Patrick Ilunga

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