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Au sommet Russie-Afrique : Vladimir Poutine promet des livraisons gratuites de céréales à six pays

Le chef du Kremlin a annoncé l’exportation de 25 000 à 50 000 tonnes de céréales. Une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement du continent ont fait le déplacement à Saint-Pétersbourg, moins que ce qu’espérait le président russe pour mettre en scène la sortie de son isolement international.

Ils étaient presque tous là, assis au premier rang, pour entendre la bonne nouvelle. Devant un parterre de chefs d’Etat et de gouvernement, certes plus limité que prévu, Vladimir Poutine a ouvert jeudi 27 juillet son deuxième sommet Russie-Afrique avec une annonce que, dans une mise en scène soigneusement orchestrée, il a présentée en un acte généreux de solidarité. « Dans les mois qui viennent, nous serons en mesure d’assurer des livraisons gratuites de 25 000 à 50 000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine et à l’Erythrée », a déclaré le président russe à la tribune du forum « économique et humanitaire » organisé parallèlement au sommet à Saint-Pétersbourg, sa ville natale. Une seule précision a été ajoutée à cette déclaration : les livraisons devraient commencer « d’ici trois ou quatre mois ».

Dix jours après la suspension par la Russie de l’accord sur les céréales ukrainiennes, et le début du bombardement des ports et autres infrastructures céréalières de son voisin, Vladimir Poutine n’a pas évoqué les craintes de pressions inflationnistes exprimées par les pays africains et autres membres du « Sud global ». Il a toutefois profité de la tribune du sommet pour, à nouveau, accuser Kiev et les Occidentaux d’être à l’origine du blocage. « Aucune des conditions de l’accord concernant les livraisons russes de céréales et d’engrais n’a été remplie », a-t-il dénoncé.

Redéfinir les relations.

Ces derniers jours, la Russie a tenté de rassurer sur le sujet, assurant être prête à exporter ses céréales sans frais vers les pays dans le besoin. Pour Moscou et ses partenaires, il est nécessaire de trouver des terrains d’entente, de s’expliquer (…) sur des questions d’actualité, par exemple sur l’accord céréalier, a souligné auprès de l’AFP Vsevolod Sviridov, expert du Centre d’études africaines de la Haute école d’économie de Moscou.

De façon générale, le cadre dans lequel la Russie et l’Afrique interagissent a profondément changé, observe-t-il. Donc, évidemment, il faut redéfinir (ces) relations.
Vladimir Poutine s »est d’ores et déjà entretenu mercredi avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, puis avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, vantant leurs projets communs dans le domaine de l’énergie.

Ces dernières années, la Russie a cherché à renforcer ses liens avec l’Afrique, notamment via la présence du groupe paramilitaire Wagner dont la rébellion avortée fin juin laisse planer un doute sur le futur de ses opérations sur le continent. Signe de cet intérêt, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déjà effectué deux tournées sur le continent depuis le début de l’année, s’efforçant de l’attirer dans le camp de Moscou, dressé en rempart contre l’impérialisme et le néocolonialisme occidental.

Djodjo Mulamba

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