Economie

Banque Centrale du Congo (BCC) : Le Comité de Politique Monétaire constate une accentuation du déficit public

Faisant suite de la 9è réunion du Comité de Politique Monétaire (CPM), il a été rapporté que la forte consommation des devises à partir de juillet 2018 a, entre autres, pour conséquences l’émiettement des réserves internationales à la Banque Centrale du Congo (BCC). Au total, 183,5 millions de dollars ont été consommés. En août, les réserves internationales de la Banque BCC étaient au niveau de 1 147,4 millions de dollars. Fin septembre, le niveau du matelas des devises est descendu à 1 milliard. S’exprimant en octobre dernier lors d’un point de presse traditionnel à l’issue de cette 9è réunion ordinaire au siège de la BCC, le gouverneur de la BCC et président du CPM, Déogracias Mutombo Mwana Nyembo, n’as pas caché pas son inquiétude, renseigne les confrères de Business et Finances : « Le Comité de Politique Monétaire a fait état d’une « accentuation du déficit public depuis le début du second semestre 2018 ».

D’après le communiqué de la réunion, « cette situation est expliquée par la forte hausse de dépenses, notamment celles liées au processus électoral, dans un contexte de faible mobilisation de recettes ». On peut encore lire : « L’exécution des opérations financières de l’État s’est clôturée par un important déficit de 256,5 milliards de CDF au mois d’octobre 2018, contre celui de 44,5 milliards enregistrés le mois précédent. Toutefois, le solde cumulé à fin octobre 2018 affiche un excédent de 79,7 milliards de CDF. »

La tendance au niveau mondial

Le Gouverneur de la BCC a fait remarquer qu’il n’y a pas nécessité d’assouplir l’économie en ce moment. Au contraire, le CPM a décidé le statuquo du dispositif monétaire. « On assouplit l’économie lorsque les conditions s’y prêtent. Nous n’avons pas hésité à le faire lorsque des inflations observées nous ont conduits à baisser le taux directeur de 20 % à 14 %. En d’autres termes, nous ne le faisons que lorsque les conditions sont réunies », a déclaré Déogracias Mutombo.

En effet, le cadre macroéconomique est stable, affichant un taux d’inflation en glissement annuel de 14,532 % (à la troisième semaine du mois d’octobre), et en annualisé de 7,555 %, contre un objectif à moyen terme de 7,0 %… « Nous devons également prendre en compte le niveau du risque baissier au niveau mondial », a ajouté le président du CPM.
Concernant le marché des biens et services, la Banque centrale fait savoir qu’il reste caractérisé globalement par la poursuite du ralentissement du rythme de formation des prix observés depuis le début de l’année. Toutefois, au cours de la période sous examen, il s’est observé une légère accélération des prix, situant le taux d’inflation à 0,417 % et 0,207 %, respectivement en octobre et septembre, contre 0,173 % en août.

La Banque mondiale se préoccupe également à propos du niveau jugé « insuffisant » des réserves internationales de la République démocratique du Congo. Elles représentent pour le moment six semaines d’importation, alors qu’il faut en principe au moins 4 mois.

Lors des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) en octobre à Bali, en Indonésie, le gouverneur de la BCC a eu des contacts bilatéraux. Il s’est réjoui du fait que la RDC a été félicitée pour « la stabilisation de sa croissance », grâce entre autres à la stabilisation de la monnaie nationale qui n’a perdu que 2,2 % de sa valeur. La parité USD=CDF est de 1 dollar pour 1 620 FC, alors que les prévisions du FMI tablaient déjà au-delà de 2 000 FC.

Paulin Muembo

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