Pour y croire, il faut y être, peut-on dire de la ville universitaire de Florence, en Alabama du Nord. Elle est comme ces cités de légende dont parlent les films et livres d’aventures. Ces cités pleines de trésors qui sont cachés et pour y arriver il faut traverser et gagner plusieurs épreuves. Cette ville située en Alabama du Nord est méconnue même des plusieurs américains, elle est simplement invisible car son nom qui est le même qu’une ville d’Europe fait diversion.
Ainsi, durant des années, elle bénéficie d’une tranquillité quasi monastique.
Laissez-moi vous la conter. D’abord pour y arriver c’est tout un parcours. Aucun contact direct avec les aéroports internationaux, même les vols nationaux n’atterrissent pas ici. L’aéroport le plus proche est dans la ville voisine de Huntsville située à une centaine des kilomètres. Où que vous arriverez par avion, le dernier trajet se fera en voiture comme si la ville vous imposait déjà son rythme.
Ce qui impressionne à Florence c’est le silence, pas des attroupements des gens. Les rues sont propres et c’est à peine que des voitures passent. Silence total, ou que vous soyez vous n’entendrez pas ce brouhaha diffus qui sort de nos cités, ces cris des gens qui vont et viennent. Le silence général de cette ville détonne sur les habitants qui se sont adaptés à lui. Pour nos oreilles habituées à des vacarmes de nos villes, la sensation est bizarre, pas des musiques devant les bars et même quand les gens parlent, il y a une sorte de retenue pour ne pas élever la voix.
Comment expliquer une telle prouesse en ce 21 ème siècle de vitesse et de tonitruance ? La réponse se trouve dans la survivance de cette Amérique puritaine des siècles passées, cette Amérique des baptistes. Cette ville est le chef-lieu du comté de
Lauderdale et baigné par le lac Pickwick. Elle a une superficie de 68 km2 avec une population estimée à 50 000 âmes. Fondée le 7 janvier 1826, elle est considérée comme le principal centre économique du nord ouest de l’Alabama. Renommée pour ses festivités annuelles comme le Handy Music festival.
Le calme qui y règne attire sans conteste
des étudiants étrangers venus nombreux de plusieurs horizons pour étudier à la célèbre université du nord Alabama. Fondé en 1830 sous le nom de collège la Grange, l’établissement à acquis son nouveau statut en 1974. Au cœur de la ville, la cité universitaire s’étend sur plusieurs hectares dans une verdure soignée et qui incite à l’étude approfondie des sciences. On y rencontre des étudiants venus du monde entier qui y viennent pour les sciences, les arts, les techniques et autres matières.
Ce qui frappe dans cette ville c’est aussi l’absence des immeubles géants. Même les bâtiments officiels comme les tribunaux sont à peine de trois étages. Les maisons sont petites et coquettes, chacun se réservant de l’espace pour un jardin où simplement une pelouse. Partout où la terre émerge il y a une pelouse qui permet ainsi de purifier l’air. Malgré la circulation des gros cylindrés à Florence, on sent l’air encore pur et surtout le calme qui y règne. Pour un Kinois comme moi ce silence est angoissant, on a l’impression d’être dans une ville fantôme. Mais Florence est parvenue à préserver un mode de vie agréable, et un climat général capable de favoriser la créativité artistique.
Ainsi plusieurs artistes sont venus y chercher l’inspiration. Il est six heures du matin, je me tiens à la fenêtre de ma chambre d’hôtel et je remarque un calme dans les rues de Florence. C’est à peine qu’une voiture passe et pas des piétons et pourtant c’est l’été. Comme si nous étions sur une autre planète. J’aurai finalement appris que la vie paisible, les cités agréables sont possibles là où la discipline est maintenue et où il y a une citoyennete responsable.
WAK
