Entre la peur d’être impuissant face à un virus qui emporte la vie, et le souhait que celui-ci soit une réalité lointaine qui n’arrivera pas en Rd Congo, la population a tangué et a hésité avant de se résoudre à la dure réalité du coronavirus qui est chez nous à Kinshasa. Déjà 4 personnes infectées ont été repérées et mises aux soins grâce aux mesures de quarantaine. L’Assemblée Nationale jouant son rôle de représentant du peuple a invité le professeur Muyembe, directeur général de l’INRB à faire une présentation télévisée, chose qui a permis à des millions des congolais de se rendre compte de la réalité de cette pandémie et surtout du danger dans lequel se trouve désormais le territoire congolais qui est exposé à l’expansion de ce virus.
Désormais, il faut prendre les précautions nécessaires et éviter la propagation en mettant un frein à la contamination locale. Jamais maladie n’a été aussi facile à éviter mais pour y parvenir il faut un changement radical de paradigme dans le changement des attitudes surtout celles déjà intériorisé mais qui sont désormais dangereuses pour la santé de tous. Se donner la main, des attouchements, se toucher le visage après des contacts, ces rapprochements intenses entre les personnes, la promiscuité, toute cette expression corporelle.. A l’évocation de tout cela, et au regard des habitudes des congolais surtout à Kinshasa où il n y a pas des structures médicales adéquates, il est à craindre que si la maladie se propage, qu’elle puisse faire des dégâts incommensurables. Il est impératif que toute intelligence soit convoquée dans la société pour construire une conscience de l’enjeu et du danger. C’est pourquoi la séance de ce matin à l’Assemblée nationale est un acte essentiel et un signe de responsabilité de la part des élus qui ont usé de cette plénière pour aborder la question dans son ampleur. Aucun mythe de l’invincibilité de la race noire, ni de la chaleur qui nous sauveraient du virus n’a résisté à la vérité scientifique déclinée par le professeur Muyembe. Les humains sont tous les mêmes, susceptibles de contracter le virus dans les conditions décrites. Il est venu le moment de prendre au sérieux le message que renvoie cette pandémie sur la qualité de nos structures de société.
Nous devons comprendre que nous avons vécu dans une relative insouciance par rapport à des périls d’une telle ampleur. Il est venu le moment de casser la chaine de l’inconscience dans le pays et de détruire les foyers de l’action irresponsable. Le pays pour faire face au virus doit prendre des mesures drastiques notamment la fermeture des écoles, des églises, des stades, des marchés publics, limiter les déplacements des masses et surtout user des tous les moyens pour sensibiliser les populations aux méthodes de prévention encore à sa portée aujourd’hui. Se laver les mains avec du savon ou une solution désinfectante ; cracher dans le coude et garder une distance d’au moins un mettre entre les personnes dans un environnement de promiscuité. Quand on est malade rester chez soi en attendant une prise en charge par les structures médicales. Chacun des congolais est responsable de son propre comportement pour se prémunir contre le virus et protéger les autres de cette pandémie.
Faire face à cette urgence sanitaire est désormais le devoir sacré de chaque personne qui œuvre dans le secteur de la santé et les autorités nationales doivent obéir à l’impératif de préservation de la santé des congolais. En usant de pragmatisme et en collaborant sur une synergie de riposte, il est possible de gagner cette énième bataille.
Robert Tanzey
