Santé

Couverture sanitaire universelle en RDC : La digitalisation facilitera la gratuité des accouchements

Le Mardi 5 septembre 2023, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a procédé à l’Hôpital militaire du camp Tshatshi, au lancement du programme de la gratuité de la maternité et des soins du nouveau-né. Ce projet, qui commence par la ville de Kinshasa, est le premier volet du paquet de soins dans le cadre de la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle (CSU) en République Démocratique du Congo (RDC). D’après lui, l’objectif fondamental de ce programme est de garantir des soins et des services de santé de qualité et gratuits à toutes les femmes enceintes, à celles qui ont accouché et aux nouveau-nés pendant leur premier mois de vie. De plus, le Président de la République a souligné la nécessité, par ce projet, de lutter contre la mortalité maternelle et infantile à travers tout le pays : « notre objectif ultime est de veiller à ce que nos mères ne perdent plus la vie en donnant la vie ».

Après le lancement de ce vaste programme, le Coordonnateur du CN-CSU a animé conjointement avec le ministre de la santé une conférence de presse axée sur ce programme. L’activité a eu lieu mercredi 6 septembre dernier à Kinshasa. Devant la presse, le Docteur Polydor Mbungani a rappelé que l’objectif dudit programme est de mettre définitivement fin à la prise en otage des femmes et nouveau-nés dans les hôpitaux faute de paiement des frais de maternité. Il faut aussi indiquer que cette gratuité concerne entre autres les consultations prénatales, l’échographie, les accouchements simples et compliqués (par césarienne), les soins du nouveau-né, la vaccination, les consultations post-natales, la planification familiale et l’accès aux médicaments.

Afin de s’assurer de l’effectivité de ladite gratuité, le gouvernement de la république a digitalisé toute la procédure. C’est le Docteur Polydor Mbungani Kabila, qui l’a affirmé. A l’en croire, la digitalisation facilitera le contrôle de la gratuité de l’accouchement. « Nous avons tout digitalisé pour s’assurer d’abord que les enregistrements se fassent dans les règles, que tous les patients sont numérisés, que toutes les données sont numérisées, que l’utilisation de l’argent est numérisée. Nous avons essayé d’enlever l’homme dans ces choses. Les machines ne trompent pas », a-t-il affirmé.

Outre la numérisation de ce programme, le contrôle sera également assuré par l’Autorité de régulation et de contrôle de la couverture santé universelle. « Son boulot est d’aller partout pour s’assurer que les normes sont respectées et tout se passe en ordre. A côté de cela, il y a aussi l’inspection générale de la santé pour s’assurer qu’il n’ y a pas de tricheries », a-t-il précisé. Pour ce qui est de la prise en charge des prestataires des soins, le ministre de la Santé publique, hygiène et prévention, le Docteur Roger Kamba, a assuré qu’outre ce qu’ils reçoivent déjà, les prestataires sont payés pour le service rendu dans le cadre de la couverture santé universelle. Une façon, d’après lui, d’améliorer leurs conditions de vie sociale.
Parlant de la réhabilitation et construction de nouvelles infrastructures de santé, le ministre de la Santé a fait savoir que cela est inclus dans le programme PDL 145 territoires. Au moins 320 centres de santé et 50 hôpitaux généraux de référence sont concernés dans le programme de la gratuité de la maternité. Ces hôpitaux ont été retenus sur base de deux conditions à savoir la capacité de dispenser des soins de qualité et l’acceptation des tarifs proposés. Le ministre a également recommandé à la population de composer sur leurs téléphones portables le *151# pour reconnaître les hôpitaux retenus dans le cadre de ce programme à Kinshasa.

Pour réussir ce programme, des moyens financiers conséquents doivent être mobilisés. Selon le ministre Kamba, le gouvernement a déjà déboursé 42 millions USD pour la ville de Kinshasa. L’année prochaine, il prévoit de mobiliser 200 millions de USD l’année prochaine pour toute l’étendue du pays. A part l’exécutif national, la banque mondiale décaisse 73 millions USD. Le choix de la capitale comme ville pilote a été guidé par la densité de sa population marquée un taux de mortalité maternelle et infantile particulièrement élevé. Cependant, pour éviter la surcharge des établissements de santé et de soins à Kinshasa, le Chef de l’État a annoncé l’extension de ce programme à l’intérieur du pays. « Grâce au financement de la Banque mondiale, nous travaillons aussi pour garantir cette couverture de soins de qualité dans les provinces du Kwilu, du Kasaï, du Kasaï-Central, du Sud-Kivu ainsi que dans 8 autres provinces d’ici la fin de cette année. En 2024, la mise en œuvre à l’échelle nationale sera achevée », a-t-il dit.

Vue d’ensemble sur la CSU

L’instauration de la CSU est l’une des cibles que les pays du monde se sont fixées lorsqu’ils ont adopté en 2015 les objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Lors de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la couverture sanitaire universelle en 2019, les pays ont réaffirmé que la santé était à la fois une condition préalable, un résultat et un indicateur du développement durable dans ses dimensions sociale, économique et environnementale.

Le treizième programme général de travail de l’OMS vise à faire en sorte qu’un milliard de personnes supplémentaires bénéficient de la couverture sanitaire universelle d’ici à 2025, tout en contribuant à mieux protéger un milliard de personnes supplémentaires face aux situations d’urgence sanitaire et à faire bénéficier un milliard de personnes supplémentaires d’un meilleur état de santé et d’un plus grand bien-être.

Djodjo Mulamba

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