La situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut dans la partie Est de la République Démocratique du Congo (RDC), a été encore une fois au cœur de la XXIIIème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale (CEEAC). Une session à laquelle la RDC a été représenté par le Président, Felix Tshisekedi. Cette conférence qui s’est tenue à Libreville, ville hôte et capitale de la République du Gabon, samedi 1er juillet 2023, s’est clôturée sur une note satisfaisante, le Gabon, l’Angola et le Sénégal vont apporter un soutien financier
pour le déploiement de la force de la communauté de l’Afrique de l’Est en RDC bien que la somme n’a pas été révélée. Le thème de ces assises était «Relevé le défi du financement de la Communauté pour accéder le processus d’intégration de la région Afrique et soutenir la mise en œuvre de sa réforme institutionnelle».
Au cours de cette activité, les participants ont donc tenté de repenser le mécanisme interne de financement de cette institution sous-régionale après le constat d’échec de l’initiative de la taxe d’intégration commune issue du financement d’un prélèvement de 0,2 % des transactions économiques. Pour le Président du Gabon, Ali Bongo, cette rencontre a été l’occasion indiquée pour réfléchir sur les ressources financières qu’il faudrait pour l’émergence de la CEEAC.
«Il s’agit de l’avis de tous de casser ce paradoxe d’une communauté économique régionale dotée d’un potentiel de richesses important mais qui peine à mobilisables moyens pour son propre fonctionnement», s’est-il inquiété.
Si les situations du Soudan, de la République Centrafricaine et du Tchad ont été examinées, le récurent problème de l’insécurité à l’Est de la RDC a préoccupé les chefs d’Etat présents à cette rencontre. Il faut rappeler que ce problème de l’insécurité est à l’origine du déplacement de près de cinq millions des populations à l’intérieur du pays et de la mort de près de 6 millions de congolais. Les chiffres ne cessent d’ailleurs d’augmenter. Préoccupé par cette tragique situation, Parfait Onanga Anyanga, chef du bureau des Nations-Unies à l’Union africaine (UA), a déclaré que cette ce problème doit appeler à une grande solidarité des pays membres. Pour sa part, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a salué la tenue de la dernière quadripartite de Luanda qui pourrait faire changer la situation sur le terrain en RDC.
Des travaux qui se sont poursuivi à huis clos avec la participation des présidents Carlos Vila Nova de São Tomé et Principes, Mahamat Idriss Deby du Tchad, Joâo Lourenco de l’Angola, Faustin Archange Touadera de la République Centrafricaine (RCA), Theodoro Obiang de la Guinée Équatoriale, Denis Sassou-Nguesso de la République du Congo et Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de la RDC, il ressort que le Gabon, l’Angola et le Sénégal vont apporter un soutien financier dont la somme n’a pas été révélée, pour le déploiement de la force de la communauté de l’Afrique de l’Est en RDC. Selon le communiqué final, la CEEAC soutient le processus de Nairobi et de Luanda. Elle invite par ailleurs les autres États à contribuer également à cet effort.
D’après toujours ce communiqué, la Conférence a salut le Président Félix Tshisekedi pour les actions menées dans le cadre de sa mission d’accompagnement au processus de Transition conformément au mandat de la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement tenu à Kinshasa le 25 octobre 2022. C’est tout en félicitant également les efforts des autorités de la République du Tchad pour la bonne conduite du processus de transition en cours. La conférence a du reste réitéré son engagement à contribuer matériellement et financement à ce processus.
A ceux qui ne le savent pas, la CEEAC est l’une des huit Communautés Economiques Régionales (CERs) reconnues comme piliers de l’intégration régionale en Afrique et de ce fait, pleinement engagée dans de multiples dynamiques en lien avec la construction de la Communauté Economique Africaine prévue par le Traité d’Abuja. Elle vise à promouvoir la coopération et le renforcement de l’intégration régionale en Afrique Centrale dans tous les domaines de l’activité politique, sécuritaire, économique, monétaire, financière, sociale, culturelle, scientifique et technique. Avec le concours de ses partenaires au développement, la CEEAC s’investit dans des programmes qui doivent concourir à accélérer l’intégration régionale en Afrique centrale et l’atteinte des objectifs affichés par la vision 2025.
Djodjo Mulamba
