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Déterminé à relancer ce grand grenier agricole du centre du pays : José Mpanda diagnostique avec les partenaires impliqués dans PVA/Nkuadi pour sa réussite

L’agriculture est le soubassement de l’économie, doit-on. Face à la crise alimentaire actuelle qui frappe de plein fouet le grand Katanga et la région centrale de la République Démocratique du Congo, le ministre de tutelle étudie actuellement les voies et moyens afin de résorber cette crise dont celle de la farine de maïs, une denrée hautement stratégique devenue rare les assiettes congolais habitant ces parties de la République. A l’heure actuelle, le Gouvernement de la République semble avoir opté pour l’importation en masse de farine de maïs dans les pays de l’Afrique australe dont la Zambie et l’Afrique du Sud en attendant une solution définitive en interne afin de ne pas laisser la population mourir de faim pendant cette période de saison sèche. Pour ce faire, le ministre national de l’Agriculture a fait d’une pierre deux coups, sa descente dans l’espace kasaïen. Après l’étape, jeudi 15 juin, du village Nyongolo dans le secteur de Baluba Nshakadi, territoire de Ngandajika dans la province de la Lomami, pour la concrétisation du Programme de développement agroi-ndustriel de Ngandajika (PRODAN), Me José Mpanda Kabangu s’est rendu le jour suivant à la base agricole de Nkuadi, à plus de 40Km de la ville de Mbuji-Mayi, dans le territoire de Tshilenge au Kasaï oriental. Accompagné du secrétaire général à l’Agriculture, il a tenu une réunion avec le coordonnateur national du Programme volontariste agricole (PVA), le directeur général de la société Bio agro business (B.A.B), les représentants de la société DEM et le représentant de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), tous partenaires à ce projet PVA du gouvernement congolais piloté par le ministère de l’Agriculture et dont Nkuadi constitue l’un de 6 sites à travers le pays.

Créé le 05 mai 2020 pour booster la production agricole dans six provinces du pays, notamment à Nkudi dans le Kongo central, à Mongata dans la ville de Kinshasa, à Sakadi dans le Haut-Lomami, à Nkuadi dans le Kasaï oriental, à Lubandayi dans le Kasaï central et à Ruzizi dans le Sud-Kivu, le PVA est sous la gestion de la société B.A.B.

A en croire Scoop RDC, l’acquisition des matériels agricoles, des intrants et le montage des minoteries et des infrastructures étaient le devoir contractuel de la société DEM du Belge Philippe de Moerloose, tandis que l’IITA devait intervenir avec un appui technique pour la réussite du projet. Pour ce faire, DEM a signé un contrat avec le gouvernement pour près de 139 millions USD pour tous les sites et pour l’expertise de l’IITA, le gouvernement a déboursé 42 millions USD.

Seulement, selon notre source, le PVA peine à Nkuadi depuis trois ans pour produire et atteindre son objectif, celui de lutter contre l’insécurité alimentaire dans la province du Kasaï oriental en général, et particulièrement dans la ville de Mbuji-Mayi où le maïs est un aliment de base. Voilà qui inquiète Me José Mpanda depuis son arrivée à ce ministère depuis avril 2023 et l’a obligé de faire la descente sur le terrain.

A cette réunion, chaque partenaire a décliné ses responsabilités et les difficultés rencontrées. C’est ainsi que le DG de Bio agro business (B.A.B), société chargée de la gestion du programme PVA a déclaré avoir commencé les travaux sur un site inachevé alors qu’en principe la réception de celui-ci devait se faire avec remise des clés à main. Katshi Mulumba explique que sur pression des prédécesseurs de Me José Mpanda, il s’est exécuté mais par manque d’usine de transformation finie, B.A.B a perdu à la première production, une grande quantité de maïs par manque, non seulement de silos de conservation, mais aussi d’unité de transformation adéquate de ce maïs. Il a évoqué d’autres difficultés liées à l’énergie électrique qui augmentent considérablement le prix de revient de la farine produite.

Quant à la société DEM, fournisseuse des matériels et intrants agricoles, des infrastructures ainsi que les minoteries, l’apparition de la pandémie à Covid-19 a été la cause principale du retard dans l’exécution du contrat. A cela, il faut ajouter les difficultés d’acheminer certains matériels bloqués à Lubumbashi à cause de manque de wagons que devait disponibiliser la SNCC mais aussi à cause de l’imposition des taxes douanières sur ces matériels agricoles qui devaient en principe bénéficier des exonérations.

L’IITA recruté pour son apport technique, notamment mettre sur pied un système semencier fonctionnel et efficient, renforcer la productivité et la mécanisation, n’a pas manqué d’exposer ses difficultés malgré les avancées dans ce qu’il devait faire, liées notamment à la topographie du sol et à la concession des terres mais aussi à l’énergie électrique.

Après avoir écouté les uns et les autres et après des discussions constructives, le ministre les a invité à une collaboration parfaite et à l’échange d’informations dans une synergie totale pour arriver au résultat escompté qui est leur devoir commun. Me José Mpanda a promis que le gouvernement va aussi faire sa part pour que ce projet atteigne une vitesse de croisière. Très pragmatique et optimiste, il est rassurant que Nkuadi va nourrir le Kasaï oriental et d’autres provinces voisines.

« Pour le site que je viens de visiter, je crois qu’ils ont fait le travail à 90%. Il faudrait réajuster certaines histoires et là on doit appuyer pour terminer le travail. Si l’on arrive à ce que les choses soient bien faites par chaque partie contractante, je crois qu’il y a possibilité de croire au site de Nkuadi. Je sais qu’il y a plusieurs sites gérés par le Programme volontariste agricole, mais le site de Nkuadi retiendra beaucoup notre attention sous notre mandat parce que ce qui est déjà fait sur ce site permet un petit effort pour achever et arriver à donner rapidement à la population la nourriture à la saison A », a déclaré Me José Mpanda après la visite guidée de tout le site de Nkuadi.

Il a enfin appeler les travailleurs de ce site à accorder un nouveau mandat au président Tshisekedi en vue de lui permettre à parachever sa vision agricole basée la transformation et la chaîne de valeur.

« Nous devons éviter de couper cette vision pour ne pas recommencer à zéro. Pour cela, donnons-lui un autre mandat », a-t-il exhorté ces travailleurs.

Dieudonné Buanali/Scoop RDC

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