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Édito : Kishishe, l’horreur et le silence

Un peu plus d’une semaine après le massacre de Kishishe, le deuil national est terminé, les enquêtes confirment le crimes, les Congolais pansent encore leurs plaies, mais le débat tend à virer à autres choses, les 272 morts, les femmes violées et les personnes enlevées sont devenues comme des banales souvenirs. La voix quasi aphone du Congo meurtri ne soulève que des soutiens sporadiques des puissances internationales. On dénonce, presque du bout des lèvres, on connaît le tueur, on fait semblant de taper du poing sur la table, mais l’émotion passée, on se retrouve à la même table pour trinquer et choyer le même qu’on a dénoncé. Ainsi va la communauté internationale. Ceux des pays du Sud qui ont mis tout leur espoir en la fameuse communauté internationale ont appris son fonctionnement à leurs dépens.

Kishishe, Bambo, comme Makobola ou Kisangani il y a quelques années, portent en elles l’impact des crimes, mais pas le procès. Pas encore, en tout cas. Mais jusqu’à quand la loi du silence et de l’oubli va-t-elle régenter la vie au pays ?

Kishishe et Bambo, voient ses fils et filles ensevelis sous terre dans des tombeaux sans croix, comme pour oublier et effacer ce sang, ces vies à qui les malfaiteurs ont privé d’abord de paix et de tranquillité de leur vivant et maintenant, ces mêmes, leur privent même de sépulture… Triste réalité. Selon l’enquête ou la pré-enquete menée par la Monusco et le bureau conjoint des Nations Unies pour le droit de l’homme, les assassins ont tué même les enfants(12 enfants et 17 femmes) à l’arme blanche et l’arme à feu. Comment peut-on tuer aussi violemment des âmes innocentes et des personnes sans défense ? Cette cruauté est sans nom.

A présent, faire le deuil ne suffit pas. Pleurer ne suffit plus. La plaie ne sera cicatrisée que lorsque chacun se lèvera pour dire plus jamais ça ! Est-ce trop demander que de chercher ne serait-ce qu’une mort paisible et un repos éternel dans une sépulture digne ?

Patrick Ilunga

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