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3 ème round du dialogue de Nairobi : Une cinquantaine des groupes armés s’engagent dans la voie de la paix

Cinquante-trois groupes armés de la République démocratique du Congo, réunis au Kenya dans le cadre du troisième processus de paix de Nairobi, sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est, ont accepté de déposer leurs armes, tandis que Kinshasa trouve les moyens de répondre à leurs doléances, notamment le retrait des groupes armés étrangers du pays.

C’est l’une des résolutions prises dans le communiqué final lu lors de la clôture de la réunion d’une semaine à l’hôtel Safari Park, à Nairobi.

Notant que le processus de recherche d’une paix durable dans la région prendra du temps, le facilitateur du processus, l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta, a déclaré que les résolutions adoptées au cours de la réunion visent à traiter des questions qui peuvent être résolues à court terme.

« Je pense que nous avons surestimer notre capacité par le fait de penser que nous pouvons résoudre ce problème en un jour. Ce qui est important, c’est que nous avons commencé le voyage pour trouver une paix durable dans l’est de la RDC. Nous sommes satisfaits des progrès accomplis ; nous ne disons pas que nous avons tout terminé, mais nous avons réussi à franchir certaines étapes en termes de questions spécifiques qui seront traitées par la RDC et d’autres qui seront traitées par les délégués présents ici », a déclaré M. Kenyatta.

Ces questions comprennent la cessation inconditionnelle des hostilités par les groupes armés, la formation d’un comité chargé de faciliter la libération des prisonniers sans casier judiciaire et la libération des enfants soldats.
Uhuru Kenyatta a également demandé que les femmes ne soient plus agressées. « Cessez d’agresser les femmes », a-t-il déclaré. L’ancien chef de l’État a personnellement demandé aux groupes armés de « parler à leurs frères restés au pays » pour qu’ils cessent de profiter de la situation pour agresser sexuellement les femmes.

« Les histoires que j’ai entendues de la part des femmes sont honteuses et diaboliques. Un homme qui commet de tels actes sur une femme n’est pas un être humain mais un animal. Disons à nos fils de respecter et de protéger nos femmes et nos enfants… Je n’ai aucun intérêt dans vos minerais ou vos forêts, mais j’ai besoin que vous respectiez vos femmes et que vous conseilliez à vos fils de faire de même », a-t-il imploré.
Selon le communiqué final du dialogue intercongolais de Nairobi, le président de la République Félix Tshisekedi devra organiser une grande réunion en janvier 2023 à Goma et Bunia, dans l’est de la RDC, « pour évaluer les progrès des engagements pris à Nairobi.
« Nous voulons voir la mise en œuvre des fruits à portée de main d’ici janvier, puis nous pourrons aborder les questions plus profondes qui nécessitent plus de temps, plus de consultations et de délibérations avec les partenaires, car les aspects à moyen et long terme ne sont pas des choses que la communauté d’Afrique de l’Est ou la RDC peut faire seule. Ils nécessitent le soutien des partenaires de développement », a déclaré M. Kenyatta.

Signature du communiqué

Tous les groupes armés représentés à la réunion ont signé le communiqué aux côtés du facilitateur et de ses deux envoyés – le kényan Macharia Kamau et l’envoyé spécial du président de la RDC Felix Tshisekedi, le professeur Serge Tshibangu – en signe d’engagement à mettre en œuvre les résolutions. Selon le communiqué final du dialogue, le président Félix Tshisekedi doit tenir des consultations avec les différentes couches des populations des 145 territoires de la République démocratique du Congo afin de renforcer la recherche de la paix.
Le Dialogue inter-congolais recommande également qu’un appel soit lancé à la communauté internationale pour qu’elle soutienne le gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre de la feuille de route issue du processus EAC-LED de Nairobi, y compris le soutien aux programmes de démobilisation, de désarmement et de réintégration communautaire et sociale. Tout au long des discussions à Nairobi, plusieurs délégués des groupes armés ont insisté sur le fait que des moyens financiers sont nécessaires pour assurer le désarmement. Certains rebelles ont expliqué qu’ils avaient déjà déposé les armes par le passé, mais que leur réintégration n’était pas vraiment prise en charge. En l’absence de soutien sanitaire et financier, nombre d’entre eux ont repris les armes.

Patrick Ilunga

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