Editorial

Éditorial : Le système des subventions du carburant à la pompe a atteint ses limites

A l’origine, les motivations étaient nobles car, les produits pétroliers ont une incidence sur les autres prix au point qu’un effet domino est à craindre quand il y a des changements notables dans cette structure de prix. Pour des raisons de maintenir un semblant de paix sociale et de préserver d’une certaine manière le pouvoir d’achat, le Gouvernement de la République avait décidé de prendre sur lui le manque à gagner des pétroliers.

Aujourd’hui, les indicateurs ont changé, nous avons une croissance exponentielle de la population et une augmentation des véhicules roulants au point que les quantités distribuées ont quintuplé. A ce jour, il faut au moins 2 milliards de dollars par an à restituer à la profession pétrolière au regard de cette subvention. Cela fait deux milles kilomètres des routes bitumées par an.

Avec 1800 Francs congolais (CDF) par litre à compenser, ce sont des sommes abyssales qui vont dans cette rubrique.
On peut comprendre l’embarras des autorités face à ce dilemme. Mais contrairement aux dirigeants de la Deuxième République qui étaient impopulaires et se devaient de caresser le peuple dans le sens du poil pour éviter des révoltes sociales, aujourd’hui en pleine démocratie, il est important de laisser les règles du marché fonctionner tout en agissant en amont pour que le peuple ait accès à ce produit.

Soutenir de manière systématique cette pratique, c’est d’une part faire preuve d’immobilisme et d’autre part, d’accepter le chantage permanent de la profession pétrolière qui peut, pour certains, user de cette faille pour une instrumentalisation politique comme certains le soupçonnent dans l’affaire actuelle à l’Est du pays où vous avez une grève des pétroliers.

Au regard des enjeux relatifs à la transition énergétique, le pays a intérêt à muter vite vers les sources d’énergie non polluantes pour diminuer progressivement sa dépendance aux énergies fossiles.

Robert Tanzey

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