La dépigmentation est une décoloration de la peau qui se fait par plusieurs moyens notamment par injection des produits chimiques, la prise des comprimés et l’application sur la peau des produits contenants l’hydroquinone.
Ce phénomène qui est née vers les années 60 aux États-Unis d’Amérique dans la communauté noire, a pris depuis des lustres l’ampleur en RDC précisément à Kinshasa.
Interrogée par la rédaction de Géopolis sur les conséquences de la dépigmentation, le docteur Julie Ngongo, spécialiste en dermatologie, note que cette pratique est à l’origine de plusieurs maladies de la peau.
« D’abord, il faudrait savoir que la peau est une barrière de protection contre plusieurs choses entre autres le soleil grâce à un élément appelé mélanocyte qui permet de refouler le soleil ou absorber.
Pour parler du phénomène Tshoko faudrait voir un triangle composé du soleil , les produits utilisés et la peau », a t- elle fait savoir, avant d’ajouter que « le soleil a ses bienfaits sur la peau tels qu’il permet de synthétiser 95% de la vitamine D
à partir des rayons du soleil. Cette vitamine permet de fixer le calcium et le phosphore, rendant ainsi les os plus solides, ce qui limite le risque d’ostéoporose et de rachitisme auxquelles les personnes âgées et les jeunes enfants peuvent être exposés.
Cependant le soleil devient un danger pour la peau quand une personne applique des produits à base d’hydroquinone car il détruit la couche artificielle de la peau qui est pris pour barrière de protection.
Les conséquences sont nombreuses premièrement la fragilisation de la barrière cutanée, l’apparition des acnés, des boutons, des Ochronose connu sous le nom de Tempon ,des taches noires sur la peau , des picotements, démangeaisons, des maladies mycosiques de la peau et aussi le cancer de le peau bien qu’il soit moins fréquent ici en Afrique mais en Europe Le cancer de la peau est tellement fréquent avec 90 % des cas, avec au moins 65.000 cas chaque année en France par exemple, » précise t- elle.
Pour remédier à ce fléau, le docteur recommande l’implication des parents.
« Les parents doivent montrer, expliquer , faire comprendre aux enfants dès le bas âge que avoir la couleur de peau est une richesse peut importe la couleur .
Que nous devons s’assumer et ne pas salir notre barrière de protection »,
a recommandé le médecin spécialiste en dermatologie.
Notez que selon les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de 80 % des femmes utilisent les produits éclaircissants et 70% parmi elles sont victimes des maladie causées par cette pratique.
La même source indique 40 % des Africaines se blanchissent la peau. Dans certains pays, ces chiffres sont plus élèvés : 77 % des femmes au Nigéria, 59 % au Togo, 35 % en Afrique du Sud, 27 % au Sénégal et 25 % au Mali utilisent des produits éclaircissants bien que le chiffre ait augmenté en 10 ans.
Maryse Boleli
