Il suffit de faire appel à son pedigree pour se convaincre que François Muamba Tshishimbi, c’est du lourd, en termes substantiels comme homme politique mais surtout comme un capitaine de la pensée et de la stratégie. Déjà en Europe où il était représentant de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS, le parti présidentiel) en France, il a fait preuve d’une bonne lecture des faits et d’une anticipation des enjeux. On se souvient à la tête d’un groupe des Congolais vivant à l’étranger, ils ont pu négocier pour revenir au Zaïre et participer à la transition née du multipartisme.
Homme d’État, François Muamba Tshishimbi a su assumer toutes les fonctions avec brio et noblesse. Comme ministre de l’Économie, ministre du Budget, c’est un réformateur qui a laissé des traces.
Pendant la guerre de 1998, il se retrouve aux côtés de Jean-Pierre Bemba Gombo, Leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) et Dieu seul sait combien ce parti a réuni les meilleurs cadres de la République et a illuminé le Gouvernement 1+4 (Un Président assisté de quatre Vice-présidents de la République) Homme de conviction mais surtout de réflexion, il avait anticipé sur le changement de 2018, car après sa démission du Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, il s’est rapproché de Félix Tshisekedi et l’a appuyé au moment où très peu pariaient sur son avenir.
Que de quolibets sur son attachement au fils du Sphinx de Limete (Ndlr : Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, paix à son âme), mais Muamba Wa Mayi (Surnom lui collé à Kabeya Kamwanga où il avait érigé des forages d’eau en 2006) n’a pas hésité, car sa vision d’aigle lui permet grâce à une intelligence phénoménale de briser les barrières de l’ignorance et de monter en puissance parfois suffisamment tôt et susciter des jalousies.
Pendant tout le mandat, il fut au cœur du Conseil Présidentiel de Veille Stratégique (CPVS), service spécialisé de la Présidence de la République institué par l’ordonnance n° 20/013 ter du 19 mars 2020 et qui a pour mission de suivre et d’évaluer la mise en œuvre des engagements du Président de la République repris dans le programme commun du Gouvernement afin de faciliter la prise des décisions stratégiques pour la Nation grâce à une analyse des évolutions tendancielles et de leur environnement. François Muamba est censé connaître l’ensemble des œuvres réalisées par Félix Tshisekedi. En le choisissant à la tête des équipes de sa campagne, le Président-candidat à sa propre succession fait dans du lourd, car il sait que l’homme n’a rien d’un complaisant ni d’un plaisantin, il guidera les uns et les autres sur le chemin du résultat.
Personne ne pourra faire semblant de travailler et de croire récolter des lauriers. Il faudra bosser dur pour mériter de François Muamba qui est un infatigable du travail bien fait, mieux un énarque de la dialectique politique. Suffisamment aguerri aux coulisses du pouvoir, il a les nerfs solides pour tenir une bataille des mots que ne manqueront pas d’ouvrir les sultans du Business qui sont prêts à tout saborder tant qu’eux ne sont pas sur la petite liste.
Félix Tshisekedi a besoin pour sa réélection d’une équipe soudée, homogène, capable de relever les immenses défis que ne manqueront pas de lui poser les populations congolaises qui sont décidées à ne rien laisser passer sans juger. François Muamba est un homme d’expérience qui connaît l’enjeu et le jeu des acteurs. L’erreur pour ceux qui, au sein de l’Union Sacrée pour la Nation (USN, majorité au pouvoir) ou en dehors, essayerons de le minimiser.
Robert Tanzey
