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Félix Tshisekedi : « Je ne vous décevrai pas »

C’est un bel exercice auquel s’est prêté le président de la République. Un briefing « spécial » dans lequel, aucun sujet n’a été éludé. De la guerre dans la partie orientale du pays ; la possibilité de négociation avec les agresseurs ; les récentes attaques contre les chancelleries occidentales ; la nomination prochaine du formateur et du premier ministre, le chef de l’Etat a passé au crible quasiment tous les sujets qui font l’actualité.

32 jours après le début de son deuxième mandat, Il fallait aborder les questions dans leur profondeur. Le président Tshisekedi l’a fait. Il d’abord commencé par la bataille diplomatique à laquelle lui et sa délégation se sont livrés à Addis-Abeba, en marge de la 37 ème session ordinaire de l’Union Africaine. Le chef de l’Etat a parlé des « trophées diplomatiques » que le Congo a remportés. « J’ai vraiment le plaisir de vous annoncer que la République Démocratique du Congo, pour la première fois de son histoire, fera partie de la commission paix et sécurité de l’Union Africaine. C’est très important. Aussi, pour la première fois depuis très très longtemps, nous allons pouvoir faire partie du Conseil de sécurité des Nations Unies dans l’exercice 2026-2028. C’est un acquis. La RDC est aussi candidate à la commission des droits de l’homme des Nations Unies de Genève. Le travail diplomatique continue ».

Ce travail, va forcément demander un engagement permanent. La RDC est pleinement investie sur le front diplomatique. Et visiblement, cela ira crescendo. Tout est fait pour gagner la paix sur ce plan également. Le président Tshisekedi a eu les mots pour le dire : « Soyez en paix, dormez tranquille, nous veillons à la république », a-t-il glissé.

Autant sur le volet du théâtre de la guerre imposée par le M23, la RDC ne faiblit pas, autant sur le plan purement politique, la détermination du premier des Congolais est tout aussi intacte. L’un de ses premiers mots a été pour rassurer, là aussi : « La maison est très bien gardée, la diplomatie est très bien tenue, la victoire est certaine », a-t-il fait remarquer. Le chef de l’Etat va poursuivre les efforts politiques avec le processus de Luanda. Fatshi devrait donc s’envoler mardi 27 février prochain pour la capitale de l’Angola afin d’y rencontrer le président Joao Lourenço, médiateur du processus de Luanda. Le chef de l’Etat angolais devrait aussi accueillir le président Rwandais Paul Kagame.

Dans l’exercice de redevabilité auquel il s’est prêté, Félix Tshisekedi a usé d’une bonne dose de pédagogie. Le contact pour la recherche de la paix par la diplomatie ne doit pas être totalement coupé. Le chef de l’Etat l’a dit clairement : il veut la paix. Le Congo veut une paix durable. Cette paix doit-elle venir par la diplomatie ? Le Congo l’accueillera des deux mains. La paix durable viendra-t-elle en se battant via la guerre, le Congo l’accueillera des deux mains là aussi. La seule chose que le président a rejeté c’est une paix factice, celle qui se quémande et n’offre par conséquent aucune garantie. C’est donc pour rejeter une paix factice que la RDC ne discutera pas avec les rebelles, mais plutôt avec le Rwanda, en tant que véritable agresseur en vue de poser la question à son leader, le président Kagame ce qu’il recherche en agressant le Congo. « Il doit m’expliquer pourquoi il s’acharne à massacrer mes compatriotes, de cette manière depuis tant d’années et pourquoi est-ce qu’il continue à piller nos ressources minières et autres ? » a déclaré Félix Tshisekedi. Le chef de l’Etat révèle même que le Rwanda pille même les ressources agricoles de la RDC, notamment le thé, le café, etc.
Discuter, se battre ? dans Cette quête de la paix, des familles entières des Congolais sont condamnées à l’errance, à la famine, exposées à la violence… Avec une douleur qui se lisait sur son visage, le président de la République répond qu’en réalité, « ce qui se passe aujourd’hui, ce sont les douleurs d’enfantement d’un nouveau Congo ». C’est cela le chemin de la paix. Et le président a fait savoir que sa priorité c’est la paix.

Fatshi est revenu sur la question des tutsi Congolais. « Je suis le seul président Congolais à avoir dit haut et fort, en parlant de banyamulenge, j’élargis même à tous les tutsi Congolais que ce sont nos compatriotes », avant d’ajouter : « Il y a des banyamulenge qui sont mort pour cette république, et sous le drapeau. Donc j’en ai assez de ce discours qui consiste à discriminer ces populations et à donner ainsi l’occasion à des régimes barbares comme celui du Rwanda de nous envahir sous de fallacieux prétextes, parce que je dois ici attirer l’attention de tout le monde, c’est très dangereux d’avoir ces genres des discours, vous faites le tapis de ce régime criminel du Rwanda. Parce que ce régime, figurez-vous, il a aussi des hutus qui travaillent à sa cause, il a aussi des Wazalendo qui travaillent à sa cause, qu’il a fabriqués et il envoie ces gens traquer, violenter, massacrer des tutsi pour dire que les tutsi sont en danger ».
« Je ne veux pas qu’en République Démocratique du Congo que je dirige, qu’il y ait de la discrimination », a insisté Félix-Antoine Tshisekedi.

Patrick Ilunga

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