C’est depuis le 16 janvier que le Forum économique mondial de Davos s’est ouvert en Suisse. Ce rendez-vous planétaire qui aborde les questions ayant trait aux enjeux mondiaux, réunissant les mondes politique et économique, a été placé cette année sous le thème : « coopérer dans un monde fragmenté ». Frangmenté par la crise Russo-ukrainiennen qui dure un peu plus de 11 mois maintenant, mais aussi par cette crise commerciale entre les Etats Unis et la Chine, rendant la situation géo-économique et géopolitique mondiale complexe, comme l’a noté le président de ce Forum, Borge Brende.
La question de l’urgence climatique fait aussi bonne figure dans les discussions de cette rencontre internationale qui va s’achéver ce vendredi 20 janvier. Le tout sur fond de la crise existentielle dont souffre la mondialisation, d’où cette nécessité de coopérer dans un monde se voit de plus en plus frangmenté.
La République démocratique du Congo est représentée à ce grand rendez-vous planétaire par son Président de la République, qui fait partie de cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement qui y participent et de 2658 participants dans l’ensemble. Félix Tshisekedi a, dans sa délégation, la Vice-Première Ministre de l’environnement, la ministre des mines, le Ministre des Finances et certains membres de son Cabinet.
*L’enjeu de la participation de la RDC*
D’après la cellule de communication de la présidence de la RDC, la participation du chef de l’État à ces assises, au-delà de porter haut la voix de la RDC et celle de l’Afrique, a pour but de montrer que le pays est désormais une voix entendue dans les lieux de pouvoir du monde, et ainsi faire passer le message de vérité sur la crise sécuritaire dans l’Est du pays, où « une guerre injuste est imposée » aux congolais par le Rwanda.
Parler de la RDC c’est aussi parler d’un Etat qui se veut pays solution dans le dérèglement climatique que vit la planète actuellement. Cela, fort de ses potentiels forestier capable d’absorber les Carbonnes, mais aussi de ses minerais stratégiques indispensables dans la transition énergétique notamment le Cobalt avec des réserves estimées à plus de 25 millions de tonnes, le Lithium estimé à 400 millions des réserves et le Coltan dont la RDC détient plus de 60 % des reserves mondiales.
L’enjeu de cette participation, reste entre autres celui d’attirer plus d’investissements au pays, vu que plus ou moins 600 patrons d’entreprises sont à Davos, encore que Kinshasa tient à développer localement une chaîne de valeurs des batteries pour les véhicules électriques. Pour ce faire, il a déjà signé des accords avec la Zambie, ayant conduit à la mise en place du « Conseil des batteries RDC-Zambie ».
« Le problème de l’insécurité aux Grands lacs s’appelle le Rwanda »
Alors qu’il prenait part à un panel organiser par le « Time », en marge de ce Forum économique mondial, Félix Tshisekedi a répondu de manière cinglante à la question d’une rwandaise sur la paix dans les Grands lacs, l’appellant à collaborer avec » ceux » qui peuvent l’aider à faire régner la paix de la sous région. Pour Félix Tshisekedi, « le problème aujourd’hui de l’insécurité dans la région des Grands lacs s’appelle le Rwanda ».
Il a par ailleurs rappellé à la ressortissante de Kigali les différentes renontres auxquelles la RDC et le Rwanda sont impliqués, notamment le mini-Sommet de Luanda du 23 novembre, qui a donné lieu à une « feuille de route » déterminant un calendrier des retraits du M23 des localisatés qu’il occupe et le Cessez-le-feu. « ce départ devrait commencer, et le 15 janvier on devrait constater évidemment l’achèvement de ce processus. Figurez-vous, madame (la rwandaise), le M23, le groupe terroriste soutenu par le Rwanda, est toujours dans certaines localités qu’il avait prises de la République démocratique du Congo malgré les pressions internationales, » a laissé entendre le chef de l’Etat congolais.
Pour la paix dans la région des Grands lacs, Félix Tshisekedi a aussi fait savoir que dès son accession à la magistrature suprême, il a entamé le tour de tous les neufs pays voisins pour proposer à chacun des projets de développement en vue d’encourager le commerce et échanges commerciaux en faveur de la stabilité dans la sous-région. « mais c’est à cause de certains voisins aux velléités belligérantes, que cela n’est pas réalisé, » a-t-il poursuivi, avant d’ajouter que le M23 soutenu par le Rwanda, ayant perpétré des massacres à Kishishe, vise à terreroser les populations locales, les repousser pour enfin entrer en possession des ressources minières qui s’y trouvent.
Ainsi, la République démocratique du Congo a porté haut sa voix à cette rencontre qui réunit les élites politiques et économiques du monde, à travers son président Félix Tshisekedi. Ce dernier a mis en exergue les potentiels que regorge son pays, mais aussi les épineuses questions liées à la sécurité auxquelles il fait face.
Fiston Oleko
