Politique

Contrôle parlementaire ou parlementaire contrôlé ? : Grand danger aux portes de l’Union Sacrée de la nation

Le presidium interpellé

Un dicton populaire dit que le sage est celui qui voit le mal de loin et la bible de renchérir qu’un rayaume divisé est voué à la ruine.

La dernière actualité à l’Assemblée nationale qui a vu la déchéance du ministre de l’économie est révélatrice d’un malaise profond qui règne au sein de l’union sacrée de la nation , famille politique ayant contribué à la mise en place de la majorité actuelle sous le leadership de Félix Antoine Tshilombo le président de la république.

Pour les optimistes incorrigibles, cette déchéance est une bonne chose car elle nourrit la démocratie congolaise et rehausse du prestige de l’Assemblée nationale qui avait peine pour redorer son image ternie par des multiples manquements à son devoir de contrôle.

Mais pour les analystes avérés, l’acte posé par les élus est un mauvais signal envoyé à la majorité qui, désormais est sous une influence des forces revendicatrices et qui peuvent à tout moment utiliser cette nouvelle donne pour faire basculer n’importe quel ministre et même s’attaquer au chef du gouvernement.

Malgré les consignes  données par leur chef, les députés ont agit selon des mobiles autrement non identifiés .  A l’issue de ce vote qui a démontré les limites de la solidarité parlementaire, on peut apercevoir les fissures qui sont désormais visibles au sein de la majorité.

Les frontières étant tracées par le fait d’avoir été servi ou non, ils ont été suffisamment documentés pour agir dans le sens de la cohésion au sein de la famille politique, malheureusement ils ont choisi de punir leur propre groupe et pour la première fois les loups se sont mangés entre eux.

L’union sacrée souffre de son manque d’organisation et surtout du fait que cinq personnes au sein du présidium ne peuvent que se gêner dans les questions stratégiques.

Aujourd’hui, les cinq leaders qui sont le président Mboso , le président  Bahati, le premier ministre lukonde, le Chairman Bemba et le Sg augustin Kabuya, ont la responsabilité de stabiliser le fonctionnement de l’espace politique.

Les ambitions étant par essence démesurées, il est obligé de statuer avec minutie sur chaque membre de la coaltition. Comment ne pas voir dans cette action la fragilité de la majorité au pouvoir ? Comment ne pas considérer cette phase comme une alarme car les membres de l’union ont  ouvert la boîte à pandore à quelques mois des élections ?

Comment ne pas présager des défections qui vont intervenir à l’approche des élections car pour la plupart vont adopter le sauve qui peut.

L’union sacrée est une belle histoire qui charrie un rêve de courage et de détermination, malheureusement elle risque de devenir un rendez-vous  manque si les politiques qui la

composent mettent en premier leur ego de positionnement. Comment des personnes peuvent continuer à se chamailler sur l’occupation des cabines alors que le bateau dans lequel ils sont est entrain de couler?

C’est le moment de laisser la pratique politique instruire les us et coutumes. Normalement dans les grandes traditions, c’est le premier ministre qui est le chef de la majorité parlementaire car il conduit la politique validée par le parlement.

Mais dans le cas actuel, les différents membres du présidium n’ont qu’un seul point en commun c’est le fait d’avoir tous un seul chef en la personne du président tshisekedi, mais n’ont pas confié à l’un d’entre eux le leadership du groupe.

Aujourd’hui, les députés qui ont fait tomber le ministre ont démontré que le centre de décision politique a quitté la présidence pour se dupliquer au sein de l’Assemblée nationale.

Le moment est venu pour que l’union sacrée  retrouve et redéfinisse son agenda politique avec comme objectif de gagner aux prochaines échéances, sinon l’échec sera total car en face il y a les anciens membres de la coalition qui affûtent leurs armes. Il y a aussi l’opposition Lumuka qui se réjouit des intérêts divergents au sein de la majorité et qui attends de monter au créneau.

Si les ténors de l’union sacrée ne colmatent pas les brèches en son sein, une hémorragie politique risque d’emporter plusieurs et de briser la famille politique de félix tshisekedi à cause d’un déficit d’organisation et d’un minimun de discipline.

A entendre les bruits de couloir, nous sommes dans une phase de règlement de compte entre membres d’une même famille et nous retrouvons la phrase du début qui dit qu’un royaume divisé est voué à la ruine.

Si l’union sacrée qui porte aujourd’hui l’espèrance des millions de congolais n’est pas urgemment prise en charge, il faut craindre le pire en RDC.

Adam Mwena Meji

 

 

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