Pour réussir la mise en œuvre du processus électoral en cours en RDC, Denis Kadima, actuel président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a sollicité l’appui de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à travers une correspondance adressée au secrétariat général de cette plus grande institution mondiale dont fait partie la RDC. En réponse à cette demande, une mission des Nations Unies a été diligentée dans le pays avec pour objectif d’évaluer les besoins électoraux de ce processus électoral en cours. Le vendredi 1 avril dernier, cette mission a rencontré Corneille Naanga, ancien président de la CENI, en son bureau privé à Kinshasa Gombe. Pendant près de deux heures, les deux parties ont échangé autour de la perspective des prochaines échéances électorales.
Inviter Corneille Naanga à cet exercice d’évaluation des besoins électoraux par l’ONU n’est pas un simple fait du hasard, car cet acte symbolise une marque de considération pour celui qui a joué un rôle fondamental dans la passation civilisée et pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat en 2019, une première historique en RDC. L’expertise de Naanga est donc vivement sollicitée par l’ONU pour une bonne évaluation des besoins électoraux.
« Son expertise peut nous aider en ce sens que nous sommes une mission d’évaluation qui tente d’étudier le contexte dans lequel sera organiser les prochaines opérations électorales. A travers cet échange, nous avons appris de l’expérience des élections antérieures. Aussi, en partant, l’ancienne CENI avait fait des recommandations. Et nous voulions s’imprégner de ces recommandations qui peuvent renforcer le processus électoral en cours et améliorer les faiblesses que nous avons notées« , a expliqué, au sortir de cet entretien devant la presse, Simon-Pierre Nanitelamio, Chef de la délégation de cette mission.
Cet échange n’a pas été vain car il a permis à cette délégation onusienne d’obtenir des résultats escomptés riches en informations. » Le président corneille Naanga a été réceptif. Et très réceptif même. L’échange a été fructueux. Comme vous le savez, monsieur Naanga est doté d’une expertise électorale énorme. Et surtout que c’est quelqu’un que nous connaissons pour son savoir-faire. Nous sortons vraiment riches et très content de cet entretien », s’est exprimé cet agent des Nations Unies.
Pour ce qui est du dernier cycle électoral, Simon-Pierre Nanitelamio a indiqué que les Nations Unies se sont toujours réservées le droit de ne pas émettre un jugement sur des élections d’un pays. « En tant que structure, nous ne jugeons pas. Ce n’est pas seulement en RDC, et même dans d’autres pays où nous apportons un appui« , a-t-il souligné tout en précisant que les Nations Unies peuvent, si possible, avoir un avis si elles ont un mandat pour déployer une mission d’observation. Mais généralement, elles ne jugent pas pour ne pas être à la fois juge et partie.
Est-ce que les Nations Unies peuvent aider les personnalités congolaises ayant joué un rôle majeur dans l’alternance pacifique au sommet de l’Etat à bénéficier de la levée des sanctions américaines ? A cette question posé par un journaliste, Simon-Pierre Nanitelamio n’a pas hésité de révéler que c’est au-dessus de ses compétences. « Vous savez que les Nations Unies constituent une grande organisation où il y a des divisions des tâches. Pour moi, répondre à cette question serait d’aller au-delà de mes compétences. Mais ces personnes sanctionnées sont des personnes que nous connaissons et avec qui nous avons déjà travaillé », a-t-il précisé.
Pour rappel, cette mission n’a pas seulement rencontrée Corneille Naanga mais aussi des acteurs politiques, de la société civile et des animateurs des institutions de la république. Elle séjourne à Kinshasa depuis le 25 mars dernier et repartira à new York le 5 avril prochain.
Djodjo Mulamba
