Depuis quelques jours, les transporteurs motocyclistes n’ont plus le droit de rouler avec leurs engins dans la commune de la Gombe. La mesure reste d’application.
Selon cette mesure, les conducteurs des motos et les passagers qui prennent ces moyens de déplacement pour accéder à la commune de la Gombe doivent être mis en détention. Une façon de forcer ces transporteurs de se conformer à l’ordre établi par Le commissaire provincial de la Police nationale congolaise de Kinshasa, le commissaire divisionnaire adjoint Blaise Kilimba Limba.
Mais la mise en application de cette mesure se heurte à plusieurs difficultés.
Les moto-taxis tentent de déjouer cette mesure. Il faut dire qu’à Kinshasa, ces engins roulant jouent un rôle important. Ils facilitent la mobilité de la population qui fait face à d’énormes embouteillages dans une ville où les routes secondaires font parfois défaut.
La mesure a été prise par les autorités mais, certains motocycliste prennent le risque de circuler dans le quartier de la Gombe.
Une scène est désormais récurrente sur la route des Poids Lourds, au niveau de Sep Congo non loin de la gare centrale :
À peine la moto stationnée, les clients sautent et son conducteur, communément appelé wewa repart aussitôt en vitesse. C’est l’astuce trouvée par certains conducteurs de motos pour braver la mesure prise à leur encontre. Un motocycliste évoque quelques raisons : « nous souffrons énormément depuis cette interdiction qui nous a été imposée injustement. Nous avons des femmes et enfants, nous louons les maisons d’autrui et à la cité nous sommes dans l’impossibilité de bien travailler à cause de tracasseries policières. Nous nous retrouvions financièrement très bien à Gombe. Mais malheureusement depuis cette interdiction, la police de circulation routière et les bureaux 2 nous suivent et nous ravissent nos motos. Raisons pour laquelle nous sommes obligés d’augmenter les prix de la course pour que nous puissions nous organiser ». Au finish, la mesure pourrait peser sur les consommateurs des services des « wewas ».
Certains de ces motocyclistes dénoncent certains agissements policiers. « Il n’y a aucun document officiel qui autorise la police de circulation routière de nous ravir nos motos ». Ces motards affirment que les engins saisis sont revendus par la police. Selon les wewas, la mesure, voulue salutaire, tourne en une manœuvre de tracasseries qui se constatent même en dehors de la Gombe.
De leurs côtés, les usagers de la route se plaignent de la difficultés de se mouvoir assez aisément dans une mégapole comme Kinshasa avec une population estimée à plus de 16 millions d’habitants dû au coût de transport de plus en plus exorbitant.
Il faut rappeler que la mesure portant interdiction aux motocyclistes d’accéder à la commune de la Gombe a été prise après les manifestations anti-occident du 10 février 2024 dénonçant le silence de la communauté internationale sur la guerre à l’est de la RDC.
Rachel Misenga
