A dix mois des échéances électorales dans le pays, Corneille Nangaa Yebeluo, ancien Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), a annoncé, le samedi 25 février dernier à Kinshasa, la sortie officielle de son mouvement politique en présence des hauts cadres et membres de ce Parti, voir des députés nationaux. Baptisée Action pour la Dignité du Congo et de son Peuple (ADCP), celui-ci a des ambitions sans équivoque de devenir très vite une grande force politique en République Démocratique du Congo. L’annonce solennelle de l’ADCP souffle un vent nouveau dans la sphère politique congolaise, car ce Parti se veut être une formation politique qui fonde son action sur le principe de l’alternance au pouvoir par le choix des animateurs des institutions de la République. « *_Si l’objectif pour un parti politique est la conquête du pouvoir, l’ADCP n’envisage pas, pour sa part, la conquête du pouvoir pour le pouvoir. Elle porte une offre politique ambitieuse et réalisable », a-t-il déclaré lors de sa prise de parole. Aussi, ce Parti ne se veut pas un énième parti venu s’ajouter à la pléthore de partis enregistrés en République Démocratique du Congo, mais un parti pionnier d’une nouvelle génération d’acteurs politiques incarnant une nouvelle façon de faire la politique dans une perspective éthico-pragmatique, avec un leadership visionnaire et responsable. Rangée en ordre de bataille, l’ADCP est déjà implantée sur toute l’étendue du territoire national et va présenter des candidats à tous les niveaux des élections. Mais pour l’élection présidentielle, « _le congrès en décidera_ », a-t-il précisé.
Offre politique de l’ADCP
D’après lui, l’ADCP vient répondre à une problématique majeure qui se pose dans le pays, celle de l’absence des valeurs de la dignité et de fierté d’être congolais. Face à cette situation, l’ADCP propose une offre politique qui sur fond de cette conviction, est basée sur quelques valeurs positives nécessaires. Il s’agit de la valeur travail (dur labeur) contre la paresse, le civisme (patriotisme) contre l’incivisme, l’humilité du commencement contre des rêves irréalisables, et la dignité contre l’indignité. L’offre politique de l’ADCP a par ailleurs pour objectif général de restaurer l’Etat congolais dans ses fonctions régaliennes, d’activer la politique de construction des infrastructures de développement, de booster la croissance économique favorisant la propension à investir, d’améliorer les conditions sociales en créant des cadres de vie digne pour tout congolais et de promouvoir la recherche scientifique en rationnalisant l’exploitation des ressources naturelles et la protection de l’environnement.
Cette proposition de l’ADCP s’articule donc autour de deux axes prioritaires dont le premier porte sur le redressement de l’Etat Congolais et la réhabilitation de la plénitude de ses fonctions régaliennes à travers l’armée, la police, l’administration et la justice afin de répondre aux exigences de ses ambitions géostratégiques. Et le deuxième, c’est l’absolue nécessité de rompre avec l’extrême pauvreté qui avilit le peuple congolais et de lui redonner sa dignité à travers le travail, facteur de production des richesses et du bien-être. Se montrant disponible à servir le peuple congolais, l’ADCP veut, avec cette nouvelle donne politique, changer de paradigmes dans la gouvernance de la chose publique et engager un nouveau départ avec les Congolais, pour les Congolais et la République Démocratique du Congo. Donc, « _passer d’un Etat défaillant à un Etat congolais moderne, espace d’opportunités et de libre-échange (Business land), telle est notre vision_ », a-t-il indiqué.
Une misère palpé du doigt
Pour le Président National de l’ADCP, le temps est au changement. Il faut donc un changement de cap pour un Congo grand, puissant, prospère et émergent, car « Nous ne pouvons contempler le déshonneur qui pèse sur la République et ses citoyens du fait d’une gouvernance à tâtons et obvertie depuis des décennies », a-t-il déclaré avant de noter que c’est cette exigence qui fonde la création, au terme d’un diagnostic posé sans complaisance, de l’ADCP, une nouvelle force politique engagée à penser autrement le Congo avec le concours de tous les congolais. Sans ambages, Corneille Nangaa reconnaît que son parti a affaire à un peuple qui a vécu et vit au quotidien, au mieux la pauvreté, sinon la misère. Une misère qu’il a personnellement palpée du doigt pour avoir été physiquement dans tous les 145 territoires de la République. « _De Kasumbalesa à Zongo, de Muanda à Ndu, la désolation est la même_ », regrette-t-il.
Corneille Nangaa et son Parti ne restent pas indifférents face à cette misère galopante. Ils ont opté pour l’action, car le temps des discours est révolu. Pour l’ADCP, il faut vite agir pour sortir le pays de la situation dans laquelle il est aujourd’hui plongé depuis des décennies. « _On se retrouve exactement dans la situation biblique où Dieu, voyant la misère de son peuple, demande « Qui enverrai-je ? Qui ira pour nous ? » Notre réponse en tant que Parti dénommé Action pour la Dignité du Congo et de son peuple (ADCP, en sigle) est pratiquement de même inspiration : « Me voici, Seigneur, envoie-moi » (Esaï 6 : 8) »_ , s’est-il exprimé. Dans le cas spécifique de la RDC, sans prétention de rôle messianique, la disponibilité de l’ADCP à servir est présentée non seulement à Dieu, mais surtout au peuple congolais.
Djodjo Mulamba
