L’invraisemblable est arrivé, une marche atypique a été organisée à Kananga par des forces sociales non autrement identifiées qui réclamaient la visibilité des actions de 100 jours et qui estimaient que rien n’a été fait dans cette province alors qu’elle est parmi les plus engagées dans le combat social du Président Felix Tshilombo Tshisekedi. Kananga le bastion de l’UDPS, se sentirait délaissée par l’autorité nationale et n’a rien vu venir dans les promesses faites par le chef de l’Etat dans son programme intérimaire.
Cette marche qui s’est déroulée sans incidents majeurs a attiré l’attention des observateurs qui se sont demandés comment cette opinion axée sur les 100 jours s’est développée plus de quatre mois depuis la prise de fonction du Gouvernement et devenir à ce jour une raison de contestation publique ? C’est ainsi que des sources proches de la ville même de Kananga voient des mains noires derrière cette mobilisation orientée vers la diabolisation de l’image même du Chef de l’Etat. Connaissant les relations séculières entre Fatshi et le Kasaï Central, il ne faut pas aller plus loin pour tirer les premières conclusions d’une guerre silencieuse qui prend des allures d’un déracinement d’une base et de son leadership. Le raisonnement qui est tenu est celui de dire comment le Président qui est issu de ce groupe sociologique n’a rien fait pour « ses frères » ?
L’avons-nous soutenu pour rien ? Des questions pareilles finissent par donner une plateforme pour le changement de l’opinion et les masses paysannes voire les cadres mêmes sont poisses à développer un sentiment de frustration. Cette intelligence de prise en compte de la population pour l’orienter vers la révolte a pris les formes puissantes à Kananga ou les problèmes mêmes anciens sont mis sur la tête du Président. La pauvreté aidant, les actes de rejet ne sont plus loin. Et cette situation qui n’est pas encore perceptible dans la province voisine du Kasaï-Oriental couve déjà car on voit sur des réseaux sociaux des personnes qui se plaignent de la négligence dont elles sont victimes de la part de Kinshasa donc de la part du Chef de l’Etat, leur frère.
Mais la question même orientée reste tout de même essentielle à savoir qu’en est-il des 100 jours dans cette province ? Y a-t-il eu un début d’exécution de ce qui fut programmé dans cette province ?
Notre rédaction s’est donné la peine de « fouiner » et d’interroger les différents acteurs, ainsi que les témoins pour répondre à la question clé de savoir si rien n’a vraiment été fait au Kasaï Central dans le cadre de ce programme intérimaire ?
Des sources crédibles, avec recoupement sur terrain on peut confirmer que des actions concrètes ont été menées et à titre indicatif on peut indiquer la réfection totale de 3 écoles à savoir, Institut MULUDIKI, E.P. LAMA Bantu et E.P. Batangile Kumpala, le forage de 7 fontaines d’eau potable et installation des réseaux de distribution, l’arrivage à Kananga de 2 bacs, dont 1 déjà installé et opérationnel à Luiza et l’installation du 2ème en cours à Tshimbulu. Toujours dans la même lignée d’actions, on peut citer la réhabilitation du Générateur 1 de la SNEL ; les travaux en cours de la réhabilitation de l’usine de captage et pompage d’eau de Kananga et de Demba ; les travaux de réhabilitation des tronçons routiers Kga – Lac Munkamba, Kga-Kamuesha et Kga – Kalamba Mbuji par la Société CREEC 7. S’agissant des 300 maisons préfabriquées elles sont déjà arrivées à Luanda dans 167 containers et pour lesquelles, l’autorité provinciale détient tous les documents d’importation, de transport et d’exonération par la DGDA.
On peut s’étonner que les marcheurs de Kananga aient réclamé dans cette séquence des 100 jours la finalisation des travaux du barrage de Katende alors que celui-ci n’a jamais été inscrit dans ce programme intérimaire.
Quand on arrive à rendre évidentes ces actions et que sur terrain une certaine opinion continue à considérer que rien n’est fait, il y a lieu d’aller plus loin et de considérer sérieusement l’existence d’un complot contre le Président de la République qui est pris à partie par des compatriotes qui pensent ou croient qu’ils les a négligées malgré le traumatisme qu’ ils ont subi et surtout le soutien qu’ ils lui ont témoigné. Quelques questions se posent à savoir, pourquoi ceux qui savent la vérité sur les travaux laissent le peuple du Kasaï dans l’ignorance ? La réponse est simple, car il n’est pas de leur intérêt que l’harmonie entre le peuple et le Chef soit maintenu du fait des calculs politiques.
De Kinshasa, ceux qui sont impliqués dans ses travaux de terrain sont surpris de cette montée au créneau d’une catégorie des personnes et disent sans ambages que nous sommes devant une manipulation et que des hommes ont décidé de saboter le travail du Président. Des techniciens regrettent même que certains de ces citoyens manipulateurs se sont introduits dans l’entourage des autorités provinciales pour les amener à des fautes politiques. Kananga est au cœur de la république et il est essentiel que l’impulsion du développement passe par le centre et donne la force à d’autres segments de la Nation. C’est pourquoi les sages de la province conseillent la modération à toutes les parties en conflit larvé, de regarder l’intérêt du peuple et d’éviter de politiser la pauvreté des populations.
Robert Tanzey
