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Massacre de Lala à Djugu : Lieutenant-général Johnny Luboya : « Nous allons poursuivre et arrêter les auteurs de cette attaque »

Après l’attaque de la milice Coopération pour le Développement du Congo (CODECO) contre le site des réfugiés de Lala situé dans le territoire de Djugu, le Lieutenant-général Johnny Luboya N’Kashama n’est pas resté indifférent. Au cours d’une conférence de presse qu’il a lui-même animé hier mardi 13 juin à Bunia, le Gouverneur militaire de l’Ituri a pris un ton ferme. Il a donc martelé sur la justice et la neutralisation des groupes armés comme deux ultimes options pour faire face aux réfractaires du processus de paix enclenché par l’administration militaire de l’Ituri.

« _Nous avons mis toutes les stratégies pour ramener les uns et les autres à la raison. Mais ceux qui continuent à endeuiller l’Ituri, n’auront plus aucune chance_ », a déclaré le Lieutenant-général Johnny Luboya devant la presse locale. D’après lui, l’administration militaire va aller en guerre contre les groupes armés qui sèment la terreur et la désolation dans cette partie du pays sous état de siège depuis deux ans.

Il a par ailleurs indiqué que l’armée loyaliste a renforcé les dispositifs sécuritaires dans ce coin de l’Ituri pour mettre hors état de nuire tous les commanditaires de cette ignoble attaque, car la sécurisation de la population iturienne et ses biens reste la préoccupation majeure des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). « _Mon équipe et moi, nous allons s’en prendre aux mauvaises personnes dont les miliciens CODECO et à ceux qui ne veulent pas entrer dans notre schéma_ », a-t-il martelé.

Dans la foulée, l’autorité provinciale de l’Ituri a révélé les auteurs de l’attaque des populations civiles. « _Nous avons tous les noms dont celui de Tchura qui a activement participé aux réunions. Des réunions au cours desquelles ils ont même distribué des tenues en décidant de déstabiliser le processus de paix_ », a-t-il renseigné avant d’indiquer que l’armée loyaliste va aussi neutraliser un certain monsieur Pili, l’homme de CODECO, qui organisé cette attaque. « _Nous sommes à sa recherche pour le neutraliser. Nous allons le chercher partout et jusqu’à ce qu’on le trouve_ », a-t-il soutenu.
Le commandant des opérations militaires en Ituri a de plus demandé aux déplacés du site de Lala de ne pas continuer à garder Tchura, responsable de la jeunesse, auteur de de cette situation. « _Nous allons l’arrêter, car il a avec ses complices attaqué pendant plus d’une semaine trois villages qui sont aux alentours du site_ ».

A l’en croire, les massacres de Lala étaient préparé en avance par une frange de la population qu’on appelle communément Zaïre, un groupe armé local. Et c’était pendant que le gouvernement provincial organisait le dialogue de Aru. « _Et ces hors-la-loi se sont réunis à Dara contre ce dialogue_ », a fait savoir le Lieutenant-général Johnny Luboya qui dit être sûr que les ennemis de la paix ne déstabiliserons point la province.

*Diligenter des enquêtes approfondies*

Environ quarante-cinq personnes ont été tuées par des hommes armés la nuit du dimanche 11 à ce lundi 12 juin, sur le site des déplacés de Lala proche du centre de négoce de Bule dans le territoire de Djugu (Ituri). D’après les rescapés, ces hommes armés ont également incendié des abris et emporté plusieurs biens.

Plusieurs sources dans la région ont affirmé qu’un groupe d’hommes munis des fusils et des machettes s’est introduit dans le site de Lala vers 2 heures du matin, en tirant plusieurs coups de feu. Ces hommes ont tué à la machette et par balles, quarante-sept personnes dont treize femmes et vingt-trois enfants.

Face à ces massacres, plusieurs voix se sont levés pour condamner ces actes. L’Union européenne (UE) se dit préoccupé par l’attaque contre le camp de déplacés de Lala, en Ituri, la nuit du dimanche à lundi 12 juin, par la milice CODECO et « le cycle de représailles dans lequel semblent pris les groupes armés en Ituri ». C’est le cas de celle de l’Union Européenne qui demande des enquêtes approfondies pour établir les responsabilités. « _Nous condamnons ces actes et exprimons nos condoléances à tous les proches des victimes. Nous demandons des enquêtes approfondies afin de traduire les coupables et les commanditaires en justice_ », a indiqué, lundi 12 juin, l’Union européenne sur son compte twitter.

De son coté, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, a condamné « avec la plus grande fermeté » cette attaque. Pour la mission onusienne, cette attaque constitue une violation grave du droit international humanitaire, et peut constituer des crimes de guerre. Bintou Keïta a exhorté les autorités congolaises à diligenter une enquête et à traduire en justice les auteurs de ces exécutions sommaires. La Cheffe de la MONUSCO réitère son appel à une cessation immédiate des violences de tous les groupes armés, dont la CODECO, contre les civils.

Djodjo Mulamba

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