Anciennement dénommée » boulevard Albert Ier », du nom d’un ancien roi des Belges, cette majestueuse artère à 4 bandes de chaque côté traverse la commune de la Gombe, le Centre des affaires, avant de changer de nom (Colonel Mondjiba) pour longer la commune de Kintambo et se terminer à Ngaliema. Jadis une ligne ferroviaire reliant l’Est et l’Ouest de la ville-province de Kinshasa, cet axe est devenu l’axe routier principal en 1932. Le boulevard du 30 Juin, rebaptisé ainsi en l’honneur de la date de l’indépendance du pays, célébrée chaque le 30 juin, s’étend sur environ 5 kilomètres depuis la gare centrale jusqu’à la baie de Ngaliema. Elle est jalonnée de part et d’autre d’imposants bâtiments de bureaux, négoces et hôtels. Aujourd’hui, considéré comme les champs Elysées congolais, le boulevard du 30 Juin relie les deux centres historiques de Kinshasa : le lieu de la fondation de ville ( Ndlr : Léopoldville, initialement le village de Kintambo) en 1881, au centre contemporain développé à partir des années 1940.
En 2009, il subit ses premiers travaux de réhabilitation, élargissement et modernisation à la suite des fameux » contrats chinois » signés, le 17 septembre 2007, entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Groupement d’entreprises chinois. Coûts du projet (Ndlr : Données encore disponibles sur le site web de l’Agence Congolaise des Grands Travaux, ACGT en sigle) : 1) Programme Relai RDC : 25.841.000 USD ; 2)
Sino-Congolais (Route) : 24.118.559,82 USD, et enfin ; 3) Sino-Congolais (Boucle de la gare) : 1.932.876,00 USD.
La signature du contrat interviendra le 20 janvier 2009 mais les travaux débuteront avec pompe le 01 janvier 2010. La réception provisoire des travaux interviendra le 29 juillet 2014. Tandis que la réception définitive, elle, le 29 juillet 2014. » Améliorer la fluidité et les conditions de trafic sur le boulevard du 30 juin, entre la Gare Centrale et Socimat ; Désengorger les avenues du Commerce, de la Justice et Lukusa ; Réduire le coût d’exploitation des véhicules et le temps de parcours, et enfin ; Contribuer au développement des aspects touristiques de la ville de Kinshasa », tels étaient les objectifs généraux du projet inscrit dans le cadre du désengorgement des grandes artères de la ville de Kinshasa afin de mettre fin au lourd trafic qui occasionnait d’importants embouteillages et la voie était totalement délabrée.
Construite par deux entreprises à capitaux chinois CREC RDC et CREC 7, les travaux de modernisation du boulevard du 30 juin porteront sur l’élargissement de la chaussée à 2×4 voies et la construction des trottoirs ; la construction des ouvrages d’assainissement (caniveaux couverts par des plaques de bétons armés) et des ouvrages d’art (buses) ; l’éclairage public ; la signalisation routière, et enfin ; la construction et la modernisation de la boucle de la gare (0,60 km, 2 x 2 voies). En 2018, l’ACGT va procéder, avec son sous-traitant UPC, à l’installation d’un système hybride (SNEL & photovoltaïque pour les feux de signalisation lumineuse). Vont s’en suivre ensuite d’autres travaux d’embellissement des trottoirs et de jardinage (fleurs, pelouse naturelle et remplacement des arbres coupés pendant les travaux).
Force est de constater que depuis la réception définitive en 2014, ses caniveaux n’ont jamais été curés pendant 9 ans. Une situation qui occasionnait des odeurs nauséabondes et des fortes innondations. Il y a un mois, les autorités compétentes ont lancé les travaux de curage de fond en comble de 5 kilomètres des caniveaux de part et d’autre du boulevard. Une action saluée de deux mains par les automobilistes, piétons et riverains mais malheureusement, les travaux se sont arrêtés à mi-chemin. Des tonnes de sable abandonné sur l’une de quatre voies réduisent ainsi le boulevard à trois bandes en allant vers Kintambo Magazin, déchets plastiques et plaques de béton armé déposés sur les trottoirs.
» Les plaques de béton de couverture des caniveaux le long du boulevard du 30 Juin ont été de façon désordonnée déplacées. Que de des tas de terre sont accumulés sans être immédiatement enlevés. On attend qu’il y ait un accident mortel pour les remettre à l’endroit ? ». S’est interrogé un riverain dans une correspondance particulière envoyée à Géopolis Hebdo dans l’anonymat total. Avant de dénoncer : » Les travaux sont exécutés par une ONG locale sans matériels adéquats. Et pourtant, un engin avec grue aurait pu les soulever et les placer avec des intercalaires par 5, toujours sur les caniveaux en laissant des espaces de travail mécanique et manuel d’évacuation de cette terre sablonneuse ».
A cette liste de plaintes, s’ajoutent les embouteillages monstres, les mendiants agressifs, les enfants de la rue, l’insalubrité et les poubelles abandonnées. A qui la faute ?
A l’hôtel de ville de Kinshasa, à l’Office des voiries et drainages (OVD) et ou à l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) ? La réponse à 2300 francs Congolais.
Dieudonné Buanali
