Le facilitateur du processus de paix en RDC, Uhuru Kenyatta, est attendu mercredi à Goma, où l’attendent déjà le ministre de l’Intégration régionale, Mbusa Nyamwisi, et le vice-premier ministre en charge de la défense nationale Jean- Pierre Bemba. Avec les membres du gouvernement congolais, l’ancien chef d’État Kenyan devrait évaluer le processus de paix dans l’est de la RDC, où le cessez-le-feu entre les FARDC (armée congolaise) et les rebelles du M23 est encore fragile et où les groupes armés imposent leur loi depuis des années. L’arrivée de Kenyatta intervient alors que le cessez-le-feu commence à se dégrader, avec des combats sporadiques entre le M23 et les groupes armés Wazalendo qui disent défendre le territoire congolais.
L’ordre du jour de la réunion de Goma prévoit une discussion sur le cantonnement du M23 dans le camp de Rumangabo au Nord-Kivu, dans l’est du pays. Après près de quatre mois de blocage, les positions se radicalisent à nouveau entre les rebelles et le gouvernement congolais, faisant craindre une nouvelle escalade militaire dans le Kivu. Le gouvernement congolais accuse les rebelles de renforcer leur position, tandis que le M23 affirme ne pas s’être engagé au désarmement.
Le mouvement rebelle réclame toujours un « dialogue direct », que Kinshasa refuse depuis plus d’un an. Il y a moins de quinze jours, le facilitateur Uhuru Kenyatta a réuni les parties prenantes de la crise congolaise pour les exhorter à jouer leur rôle dans le retour de la paix tant attendue au Congo. « Nous avons fait du bon travail jusqu’à présent… mais je crois fermement que nous ne pourrons pas y parvenir si nous ne travaillons pas ensemble, si nous n’avons pas un seul et même objectif ». Devant les représentants des Nations unies, du gouvernement congolais, de l’Union africaine, de la région des Grands Lacs et de la communauté est-africaine, Uhuru a insisté : « Nous devons trouver le moyen d’encourager tous les groupes armés, tous les groupes armés à déposer les armes et à se joindre au processus de paix ».
A son arrivée à Goma mardi, le ministre Mbusa Nyamwisi a déclaré que « le gouvernement est en action pour négocier le tournant nécessaire à la restauration de la paix tant attendue ici… ». Kenyatta arrive demain, et la politique et la diplomatie sont au rendez-vous pour discuter le virage nécessaire pour pouvoir obtenir le cantonnement à Rumangabo ».
Patrick Ilunga
