Politique

Programme des 100 jours et polémique politicienne : L’enjeu d’une instrumentalisation coupable face aux faits objectifs

Les calculs polluent la noblesse de l’activité politique et détruisent la foi que des millions des congolais nourrissent à l’endroit de leurs dirigeants en qui ils ont placé leur espérance pour un avenir meilleur. Quand le calcul fondé sur l’équation personnelle prime sur la planification qui, elle porte sur le devenir collectif, ce qui souffre en premier c’est la réalité. En effet elle subit toutes les perversions dues aux antagonismes sociaux et devient sujet même de la polémique. Quand dans une société les faits ne sont plus objectifs et sont perçus sous l’ornière des intérêts personnels alors la société s’expose aux brouhahas et va de manière chaotique. Le cas le plus emblématique est celui du programme des 100 jours décrété par le Président Félix Tshisekedi et qui à ce jour est la question polémique du moment. A partir du moment où des discours furent prononcés dans le sens de faire passer cette initiative pour une prouesse politique de génie, elle a été automatiquement cataloguée comme argument politique à combattre pour ne pas embellir le bilan d’un adversaire politique même en temps de paix et de concorde. Après plusieurs mois de reprise de ce programme par le Gouvernement exactement près de six mois, il est étonnant que des actions soient entreprises pour clarifier les premières actions censées avoir été pris en compte par les différents ministres sectoriels. Et pourtant depuis la mise en place du gouvernement, et des gouvernements provinciaux le pays semble marcher au ralenti. Certaines actions comme des routes de desserte agricole qui furent réhabilitées il y a six mois doivent par faute d’entretien avoir perdu de leur éclat. D’un côté on entend des propos élogieux de ce qui a été fait et de l’autre des propos qui estiment que c’est fut un fiasco et une occasion de détournement des fonds publics. La question est devenue un instrument d’action politique et elle échappe aujourd’hui à la réalité objective historique. Pour démêler le vrai du faux, l’essentiel du superflu, l’instrument de l’intention, la morale de la philosophie, les instruments des journalistes sont l’investigation et l’analyse. Après avoir consulté plusieurs documents et comparés des chiffres sur cette période il est apparu clairement que cette question est sujet à polémique parce qu’elle participe à la fabrication du bilan de l’action du Président. Au-delà de ce calcul somme toute compréhensible, il ne faut pas jeter l’enfant avec l’eau de son bain.

L’année 2019 a été ponctuée par deux actions phares qui ont marqué les esprits. Il s’agit du programme de 100 jours et de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire dans tous les établissements publics sur l’étendue du territoire national ; On notera également :

La prévision et le décaissement des fonds du programme de 100 jours ; l’érection des 1.500 maisons préfabriquées ; la commande de 3.000 maisons préfabriquées au profit des militaires et policiers ; l’érection des sauts de mouton ; l’exécution des autres projets prévus dans les 100 jours ; la gratuité de l’enseignement primaire. La prévision et le décaissement des fonds du programme de 100 jours, une exécution financière de l’ordre de 64,48%, au 15 janvier 2020 ; selon des sources proches du dossier.

L’érection des 1.500 maisons préfabriquées ; La procédure de commande desdites maisons a été effectuée par le Gouvernement sortant avant la prise de fonction du Président de la République Démocratique du Congo, au prix de 57.400.000 $US, rendues Kinshasa. La modification des lieux de livraison de certaines unités de logement, dont celles de Bukavu, Mbuji-Mayi et Kananga, d’une part, la prise en compte des villes de Kananga et de Mbuji-Mayi, qui n’étaient pas dans le projet initial, d’autre part, a entraîné des frais supplémentaires. A cela s’ajoutent les frais d’acheminement de ces dernières jusqu’aux lieux d’implantation. La commande de 3.000 maisons préfabriquées au profit des militaires et policiers et ce en exécution de la promesse du Président de la République Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo de doter l’armée des 2.000 maisons et la police des 1.000 maisons, une commande a été passée, après l’autorisation spéciale de la DGCMP de recourir à la procédure de gré à gré, pour l’érection de ces 3.000 maisons au prix de 57.000.000 $US. Il sied de signaler que pour le même montant, il a été acquis le double de la commande précédente auprès du même fournisseur.

S’agissant de l’érection des sauts de mouton, les rapports de l’Office des Routes et de l’Office des Voiries et Drainage fournissent des informations sur l’état d’avancement des travaux. Ces structures renseignent sur les détails de l’exécution des sauts de mouton sur le boulevard Lumumba. Il est important d’informer que d’importants travaux ont été effectués dans le sous-sol. Il s’agit de : les semelles des fondations ; les pieux (des colonnes enfuies dans le sol à plus ou moins 18 mètres) ; les raidisseurs entre fondation pour garantir la stabilité des ouvrages ; tous ces trois ouvrages ci-haut sont enfuis sous-sol. Les charpentes métalliques commandées en France sont déjà livrées à Kinshasa. Seules les charpentes du Saut de mouton de Bonhomme sont déjà posées. En termes de chiffres, 9.652.000 $US ont été payés par le Trésor. Sur ce montant, les ouvrages précités représentent 8.338.263 $US.

De l’exécution des autres projets prévus dans les 100 jours

D’autres projets de 100 jours ont concerné notamment la réhabilitation de 172 écoles sur l’étendue de la République dont 153 sont achevées ;la construction de 84 centres de santé dont 42 sont construits ;l’acquisition des équipement médicaux sanitaires pour 32 centres de santé, déjà réceptionnés à Kinshasa ; l’acquisition de 12 containers des médicaments essentiels devant être distribués dans tous les Hôpitaux de référence dans les 26 provinces ; la suppression de bourbiers et remise en état de praticabilité des routes sur un linéaire total de 2.830 Km dans toutes les 26 provinces de la République ;la réhabilitation et la réparation des 18 bacs et le déploiement de 24 bacs ; la réhabilitation des 32 ponts et la commande des 30 autres ;la réhabilitation des avenues : de l’Université, l’accès Motel FIKIN, de la Foire, Sablière (Orphelinat), Saïo, Force publique, Kasavubu, Kabambare, Pelende, Tabu ley, Kutu, Mayindombe, de l’école, du Commerce, Kabinda, Kulumba, Lwambo Makiadi (ex BOKASA),la réalisation des puits de forages notamment à Kikwit, Kananga, Mbujimayi, Kitona ;la mise en service du poste haute tension de Kimbanseke ; l’installation de 60 cabines moyenne tension à Kinshasa ; la pose du transformateur 100 MVA au répartiteur centre à Likasi ; l’installation d’un transformateur de 10 MVA à Inkisi ;l’acquisition du terrain du poste haute tension de Kinsuka en vue de la construction de la deuxième ligne HT Zongo-Kinshasa ;la commande des équipements pour la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de BENDERA; l’adduction d’eau à l’Université de Kinshasa et dans les Camps militaires Kokolo et Lufungula ; la réhabilitation des hôpitaux militaires des camps Tshatshi, Kokolo, Lufungula, celui de Sendwe de Lubumbashi, ainsi que la reconstruction en R+1 du pavillon de la Clinique Ngaliema incendié ; la réhabilitation de la ferme avicole de Lukelenge à Mbujimayi ; l’acquisition de modules de transformation de lait pour les éleveurs de Masisi au Nord-Kivu et ceux de Mulume Munene au Sud-Kivu ; l’acquisition des équipements et matériels pour appui aux jeunes entrepreneurs en aquacultures sur le lac Kivu ;la réhabilitation de la prison de Makala.

Quid de la gratuité de l’enseignement primaire

Ayant décidé de placer l’Homme au centre de l’action, dans le domaine de l’Education, le Président de la République Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo a décidé la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire, conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution.

Cette mesure a permis notamment :

  • La suppression de la prise en charge des enseignants par les parents (Primes) ;
  • La remise sur le chemin de l’école de plus de 4 millions d’enfants en âge scolaire jadis exclus du système éducatif ;
  • La prise en charge de 132.617 enseignants dits Non-Payés (NP) dont, 34.740 en septembre 2019, et 97.898 en janvier 2020 ;
  • Le réajustement salarial de tous les enseignants ainsi que des frais de fonctionnement alloués aux écoles et aux Bureaux Gestionnaires ;

A ce jour, il ne reste plus que la prise en charge des enseignants dits Nouvelles Unités (NU) dont l’opération de recensement est en cours.

Enfin, plus important à signaler, c’est la décision du Gouvernement de construire 300 écoles pour résoudre l’épineuse équation de surpopulation des salles de classe, décision non encore exécutée à ce jour, alors que ce n’était que la première étape pour atteindre les 10.000 salles de classes promises par le Chef de l’Etat à la population devant le Parlement réuni en congrès.

En guise de conclusion, le Président Felix Tshisekedi Tshilombo a toutes les raisons de se réjouir de son programme de 100 jours qui a finalement été entériné par le FMI et la BM.
Quand on examine ces faits vérifiables et que l’on veut le développement de son pays , il devient dangereux de s’investir dans une polémique stérile qui ne sert pas la cause des populations mais qui accentue les divisions des clans, c’est le moment de dire à toute la classe politique de regarder d’abord dans les actions menées l’intérêt des populations et non les dividendes politiques que l’on peut y tirer.

Geopolis hebdo

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