Politique

Qui cherche la tête de Vital Kamerhe ?

Jamais homme politique n’a été l’objet d’une telle campagne de dénigrement post alternance que Vital Kamerhe qui est mélangé à toutes les sauces dans les différentes tribunes politiques et que certains tentent de présenter comme un OVNI. Des hommes de tous bords prennent la parole pour attaquer le président national de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le mettant à porte à faux avec les réalités de changement que prône le régime. Malgré des démentis formels des structures concernées par les faits, malgré les propos tenus par Vital Kamerhe lui-même, et pire encore, malgré les propos du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en personne, qui a dit qu’il était satisfait du travail de son Directeur de cabinet et allié, rien n’y fait. Chaque matin, il est l’objet des attaques et cette grille va des questions personnelles aux questions d’Etat comme s’il était devenu un punchingball sur lequel devraient s’entrainer des apprentis sorciers et néophytes politiques.

Aujourd’hui, cette campagne de diabolisation a pris des tons d’une si grande indécence au point que la curiosité d’investiguer et d’analyser s’est appropriée toute notre démarche journalistique. Premier constat dans cette politique de destruction de l’image, c’est la diversité des sujets. Aussi longtemps que l’objectif est de le « casser », quel que soit le sujet, il faut le faire.

C’est ainsi que son nom est cité dans tous les « prétendus scandales », en lui accordant presque des dons d’ubiquité car, il est partout et en même temps. A ce jour, cela va des ordres des missions, aux allégations de détournements, à la question des nationalités et voire même, à ses rapports avec les membres du cabinet du Président de la République, sans oublier les questions d’argent qui brisent le calme des uns et plongent les autres dans une hystérie langagière.

Vital Kamerhe gène, mais qui ?

Pour saisir l’ampleur de ce dossier et l’enjeu de son développement, nous avons compris que la mauvaise voie est celle de se pencher sur les dossiers car, il est facile de trouver des réponses rationnelles encore qu’il faut avoir des oreilles qui cherchent la vérité et qui veulent construire une conviction indépendante des manipulations. Le problème est ailleurs, la vérité importe peu. Ce qui est en jeu, c’est de faiblir politiquement un leader car, le laisser conserver ses forces intactes et le regarder croître, c’est forcément reculer soi-même sur l’enjeu de demain.

Vital Kamerhe souffre aujourd’hui du « péché » qu’il commettra demain. Et ce péché est connu, c’est le fait qu’il continue contre vents et marées à nourrir une ambition présidentielle pour 2023.
A partir de ce moment, tout s’éclaire et on peut retrouver une cohérence dans les attaques dont il fait l’objet. Véritable machine de guerre en politique, le pacificateur a depuis longtemps démontré sa force de déploiement et son énergie inépuisable dans la conquête des enjeux politiques. Il suffit pour s’en convaincre d’évoquer les cycles électoraux depuis 2006 pour voir émerger le rôle éminent qu’il a joué comme le passeur décisif pour des matchs historiques. Il s’est organisé pendant une période courte de dix mois pour monter un parti désormais parmi les grands et est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2011.

Vital Kamerhe n’est donc pas un politique circonstanciel qui évolue au gré des opportunités, c’est devenu une lame de fond qui grossit loin sur la mer politique et qui devient un vrai tsunami en arrivant aux rivages. Ceux qui ont la connaissance approfondie des schèmes moteurs de la politique congolaise savent qu’il est réellement un leader. On peut l’aimer ou pas, il est établi qu’il est devenu à force d’un travail assidu, un acteur avec lequel il faut compter.

Que va-t-il faire en 2023 ? S’il dit qu’il n’est pas intéressé par la conquête de la magistrature suprême, il va voir la pression largement diminuer car, s’il est aujourd’hui la cible des camps politiques, c’est justement parce qu’il constitue un adversaire redoutable qu’aucun politique n’aimerait voir contre lui.

C’est pourquoi, il est venu le temps de le sortir de la piste et de l’éliminer de manière définitive au moins face à cette ambition. Les attaques dont il est aujourd’hui la cible portent sur des questions à pondération d’images, pour savoir s’il va être « digne » de la fonction à l’arrivée du temps imparti. Forcément, il doit être au courant de cette stratégie.

Laisse-t-il faire ou a-t-il d’autres armes ? Seul l’avenir nous le dira mais d’ores et déjà, on peut évaluer l’impact négatif de cette stratégie sur la conduite des affaires de l’Etat car, des partenaires en sont arrivés à des attitudes de méfiance et l’on est bien placé pour rappeler les paroles de la Bible qui disaient : ‘’ Qu’un royaume divisé en lui-même court à la ruine ‘’.

Les luttes de positionnement pour 2023 méritent-elles que l’on sacrifie l’espoir né des élections de 2018 ? Comment la classe actuelle au pouvoir ne voit pas que ce non prise en compte des enjeux majeurs du pays va fragiliser tout le monde ? Il y a aujourd’hui un appel à des actions qui ne peut souffrir des tergiversations.

Le temps est sans doute venu pour que les sociétaires de la Coalition pour le Changement (CACH) se voient et renouent avec l’Esprit de Nairobi pour traduire en termes nouveaux les exigences de cette gouvernance qui est tout sauf personnalisée. C’est un collectif qui doit monter au créneau avec un capitaine mais qui doit aussi compter sur ses meilleurs joueurs et Vital Kamerhe reste l’un des passeurs décisifs de CACH et selon des analystes de haute voltige, il n’est pas dit qu’il soit le plus grand perdant si jamais cette alliance fraternelle éclatait.

Adam Mwena Meji

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