Economie

RDC – Hydrocarbures : Quid du réajustement des prix des carburants

Le Gouvernement congolais a fixé, le 28 novembre dernier, à travers un communiqué du ministère de l’économie nationale, l’opinion nationale sur les nouveaux tarifs des carburants sur toute l’étendue du territoire national. Cette nouvelle tarification a ramené à la hausse les prix des énergies fossiles, ramenant ainsi à titre illustratif pour la zone Ouest, le litre d’essence de 2.695, 00 FC, prix fixé le 16 septembre de la même année, à 2.855, 00Fc à nos jours.

À en croire le communiqué du secrétariat général du ministère de l’économie nationale, cette décision fait suite à  » l’évolution des paramètres des structures des prix desdits produits. Elle vise également à soulager la trésorerie des sociétés pétrolières et à maintenir l’équilibre du système d’approvisionnement en carburant dans le pays.  »

Mais précisons tout de même que de manière générale, le prix des carburants augmente d’une part parce que, le prix du pétrole lui-même augmente. C’est aussi, selon les spécialistes en la matière, l’effet de l’inflation. Car, l’augmentation des prix à la pompe  » fait augmenter les coûts de distribution des carburants « , et notamment du pétrole,  » entre les raffineries et les stations-service par exemple.  »

De la fixation des prix

En effet, le secteur des hydrocarbures couvre un champ relativement large, allant de
l’exploitation du pétrole brut, à l’importation et à la distribution des produits raffinés.
Les produits pétroliers font partie des quatre produits stratégiques dont les prix sont
fixés par le Gouvernement à travers le ministère de l’économie nationale. La règlementation en vigueur prévoit que la structure des prix des carburants devrait
faire l’objet d’une actualisation lorsque l’un des trois paramètres principaux qui la
constituent connait une variation de plus de 5%, à la hausse ou la baisse. Il s’agit du Prix Moyen Frontière Commercial (PMFC), qui indique le coût d’acquisition du carburant auprès des fournisseurs et qui évolue en fonction du prix international du pétrole brut, du taux de change ainsi que du volume mis en consommation.

Cependant, en raison de son caractère éminemment stratégique, la mise à jour des
paramètres de la structure de prix reste sujette à une analyse minutieuse. Cette
analyse tient compte de l’impact potentiel d’une forte volatilité des prix à la pompe sur le bien-être de la population, considérant qu’une hausse non maitrisée des prix des carburants peut entrainer une contagion aux prix des autres biens et services essentiels comme le transport et les produits alimentaires.

Dans ce contexte et pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, le Gouvernement a souvent recouru au gel des prix. Il en découle par conséquent que les prix fixés à la pompe soient inférieurs à leur niveau réel, c’est-à-dire à celui qui assure aux opérateurs leurs marges bénéficiaires légales après avoir amorti les coûts d’acquisition du produit. En guise de compensation, l’État s’engage à rembourser à la profession pétrolière les pertes et manques à gagner découlant du gel des prix à la pompe et dont les montants
constituent, en fin de compte, une subvention accordée aux consommateurs.

À ce jour, cette subvention coûte au trésor public des dizaines de millions de dollars
américains par an et évolue de manière croissante en raison de la fluctuation du prix
du pétrole brut.

Il est impérieux de souligner en même temps que l’augmentation des cours du pétrole brut sur le marché international entraine en conséquence l’accroissement quotidien des écarts entre les prix fixés à la pompe et les vrais prix du marché.

Edouard Funda

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