ENERGIE

Réduction du déficit en énergie électrique au Congo : Le ministre Olivier Mwenze au cœur d’un grand combat – Deux sociétés vont construire la centrale Ruzizi

La desserte en énergie électrique en République démocratique du Congo est depuis des années, un véritable casse-tête. Depuis quelques années, aussi bien les industriels que les ménages peinent à couvrir leur besoin en électricité. Le grand projet Inga est loin de tenir ses promesses, à cause principalement de son côté dispendieux. L’immense projet (Inga) qui coûte une dizaine des milliards de dollars sera peut-être la panacée pour le futur, mais au ministère des Ressources Hydrauliques, pour trouver une solution à l’actuelle problématique du déficit en énergie électrique, une parade a été trouvée : miser sur les barrages de taille moyenne, proches des populations afin de donner de l’électricité aux congolais et aux industriels. C’est au nom de cette politique que la centrale de Ruzizi 3 va être construite au Sud- Kivu.

Une délégation de la société IPS et la société norvégienne SCATEC, conduite entre autres par Jon-Åge Øyslebø, ambassadeur de la Norvège en RDC, est venue faire part au ministre des Ressources Hydrauliques et Électricité Olivier Mwenze, de l’évolution du projet de construction de cette centrale. Le projet, fruit d’une coopération entre trois pays de la région, prévoit de desservir 2 millions de ménages en RDC, au Rwanda et au Burundi. Le projet du barrage de Ruzizi 3 est donc une coopération entre ces 3 pays dont les équipes techniques travaillent sur terrain en toute harmonie.

C’est du moins ce qu’a dit Aleem Karmali représentant de l’entreprise IPS, aux journalistes, juste après la réunion que les deux entreprises ont eue avec le ministre des Ressources Hydrauliques et Électricité.
Ruzizi 3 fournira 206 Mégawatts, un peu comme le projet de la centrale Nzilo 2 qui elle, fournira 200 Mégawatts. A travers le pays, l’heure est à la construction ou la réhabilitation des centrales moyennes. Il y a la construction de la centrale Zongo, la réhabilitation de la centrale Nseke 2, 3, la réhabilitation de la centrale de Sanga et Mwadingusha…

Le projet Ruzizi 3, lui, coûte 750 millions de dollars américains. C’est le plus grand investissement dans cette zone. Les constructeurs assurent que les 206 Mégawatts seront partagés entre les trois pays à raison de 68 Mégawatts par pays. Pour la RDC, le projet couvrira en priorité le Nord et le Sud- Kivu. Les deux provinces qui comptent 12 millions d’habitants ont une demande minimum en électricité de 135 Mégawatts, selon Aleem Karmali, qui argue que le projet Ruzizi 3 pourra régler 50 % de besoin en électricité. Cela devrait donc augmenter le taux d’accès à l’électricité dans les deux provinces, actuellement estimé à seulement 5%, à en croire Aleem Karmali.

Si l’on doit croire aux constructeurs du barrage, plus aucun obstacle ne devrait empêcher la construction de la centrale. « Tous les bailleurs de fonds, entre autres la Banque Mondiale, la Banque Africaine de développement, l’Agence Française de développement, le gouvernement de la Norvège… sont très enthousiastes et ont confirmé leur engagement à disponibiliser les fonds pour le projet », a affirmé Aleem Karmali. La construction devra débuter avant la fin de cette année ou, au plus tard au début de l’année 2024, et en 5 ans, la centrale devrait être opérationnelle.

Et lorsque les journalistes tentent de savoir si l’actuelle situation politique et sécuritaire entre les pays de la région, spécialement entre la RDC et le Rwanda, pourra porter préjudice au projet, Aleem Karmali rassure que « les trois gouvernements soutiennent le projet ». « Nous n’avons pas une quelconque difficulté. Malgré la situation actuelle, les gouvernements des trois pays (RDC, Burundi et Rwanda) travaillent dur pour s’assurer que les infrastructures clés pour le développement de la région ne pâtissent pas de la situation actuelle », disent les représentants de l’entreprise IPS. « Ruzizi 3 est une infrastructure importante. Le message que nous recevons plutôt des gouvernements c’est de nous dire de faire un peu plus vite », affirme Aleem Karmali.

Patrick Ilunga

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