ENERGIE

Grand Inga : FORTESCUE va réhabiliter une turbine de 175 MW à Inga 2 avant le premier coup de pioche

En effet, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a conféré, le vendredi 17 mars dans la soirée, avec une forte délégation de Fortescue Future Industries (FFI), filiale de Fortescue Metals Group – une entreprise mondiale d’énergie verte – conduite par son Chairman, M. Andrew Forrest. C’était en présence de quelques membres de son Cabinet.

FFI qui est engagée à produire de l’hydrogène vert, sans carbone, à partir des sources 100% renouvelables, entend lancer prochainement ses activités en RDC. A en croire le Chairman de ce groupe Australien, au cours de cette réunion, FFI a proposé au Chef du Gouvernement un projet rapide devant déboucher à la production des batteries électriques en RDC.

 » Nous avons eu une excellente réunion avec son Excellence Monsieur le Premier ministre. Nous avons bien sûr parlé du tout grand projet de Inga et rapidement, nous avons compris ensemble que nous devons avancer mais aussi nous avons proposé à son Excellence Monsieur le Premier ministre un projet plus rapide de réhabilitation d’une turbine sur Inga 2 pour être en mesure de transformer ici sur place les matières premières congolaises (Le cobalt, le nickel et les autres) pour produire des batteries de la nouvelle génération. Nous sommes effectivement des grands spécialistes de l’hydrogène vert qui est une espèce de stockage d’énergie. C’est aussi comme ça que nous sommes spécialistes des batteries pour véhicules électriques, des batteries qui sont un autre mécanisme de stockage d’énergie. Mais le plus important pour nous, c’est de le faire en RDC, pour être en mesure de créer des emplois et créer de la valeur ajoutée ici en RDC  », a déclaré à la presse M. Andrew Forrest, Chairman de FFI.

Notons par ailleurs que le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde qui a donné des directives pertinentes à suivre, a salué à sa juste valeur cette initiative de Fortescue Future Industries.

 » Le Premier ministre nous a reçus, nous sommes très heureux de la réunion que nous avons eue. Il nous a encouragés très sérieusement, il a donné les directives avec lesquelles on va avancer. C’est un homme d’actions, c’est un grand leader, nous sommes contents  », a conclu le numéro de FFI, interprété par l’économiste Al Kitenge.

Il sied de noter que la centrale d’Inga 2 est un barrage hydroélectrique construit sur le fleuve Congo. Il est établi sur le site des chutes d’Inga, dans la province du Kongo-Central, à une trentaine de kilomètres au nord de la ville portuaire de Matadi. Il est avec Inga 1 l’un des deux barrages hydroélectriques établis sur le site, qui pourrait à terme en accueillir deux autres (Inga 3 et Grand Inga) grâce à l’investissement de Fortescue.

Le barrage a été construit en rive droite du fleuve, profitant du Nkokolo, une vallée sèche ancien lit du fleuve, dont les berges atteignaient jusqu’à 150 mètres de haut au niveau des chutes d’Inga, parallèles au site.

Un barrage, le barrage de Shongo, a permis de mettre sous eau le Nkokolo. L’eau est captée à 10 kilomètres en amont du site du barrage Inga 2, à une altitude de 125 mètres, pour atteindre 115 mètres au niveau du bief alimentant les barrages Inga 1 et Inga 2. Un canal d’une longueur de quelques centaines de mètres, situé à l’ouest du barrage Inga 1, alimente le barrage Inga 2. A cet endroit, la hauteur de chute est d’environ 50 mètres (115 – 65 mètres) entre le bief et le flot du fleuve Congo coulant en contrebas du site.

L’inauguration a eu lieu en 1982 sous le règne du Maréchal Mobutu. La centrale hydro-électrique comprend 8 turbines produisant chacune 175 mégawatts, soit au total 1 400 mégawatts. Depuis lors, faute d’entretien et à cause de la mauvaise gérance sous la deuxième République et des conflits armés depuis 1997, le barrage Inga 2 et son voisin Inga 1 sont dans un état de délabrement réduisant leur capacité de production électrique à 20 %, faute de pièces de rechange. Les jacinthes d’eau sont l’une des principales causes d’encombrement du barrage et de dégradation de ses turbines.

Aujourd’hui, les centrales électriques ne parviennent même plus à assurer une alimentation fiable à la seule ville de Kinshasa, alors que les projets initiaux prévoyaient une alimentation de toute l’Afrique australe, justifiant également la construction de la ligne électrique Inga-Shaba pour le développement de l’industrie minière.

Dieudonné Buanali

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