Economie

S’agissant de 16 milliards du Budget jugés exagérés : Des experts répondent à Noël Tshiani

 

Le Budget de l’État, exercice 2023, est-il réaliste ou irréaliste ? Dans une séquence vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, le Dr Noël K. Tshiani Muadiamvita, couramment appelé Noël Tshiani, passe au peigne fin le Budget de l’État congolais. Pour cet économiste, le Budget de 16 milliards est irréaliste. En effet, Noël Tshiani, professeur à la Faculté des sciences économiques de l’Université Catholique du Congo (UCC), était, le mercredi 08 mars 2023, devant les étudiants et étudiantes de son Alma mater pour enseigner comme il en a l’habitude sa leçon du jour. Profitant de l’occasion ainsi offerte, il s’est exprimé sur le probable report de la tenue des élections prévues en décembre 2023 et la situation sociale précaire de la population congolais. Pour la petite histoire, lors du briefing de presse du lundi 20 février 2023, à Kinshasa, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima, avait rassuré l’opinion tant nationale qu’internationale du financement du processus électoral par le Gouvernement de la République. Selon l’Argentier national, près de 500 millions de dollars américains ont été dépensés par le Trésor public, en 2022, pour le processus électoral. Cependant, l’ancien banquier de la Banque mondiale (BM), Noël K. Tshiani a laissé entendre que les chiffres qui ont été avancés par le ministre des Finances sont faux et archi faux, car s’il avait (réellement) cette somme grossière, les enseignants seraient mieux payés et il n’y aura pas de suspens sur la tenue des élections.

‘ Ils disent que le budget se comporte mieux que dans le régime antérieur, mais pour ça ils sont prêts à maquiller les chiffres et quand on maquille les chiffres, la réalité finit par vous attraper. Parce que, vous dites d’un côté que vous avez un grand budget maintenant mais en réalité, vous n’avez pas d’argent pour payer les enseignants et financer l’organisation des élections. Ce qui veut dire que ce budget n’est pas réaliste  », a expliqué le professeur d’économie Noël Tshiani à l’aide des diapositives. Avant d’ajouter :  » J’ai beaucoup de points d’interrogations sur ce Budget de 16 milliards de dollars par rapport à ce qu’on avait avant, peut-être qu’il y a eu amélioration simple mais ce n’est pas 16 milliards réellement. D’ailleurs, si vous faites 500 millions qu’ils ont réalisé à la fin du mois de janvier et vous les multiplier par 12 donc, vous aurez 6 milliards. Je ne vais pas être un rêveur des mauvaises choses et j’ai peur qu’à la fin de cette année qu’ils puissent réaliser le budget de 6 milliards au lieu de 16 milliards  ».

Poursuivant ses enseignements, Noël Tshiani a affirmé devant les jeunes étudiants en économie qu’en dehors des élections, le Gouvernement congolais n’est pas aussi en mesure de répondre aux besoins primaire de la population faute des moyens ou à cause des moyens limités.

Réponses des experts aux déclarations du professeur Tshiani

Depuis cette déclaration du professeur Noël K. Tshiani, des réactions se multiplient dans le microcosme politique Congolais. Des langues se délient et quelques experts dans l’anonymat total sont montés au créneau pour dénoncer des  » propos tendancieux  ». Géopolis Hebdo a fait pour vous un recoupement général. Voici en quelques lignes l’essentiel de leurs réactions :  » Le Budget est une loi. C’est à dire qu’en tant que loi, il est de la responsabilité finale du Parlement (Assemblée nationale et Sénat). Le Budget de 16 milliards est une conséquence de l’évolution de certains paramètres d’usage dans le domaine, notamment le taux de croissance économique, et surtout la hauteur de la pression fiscale. Au vu de ces paramètres, il est tout à fait logique de passer de 13 milliards en 2022 à 16 milliards en 2023. La projection des recettes de l’année 2016 faite par le Professeur Tshiani est vraiment tendancieuse en ce sens où il ne prend en compte que les réalisations de Janvier 2023, un mois réputé difficile sur le plan financier en général, et sur le plan des recettes publiques dont la réalisation observe une certaine saisonnalité. Il (Noël K. Tshiani) aurait pu attendre les encaissements du mois d’Avril de cette année qui intègrent l’échéance fiscale du 31 mars. Il aurait eu peut-être quatre (4) fois le résultat auquel il est arrivé !  »

Il sied de rappeler que le Dr Noël K. Tshiani Muadiamvita a été Chef de mission en charge du secteur financier et privé et Directeur Résident de la Banque Mondiale en Afrique. En tant qu’économiste de renom en détachement de cette institution de Bretton Woods, le Dr Tshiani a coprésidé en 1997 la Commission de réforme monétaire qui a conçu et lancé la monnaie nationale, le Franc congolais, CDF en sigle, en remplacement de la monnaie très discréditée de ce qui avait été le Zaïre du Maréchal Mobutu d’heureuse mémoire. Au regard de ces réactions, le débat reste ouvert dans l’attente des réalisations des assignations budgétaires à l’échéance fiscale du 31 mars 2023 par les trois régies financières (Ndlr : La Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), la Direction Générale des Impôts (DGI) et la Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations (DGRAD).

En attendant les chiffres qui vont nous permettre de départager les deux camps opposés, à en croire cette contre-réaction, les experts semblent avoir une longueur d’avance sur le professeur d’économie, auteur du  » Plan Marshall pour la RDC (Éditions du Panthéon, Paris, 2016).D

ieudonné Buanali

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