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Sécurité : La Force régionale devrait rempiler pour 3 mois supplémentaires

La force régionale d’Afrique de l’Est pourrait rempiler pour trois mois de plus en République démocratique du Congo. Le gouvernement de la RDC négocie un séjour relativement court des troupes de pays de l’Est avec l’espoir que la situation sécuritaire redevienne normale dans la partie orientale du pays.

Le mandat de la force de l’EAC a expiré depuis février et Kinshasa voit dans quelle mesure jouer l’équilibriste qui consiste à prolonger d’une courte durée le bail de la force de l’Est, histoire de ne pas contrarier d’une part les partenaires de l’Est engagés dans la recherche de la paix en RDC et d’autre part ne pas se mettre à dos la population qui a récemment exprimé son rejet d’une force qui se montre un tantinet indulgente face aux forces négatives.

La RDC négocie le renouvellement du SOFA (Statuts of Forces Agreement) en espérant que le retrait des rebelles du M23 des zones conquises dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi amène au cantonnement des rebelles.
« Nous estimons que si cette phase critique se déroule dans la sérénité comme les choses sont prévues,
il n’y aura pas besoin d’avoir cette force au delà de ce délai », a indiqué le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.

Pour son premier mandat, la force régionale d’Afrique de l’Est a fait face à des critiques acerbes vu qu’elle n’a pas été à l’offensive face au M23 qui s’est emparée de plusieurs agglomérations. Des voix se sont élevées même pour réclamer le départ de cette force.

Entre-temps, selon le vice-premier ministre en charge de la Défense Jean- Pierre Bemba, « une réunion des ministres des défense des pays de L’EAC est prévue à en terres congolaises en vue d’évaluer les actions de cette force pour besoin d’efficacité sur le terrain ». Depuis son déploiement en RDC, les leaders d’Afrique de l’Est et les autorités congolaises n’émettent pas sur la même longueur d’onde en ce qui concerne le mandat de la force régionale. Les autorités congolaises la veut offensive alors que les leaders d’autres pays d’Afrique de l’Est estiment que les troupes de l’Est ne sont pas au Congo pour forcément se battre contre les rebelles. “Il y a eu beaucoup de choses qui ont été dites sur la force régionale, il y a besoin que cela puisse être réajusté dans l’objectif pour nous tous de parvenir au respect du plan qui a été convenu », a ajouté le porte-parole du gouvernement.

L’accord de statut des forces à l’étranger ou encore Status of Forces Agreement (SOFA) avait été signé pour six mois renouvelable. Cette entente juridique entre la RDC et l’EAC avait été, à l’époque, qualifiée d’historique.

Plusieurs congolais avaient alors fondé leur espoir en cette force dirigée par le Kenya dont l’armée est rompue à des terrains difficiles, du fait de son expérience face au terrorisme en Somalie. Car il faut dire que l’objectif de départ a été de se focaliser sur l’ensemble des groupes armés qui sèment la mort dans la partie orientale du Congo.

Actuellement, les contingents de tous les pays contributeurs des troupes de la Force Régionale de l’EAC sont arrivés à L’est de la RDC. Les derniers à être déployés sont les sud-soudanais, arrivés dans le Nord Kivu il y a près de dix jours.
Le déploiement complet des troupes a permis un retrait progressif des rebelles, qui sont remplacés par la force regionale. Mais le contexte reste encore fragile, car les autorités congolaises ne croient pas au retrait effectif des rebelles du M23.
La rébellion du M23 s’est retirée de trois agglomérations dans le territoire de Masisi. Il s’agit de Mushaki, Kilolirwe et Kitshanga, annonce le facilitateur. « Cela a été vérifié par le mécanisme ad hoc, (dirigé par l’Angola) EJV (IGLR) et les mécanismes de surveillance et de vérification de l’EAC », dit le Facilitateur Uhuru Kenyatta dans un communiqué

Dans le territoire de Rutshuru, la rébellion s’est “retirée” de Bunagana et va quitter la cité de Kiwanja le 15 avril prochain, toujours d’après le communiqué de Kenyatta. Au regard de l’évolution de la situation, l’ancien président kényan est favorable pour l’intégration du M23 dans le processus de Nairobi. Mais pour les autorités congolaises, la condition pour négocier avec le M 23 est que les rebelles déposent les armes. Les négociations lancées à Nairobi en avril 2022 devraient reprendre pour un quatrième round entre le gouvernement congolais et plusieurs groupes armés.

Patrick Ilunga & Emmy Kabeya

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