Les chefs d’état-major des armées congolaise et ougandaise évaluent l’opération conjointe contre les rebelles ougandais de l’ADF. La réunion d’évaluation s’est tenue jeudi à Beni, au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. Le chef de l’armée ougandaise, le général Wilson Mbasu Mbadi, et son homologue, le chef d’état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le lieutenant général Christian Tshiwewe Songesha, ont dirigé la réunion aux côtés du gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima. La réunion avait pour but d’évaluer l’opération conjointe lancée le 30 novembre 2021 contre les terroristes ADF dans le Nord-Kivu et l’Ituri, où ils commettent des exactions contre les civils.
Le général Mbadi a déclaré qu’ils examinaient les progrès de l’opération Shujaa, qui a été commandée par les présidents de l’Ouganda et de la République démocratique du Congo afin de ramener la paix et la sécurité dans la partie orientale de la RDC. « Nous sommes engagés dans cette opération depuis novembre 2021 et nous faisons périodiquement le point sur les progrès accomplis afin d’anéantir totalement les ADF avec nos camarades des FARDC », a déclaré le général Mbadi.
« Nous verrons la possibilité d’étendre les opérations dans les zones où les unités mises en commun n’ont pas été déployées auparavant », a déclaré le colonel Mak Hazukay, porte-parole des opérations conjointes des FARDC et de l’UPDF.
Wilson Mbasu a déclaré que le but de la réunion était d’évaluer les progrès de l’opération Shujaa afin de proposer d’autres mécanismes pour atteindre les objectifs de l’opération. « Nous avons joint les forces des FARDC et de l’UPDF afin d’éradiquer cette menace et d’apporter la paix aux populations de l’Ouganda et de la République démocratique du Congo. En tant que militaires, nous sommes déterminés à terminer la mission qui nous a été confiée par les deux chefs d’État (Yoweri Museveni et Félix Tshisekedi) », a déclaré le lieutenant général Constant Ndima.
Selon le gouvernement congolais, depuis le début des opérations conjointes des deux armées, « la capacité des ADF a été considérablement réduite. Et elles opèrent en petits groupes très mobiles ». Mais bien que réduits, les ADF continuent de s’en prendre aux civils. Les rebelles ADF MTM mènent « des actes de représailles contre la population suite aux opérations de démantèlement des réseaux de leurs collaborateurs », selon le gouvernement congolais, qui affirme que malgré tout, « les opérations conjointes FARDC-UPDF contre les terroristes ADF et leurs sympathisants se poursuivent sans désemparer ».
Début mars, les ADF ont tué au moins 35 personnes en trois jours dans quatre villages du territoire de Beni.
Le lieutenant général Constant Ndima estime néanmoins que « les résultats de l’opération jusqu’à présent ont prouvé que les FARDC et l’UPDF ont fait un travail louable pour atteindre les objectifs de l’opération ».
Patrick Ilunga