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Situation carcérale des prisonniers en RDC : Le Ministère de la Justice et la Cour de Cassation en mission d’évaluation à la Prison Centrale de Makala

En réponse aux préoccupations du Président de la République concernant la surpopulation carcérale, le vice-ministre de la Justice et le Premier président de la Cour de Cassation se sont rendus à la Prison Centrale de Makala pour s’imprégner de la situation carcérale des prisonniers.

Conçue pour accueillir 1 500 détenus, Centre pénitentiaire de Makala héberge actuellement près de 15 000 prisoniers
La visite de ces deux personnalités consistait à
identifier les détenus légitimes, de transférer certains vers d’autres établissements moins surpeuplés et de libérer ceux qui sont détenus de manière irrégulière.

Des mesures sont envisagées pour désengorger Makala et utiliser plus efficacement d’autres établissements moins remplis. Des cas de détention prolongée sans jugement ont également été signalés et feront l’objet d’investigations.

« Nous avons de grandes prisons comme le Centre de détention de Luzumu au Kongo Central et Angenga qui ne sont pas remplies. Pour quelqu’un qui a été déjà condamné à dix ans, au lieu qu’il passe dix ans à la Prison Centrale de Makala, on peut l’amène à Angenga pour aller purger sa peine. Il peut même former sur place, où il a la possibilité d’être resocialisé qu’ici à la Prison Centrale de Makala, où il sera étouffé où il peut même tomber malade et laisser sa vie», a fait savoir en substance le Premier président de la Cour de Cassation, Elie Ndomba Kabeya, le 25 mars 2024 à la Prison Centrale de Makala.

«Nous avons été saisi de la présence d’un prisonnier qui a totalisé 21 ans de détention sans jugement. Pourquoi il est là depuis 21 ans et pourquoi il n’a jamais sollicité qu’il soit jugé. Parler c’est bien, mais il faut vérifier. Nous nous sommes des juristes et nous ne parlons pas en l’air. Je veux savoir pourquoi il est là depuis 21 ans. Je suivrais le dossier pour voir où se trouve son dossier et la réponse sera donnée lorsqu’on aura tout vérifier», réagissait-il à la presse.

Toujours face à la presse, il est revenu sur les ONG dites des droits de l’homme qui pour lui, relayent tous les cas d’irrégularité et la pierre est jetée sur les magistrats.

“Tous ceux qui sont en détention ne sont pas là du fait des magistrats seulement. Ce que je sais est que la situation sur papier dans les registres des dossiers, vous avez dans les offices et juridictions n’est pas totalement conforme à la photographie de la situation réelle de la population carcérale. C’est pour cela que j’ai demandé aux parquets, tous les offices, tous les responsables de juridictions accompagnés des greffiers qui s’occupent du secteur pénal que nous puissions nous retrouver ici. C’est pour avoir la photographie réelle sur terrain. Quel détenu relève de quelle juridiction et de quel office ? Donc, chaque chef de juridiction et ses greffiers devraient voir, vérifier clairement quelles sont les personnes en détention qui relèvent de vous. Dès que vous relevez cette photographie sur terrain, vous retournez pour comparer avec ce que vous vous avez dans vos juridictions pour sortir un premier rapport”.
“Tous ceux qui n’ont pas de dossiers effectifs et qui sont en détention de manière hasardeuse, nous allons les libérer”, a conclu le Premier président de la Cour de cassation.

Edouard Funda

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