L’UDPS n’a pas encore fini avec les querelles intestines de ses cadres. Après l’épisode des cadres réunis dans ce qu’ils appellent » collectif sauvons l’udps » réclamant la démission de Jean-Marc Kabund, un autre feuilleton s’est ouvert avec pour nouveau point de départ, l’affaire Kamerhe, ou plutôt le « non-respect de la hiérarchie et des instructions de la hiérarchie » sur l’affaire Kamerhe.
En effet, après l’audition, puis la mise en détention provisoire du Directeur de cabinet du chef de l’État, Jean-Marc Kabund, président intérimaire de L’UDPS avait appelé les cadres et militants à la réserve et à ne pas se prononcer sur cette affaire. Au lendemain du mot d’ordre de Kabund, Paul Tshilumbu s’est exprimé mais, il faut le reconnaître, avec beaucoup de réserve. Cela a suffi pour qu’il écope d’une suspension de la part de Kabund. Tshilumbu qui conteste déjà la légitimité ou mieux, la légalité de Kabund ne s’en laisse pas compter. Le porte-parole, ainsi suspendu réagit dans les médias, rejettent cette décision, en la qualifiant de » blague de mauvais goût ». » Il n’a ni qualité, ni compétence, il navigue dans l’illégalité », assène Paul Tshilumbu. Celui qui se faisait appeler aussi » le petit Tshisekedi » affirme qu’il a vu la lettre le suspendant « dans les réseaux sociaux ».
Du coup, c’est reparti pour une nouvelle confrontation par médias interposés. L’affaire Kamerhe et la prise de parole des cadres de L’UDPS ne serait que l’alibi pour se régler des comptes en interne ? Possible. Le parti de Tshisekedi si solide du vivant de l’un de ses géniteurs, va peut-être cette fois-ci laisser des plumes après ces interminables querelles.
Comme chacun sait, l’atmosphère était déjà lourde au parti avec un groupe des cadres, ouvertement en guerre contre un autre groupe des cadres. Nul besoin aussi de rappeler que les guerres intestines au sein du parti du feu Étienne Tshisekedi sont de nature à affaiblir cette formation qui par ailleurs, a plus que jamais besoin de se serrer les coudes en vue de constituer un vrai appui politique au président Félix Tshisekedi qui en aura besoin, par ces temps qui courent et pour un futur proche. Il va sans dire que l’onde de choc de la guerre des chiffonniers à L’UDPS va se ressentir jusque à la cité de l’Union Africaine. Et c’est un euphémisme que de dire que le chef, le grand chef doit être mécontent en ce moment.
Et Feu le « Sphinx » a de quoi se retourner dans son mausolée. Faut-il ajouter, comme le dit Paul Tshilumbu lui-même, « chaque système porte les germes de sa propre destruction » ?
Patrick Ilunga
