Les dernières 48 heures viennent de monter la tension entre les deux familles politiques au pouvoir en RDC par des prises de position suffisamment belliqueuses pour entamer la confiance des lendemains meilleurs que le peuple espérait de la première alternance. Des suspicions sont désormais la toile de fond des différentes postures. D’un côté le FCC estime qu’il il n’est pas suffisamment associé comme convenu à la prise de grandes décisions.
Certaines options sont levées par la Présidence sans concertation avec les alliés. C’est pourquoi des prises de position sortent avec des attitudes qui frisent le manque de révérence. De l’autre côté du Cach on soupçonne le partenaire de travailler à l’échec du président de manière à ne pas le laisser le distancer dans la redistribution des cartes à venir.
Alors comme personne n’ose dire cela en public, le climat de travail s’en trouve impacté. Des extrémistes de deux bords ont pris sur eux de définir les enjeux actuels. La dernière rencontre entre les deux leaders n’a pas suffi pour calmer les partenaires qui s’en prennent les uns aux autres sur la place publique et font commerce de leurs divergences. Dans ces conditions, la mobilisation générale, nécessaire dans une période de crise et d’urgence sanitaire aura difficile à se réaliser. Conséquence, la
nation n’aura pas les moyens de faire face à la crise existentielle qui s’est invitée au pays.
Il y a des situations, comme celle du Covid 19 qui exigent que cessent les contradictions habituelles qui font la beauté de la démocratie pour que se lève un front commun.
Malheureusement la volonté d’en découdre avec les autres est plus forte et paralyse l’action de l État. La classe politique est revenue à son sport favori des débats vains agrémentés d’un juridisme aussi impuissant qu’improductif. Les savants de tous bords reviennent sur des débats constitutionnels à ne pas en finir comme si le covid 19 se préoccupait de la constitution.
Comment pouvoir sortir de cette tendance au confinement paroissial et d’oublier que c’est en tant que nation que la crise du covid 19, avec son pendant, la crise économique, touche le pays et que la réponse à cela doit être collective et ne peut faire l’objet d’un calcul politicien? Les institutions de la république doivent rassurer et cette tâche revient à la collaboration de leurs animateurs. Le FCC et le Cach doivent se rencontrer le plus vite possible et crever entre eux l’abcès pour que l’harmonie revienne. Les leaders de cette coalition ne doivent surtout pas minimiser le climat délétère actuel, car il est souvent le ferment sur lequel se construit le vrai projet des ennemis de la république.
A partir du moment où les tenants du pouvoir sont en désaccord, ils permettent les vrais ennemis d’attaquer. D’ailleurs les
échos qui nous proviennent des provinces font état d’interposer des mouvements extrémistes qui ont toujours évolué en marge de l’État et qui sont demandeurs d’un retour au chaos pour pouvoir bien opérer. Quelques soient les divergences entre les acteurs institutionnels, il existe des cadres appropriés pour résorber des crises. Les médias doivent être les derniers canaux à utiliser. Mais la coalition FCC-Cach donne l’impression de tout régler par médias interposés. L’escalade verbale à laquelle on assiste est dangereuse. Demain il sera trop tard si aujourd’hui l’accalmie ne revient pas entre les responsables de la coalition et au travers eux, leurs bases respectives.
Robert Tanzey
