Plus de 200.000 personnes déplacées victimes des exactions du M23 soutenu par le Rwanda se sont ajoutées aux 500.000 autres dans les zones autour de Goma, province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris vendredi d’un communiqué.
«214.950 personnes supplémentaires ont rejoint les 500 000 personnes déjà déplacées dans les zones autour de Goma », a-t-on lu. «Séparément, des dizaines de milliers d’autres personnes se sont déplacées vers Minova, dans le Sud-Kivu », a-t-on ajouté dans le document conjointement signé par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM).
Le document a fait remarquer que « des routes terrestres cruciales pour faciliter la livraison de nourriture et d’autres fournitures ont été coupées, provoquant des pénuries et des hausses de prix sur les marchés locaux de Goma ».
Cette situation met encore « plus à rude épreuve » les familles qui luttent pour mettre de la nourriture sur leur table, a-t-on ajouté. « Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire de grande ampleur », a rapporté Peter Musoko, représentant du PAM en RDC cité dans le communiqué. « Ne nous y trompons pas : si nous n’agissons pas maintenant, des vies seront perdues », a-t-il dit.
L’augmentation de la violence et des déplacements met à rude épreuve les ressources dont disposent les deux agences pour mettre en place une réponse globale comprenant de la nourriture, de l’eau potable, de bonnes conditions sanitaires, des abris sûrs, des soins de santé de base et des services de protection pour les femmes et les enfants, a-t-on indiqué.
300 millions USD attendus pour les six prochains mois
Le document a noté que le PAM a lancé un appel de 300 millions de dollars pour les six prochains mois, expliquant que l’interruption urgente de ressources est prévue à partir de mars.
« Alors qu’une interruption urgente de ressources est prévue à partir du mois de mars, l’agence a besoin de 78 millions de dollars immédiatement pour combler ce déficit et poursuivre ses activités », a-t-on ajouté. Pour les prochains six mois, a-t-on fait savoir, l’UNICEF recherche 400 millions de dollars pour son intervention d’urgence dans l’est de la RDC, avec un besoin immédiat de 96 millions de dollars.
« Les priorités urgentes (…) comprennent le déploiement de cliniques mobiles pour fournir des soins médicaux d’urgence et des services de nutrition dans et autour des camps, le renforcement de l’endiguement et de la prévention du choléra et la distribution d’articles non alimentaires », a-t-on fait remarquer.
Le transport d’eau par camion, la prise en charge des enfants non accompagnés et leur regroupement avec leurs familles, et la fourniture de services pour prévenir et répondre aux cas de violence basée sur le genre figurent également parmi les priorités.
« La RDC est devenue l’une des plus importantes crises de déplacement interne du continent, avec 6,9 millions de personnes déplacées, principalement en raison du conflit dans l’est. Rien que l’année dernière, l’OIM estime que 1,6 million de personnes ont été déplacées », a-t-on insisté dans le document.
R. Tanzey
