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Voici le pourquoi de la visite de Vladimir Poutine en Afrique du Sud

Depuis 2011, Pretoria est membre de BRICS, une organisation interrégionale regroupant les plus grandes économies en développement du monde (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

Outre les liens qui lient l’Afrique du Sud et la Russie, lesquels remontent à l’époque de l’apartheid, lors de laquelle le Kremlin avait apporté son soutien au Congrès national africain (ANC) dans la lutte contre le régime raciste, les deux pays font rencontrer leurs intérêts au sein de BRICS.
À la tête de l’organisation pour un an, le président Cyril Ramaphosa devrait donc continuer à encourager le développement de ces relations.

Dans le programme de cette structure, un sommet est prévu au mois d’août. Le 15 ème auquel, devra prendre part le président russe Vladimir Poutine bien qu’il n’y ait aucune confirmation officielle de sa participation.
Mais jusqu’à la dernière minute, la visite du président russe se justifie par sa participation à ce sommet qui se tiendra en présentiel après celui de Pékin tenu en virtuel.

Alors que l’Afrique du Sud reste, en termes démographiques et économiques, le plus petit membre des BRICS, le pays espère avant tout pouvoir profiter de cette présidence tournante pour redonner du dynamisme à sa croissance et renforcer ses liens avec ces partenaires commerciaux de poids et, en premier lieu, les plus stratégiques.
En échange, le pays offre un point d’entrée vers l’Afrique pour le reste du groupe qui souhaite développer son influence sur le continent notamment la Russie.

De son côté, la Russie qui est une puissance en voie de restauration, compte étendre son influence en Afrique en utilisant ses engagements qui sont une combinaison d’outils conventionnels, notamment le commerce, la diplomatie, la coopération en matière de sécurité et échanges économiques, culturels et éducatifs.

BRICS dont les pays membres représentent une population de 3 milliards d’habitants, soit 40% de la population mondiale dans lequel la Russie est partie prenante, a pour but soutenir la paix, la sécurité et le développement économique dans le monde à travers une coopération économique étroite entre les pays membres.
« L’appartenance de la Russie au club BRICS était donc très valorisante pour l’économie russe qui n’en était alors qu’au début d’une période de belle croissance économique dont 7 % en moyenne entre 2000 et 2008 », a en croire Tatiana Kastouéva-Jean, auteure de l’article « Russie
Un émergent qui plonge ? »,dans Ramses 2015 (2014).

Une croissance « portée par le prix des matières premières. Héritière d’une superpuissance, la Russie s’est saisie de l’occasion pour se forger une nouvelle stature, exploitant très activement l’image prometteuse d’une économie en émergence.
La présence russe dans le groupe a pourtant été d’emblée contestée comme une « imposture ». La Russie n’est certes pas un pays émergent comme les autres, à cause notamment d’une démographie déclinante et d’une économie trop dépendante de la rente énergétique : plus de 50 % de ses revenus budgétaires proviennent des exportations du pétrole et du gaz « , renseigne l’article.

Toujours dans ce club d’émergence, la Russie de Vladimir Poutine voudrait s’afficher en présence d’autres dirigeants mondiaux, et ainsi montre qu’il n’est pas mis au ban de toutes les nations.

Lors du 14e sommet des BRICS, organisé en virtuel depuis Pékin,
le président russe avait appelé ses homologues à coopérer face aux décisions politiques des pays occidentaux, estimant que les conséquences néfastes sur l’économie mondiale découlaient des sanctions prises à l’encontre de son pays depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, et non à l’offensive en elle-même. La Chine, son allié de toujours, avait à ma même occasion parfaitement soutenu ces propos, condamnant l’action du G7 et de l’OTAN, et émettant le souhait d’ouvrir l’accès des BRICS à d’autres pays.

Dans BRICS, la Russie cherche à tisser de nouveaux liens pour faire poids face à l’Occident. La position de la Chine en sa faveur est de plus en plus marquée et sans équivoque. Pékin semble peu inquiet semble-t-il concernant d’éventuelles sanctions économiques que l’UE et les Etats-Unis pourraient lui imposer, peu probables au moins à court terme dans le contexte économique mondial actuel.

Rappelons que parmi les cinq pays composant les BRICS, le Brésil, l’Inde et la Chine sont considérés comme les grandes puissances émergentes actuelles. La Russie est une puissance en voie de restauration. Quant à l’Afrique du Sud, il s’agit encore davantage d’une puissance régionale. En 2015, les BRICS sont respectivement les neuvième, douzième, septième, deuxième et trente-troisième puissances mondiales (au sens du PIB nominal)[3] et septième, sixième, troisième, deuxième et vingt-cinquième en parité de pouvoir d’achat. En dix ans, leur place dans l’économie mondiale a ainsi fortement progressé : 16 % du PIB mondial en 2001, elle atteint 27 % en 2011 et pourrait atteindre, selon certaines projections, 40 % en 2025.

Edouard Funda

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