LA SADC se réunit samedi à LuandaLuanda accueillera samedi un sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sur la République démocratique du Congo.
La décision a été prise mardi lors d’une réunion virtuelle présidée par le président angolais João Lourenço, en sa qualité de président de la SADC.
L’information a été fournie mardi par le ministre des Affaires étrangères, Téte António, après une réunion virtuelle exceptionnelle, convoquée par le chef de l’État angolais, João Lourenço, en sa qualité de président de l’organisation.
Selon Tête António, l’objectif principal de la réunion à distance entre les dirigeants de la SADC était d’analyser la situation en RDC, en mettant l’accent sur les élections de décembre 2023.
Les résolutions du sommet quadripartite de Luanda, en juin 2023, avaient officiellement approuvé le principe du déploiement des troupes de la SADC à l’Est de la RDC. Le chef de l’État Congolais avait mis un point d’honneur à faire lui-même la démarche diplomatique au sommet de la SADC devant ses pairs à Windhoek, à Namibie.
Les hommes d’État ont décidé, en raison de la sensibilité des sujets en discussion, de tenir la réunion extraordinaire, en présentiel, le 4 novembre à Luanda.
Kinshasa attend depuis 5 mois le déploiement des troupes censées être offensives, contrairement aux troupes de la communauté d’Afrique de l’est qui n’ont jamais attaqué les rebelles.
L’optimisme affiché par les autorités Congolaises au lendemain de la promesse des chefs d’État des pays de la SADC a laissé place au doute ou même au scepticisme. La réalité est que la SADC veut tout faire pour convaincre Kinshasa qu’il vaut mieux ne pas combattre afin d’éviter à la région un embrasement.
En mai 2023 lorsque la question du déploiement des contingents de la SADC avait été pour la première fois évoquée, la SADC avait promis de se référer à l’Union Africaine et aux organisations régionales. Au point 12 du communiqué des travaux de lundi 8 mai à Windhoek, la SADC avait informé que l’Union Africaine a donné une réponse positive quant à “l’organisation d’un sommet quadripartite de la SADC, de la Communauté de l’Afrique de l’Est, de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) pour la coordination et l’harmonisation des interventions des acteurs en RDC”.
Cela voulait dire que les parties prenantes à la crise Congolaise aller se retrouver devant quasiment les mêmes interlocuteurs qui mènent le processus de paix de Luanda et Nairobi. Le président João Lourenço qui mène le processus de Luanda, est celui qui a convoqué la réunion de samedi. Il y a quelques mois, le président angolais, qui préside actuellement la SADC, disait qu’il faut « tout faire pour éviter une confrontation dans la région”.
La SADC qui est très liée au Rwanda dans le cadre des opérations contre le terrorisme au Mozambique, ne voudra pas s’attaquer à un groupe qui aurait ses racines jusqu’à Kigali. S’attaquer frontalement aux groupes armés et mettre le feu au Nord-Kivu pourrait signifier pour la SADC, ramener l’onde de choc au Rwanda. La SADC pense certainement aux conséquences dans la région (Afrique de l’Est et SADC) d’une guerre totale en RDC. L’équation n’est donc pas simple.
Samedi, l’on verra donc si la SADC sautera le pas pour envoyer les troupes au Congo ou si elle se contentera de s’intéresser aux élections seulement.
Patrick Ilunga
