Crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, les élections de décembre 2023, réchauffement climatique et protection de l’environnement…Présent à New York, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo se pose en diplomate face aux divisions internationales. Alors que Vladimir Poutine et et Xi Jinping se sont fait représenter, plus de 150 Chefs d’État se rassemblent au siège de la plus grande organisation mondiale pour la 78ème Assemblée générale des Nations Unies. Le Président Félix Tshisekedi doit prendre la parole ce mercredi 20 septembre devant ses pairs avant de rentrer au pays pour mener une bataille électorale tout en défendant son bilan. Il va s’exprimer à 16h, heures de New York, et à 21h, heures de Kinshasa.
Son discours est vivement attendu. Attendu parce que c’est le tout dernier discours de son mandat. Attendu parce que tous les congolais souhaitent voir l’arrêt de l’exploitation des ressources naturelles par les multinationales qui sont soutenues par les puissances occidentales. Attendu parce que la République Démocratique du Congo a la solution qu’il faut pour lutter contre le dérèglement climatique. Attendu également parce que le retour effectif de la paix en RDC est vivement souhaité par certains pays africains bien que d’autres se donnent pour mission de déstabiliser le grand Congo.
Quels thèmes va aborder Félix Tshisekedi devant les Nations Unies ? Et avec quel ton ? Les regards convergent vers New York, où s’est ouvert hier mardi 19 septembre, la 78e Assemblée générale des Nations unies (ONU), le plus grand événement diplomatique annuel. Plus de 150 chefs d’État du monde entier doivent prendre la parole, dans un contexte de grande tension mondiale marqué par la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique, les coups d’État en Afrique et l’insécurité dans l’Est de la RDC.
C’est la deuxième fois que l’Assemblée générale de l’ONU se réunit à nouveau en présentiel depuis le début de la pandémie de Covid-19. Elle doit durer jusqu’au samedi 24 septembre. Félix Tshisekedi, lui, est sur place depuis le dimanche dernier. Il devra rencontrer Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations unies pour évoquer les questions sécuritaires et prendre part au forum sur les Objectifs de Développement Durable (ODD). Le président de la République s’exprimera à la tribune mercredi 20 septembre vers 21h, heure de Kinshasa.
Processus électoral en RDC
Le Président Tshisekedi est candidat à sa propre succession. Dans son allocution, il devra assurer ses pairs de la tenue des élections le 23 décembre prochain. Des élections transparentes, apaisées et crédibles dans le respect du délai constitutionnel. D’après Giscard Kusema, Directeur adjoint de la cellule de communication et presse de la présidence de la république, Félix Tshisekedi devrait souligner le caractère irréversible du processus électoral en cours. Enrôlement des électeurs accompli, candidatures en cours de dépôt à la CENI, le train a réellement pris la vitesse de croisière. Pendant ce temps, le pays, dit-il, a réalisé des progrès remarquables dans le domaine diplomatique. L’exemple le plus concret est le partenariat privilégié avec les États-Unis d’Amérique qui a permis le retour de la RDC à l’Agoa. Programmé 12e dans l’ordre protocolaire établi aux Nations unies, Tshisekedi prononcera sans nul doute un discours qui marquera l’histoire . Ce discours sera retransmis en direct sur les antennes de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC).
Défi climatique
Dans ce contexte mondial inédit, les défis sont nombreux. Défi climatique, d’abord, alors que le monde fait face à des sécheresses, tempêtes et inondations catastrophiques. L’enjeu pour Félix Tshisekedi est de montrer le rôle prépondérant de la RDC dans la lutte contre le dérèglement climatique. « Nous sommes reconnus comme pays solution au réchauffement climatique, pays hôte de la pré-cop 27, nous avons la solution au dérèglement climatique », s’est vanté l’exécutif national congolais, qui a toujours plaidé pour le respect des engagements des pays pollueurs.
Situation sécuritaire
Mercredi 20 septembre, la prise de parole du Président de la République s’articulera aussi autour de la situation sécuritaire. Lors de son dernier passage à la tribune de l’ONU, il a pris le courage de dénoncer la main du Rwanda dans la guerre du M23 contre la RDC. Cette dénonciation a permis au monde de cerner le vrai visage du Rwanda. Pour des analystes politiques, ce courage a beaucoup manqué aux dirigeants congolais. Felix Tshisekedi a mis à nu le M23 par ses discours qui ont été suivis de rapports documentés à la fois du groupe d’experts de l’ONU et des organisations de défense des droits de l’homme. Avec cette offensive politique et diplomatique, il ne fait plus l’ombre d’aucun que l’agression de la RDC par le M23 est téléguidée par le régime de Paul Kagame. Félix Tshisekedi a donc mis la communauté internationale devant ses responsabilités face à la guerre gratuitement imposée à la RDC. D’aucuns ont salué ce courage qu’ils qualifient de courage historique. Pour cette fois-ci, le premier de tous les congolais va insister pour interpeller et solliciter l’accompagnement de la communauté internationale sur les efforts de paix en cours.
Djodjo Mulamba
