MINE

Avec la signature sur Kipushi/Ivanhoé : La GÉCAMINES monte au niveau supérieur de l’approche stratégique

La Générale des Carrières et des Mines (GÉCAMINES SA) et le groupe minier IVANHOE ont signé une nouvelle co-entreprise pour redémarrer la mine à très haute teneur de Kipushi, un siècle après sa première ouverture.

 » Le Co-président exécutif, Robert Friedland, et la Présidente, Marna Cloete, ainsi que Guy-Robert Lukama Nkunzi et Placide Nkala Basadilua, respectivement Président du conseil d’administration et Directeur général de la GÉCAMINES SA, sont heureux d’annoncer aujourd’hui la signature d’un nouvel accord de co-entreprise pour redémarrer la mine de zinc-cuivre-germanium-argent à très haute teneur de Kipushi  », lit-on en paragraphe 1er de la copie du communiqué de presse parvenue à Géopolis Hebdo. La signature du nouvel accord de co-entreprise annonce le début d’une nouvelle ère de production pour la mine de Kipushi, qui reprendra ses activités 100 ans après sa première ouverture en 1924 en tant que mine de cuivre la plus riche du monde. Bien avant le redémarrage de Kipushi, les activités de construction en surface et de développement souterrain étant en avance sur le calendrier, la première production est attendue au troisième trimestre 2024. Avec ce nouveau deal, GÉCAMINES SA portera immédiatement sa participation dans Kipushi Corporation (KICO SA) à 38 %, puis à 43 % en 2027, renforçant ainsi sa position dans la joint-venture. La construction d’un nouveau concentrateur, du poste douanier et frontalier de Kipushi au menu. Un success-story qui porte la signature du tandem Guy-Robert Lukama – Placide Nkala, respectivement Président du Conseil d’administration et Directeur général au sein du nouveau management de la parapublique.

 » La relance de la mine de Kipushi est une fierté pour l’ensemble des salariés de la GÉCAMINES SA, les communautés locales de la ville de Kipushi, de la Province du Haut-Katanga ainsi que de notre pays dans son ensemble. La reprise des opérations d’une mine aussi emblématique que Kipushi, après 30 ans d’inactivité, est un signal fort de la volonté et de l’engagement de la GÉCAMINES SA, et de son partenaire Ivanhoé Mines, de contribuer au développement économique de la RDC, conformément à la vision esquissée par (…) le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo  », a déclaré le Chairman de la GÉCAMINES SA, Guy-Robert Lukama Nkunzi.

Avant d’ajouter :  » Grâce à cet accord, la GÉCAMINES SA portera immédiatement sa participation dans KICO SA à 38 %, puis à 43 % en 2027, renforçant ainsi sa position dans la co-entreprise. Plus important encore, la GÉCAMINES SA, aux côtés de son partenaire de classe mondiale, libérera le potentiel substantiel de ce gisement de zinc unique à très haute teneur, avec des quantités notables de germanium, de cuivre et d’autres métaux essentiels à la croissance mondiale  ».

Le développement réussi de Kipushi, pense le PCA Lukama Nkunzi, créera de la prospérité à plusieurs niveaux. Nous créerons des emplois locaux et développerons l’économie locale, et nous renforcerons également structurellement la Gécamines et la République Démocratique du Congo, en les plaçant sur la scène mondiale pour la production de ressources stratégiques minéraux.

 » Nous sommes ravis de signer l’accord de co-entreprise avec nos partenaires de longue date à la GÉCAMINES SA. Ensemble, nous rendrons à nouveau sa grandeur à Kipushi ! Kipushi est une richesse minérale extraordinaire, détenant non seulement le gisement de zinc le plus riche au monde, mais également des quantités importantes de cuivre, plomb, argent, germanium et gallium. Kipushi est un autre excellent exemple des opportunités sans précédent en RDC pour le développement minier. Il n’y a pas de meilleur endroit sur notre planète pour construire une mine. Cela fait de la ceinture de cuivre d’Afrique centrale et des mines à haute teneur, comme Kipushi et Kamoa-Kakula, stratégiquement importants à l’échelle mondiale… surtout à la lumière de la fragmentation croissante des chaînes d’approvisionnement et de la demande croissante de minéraux stratégiques à faible intensité de carbone  », a fait savoir le Fondateur et Co-président exécutif d’Ivanhoé Mines, Robert Friedland. Et de poursuivre :  » Nous tenons à féliciter l’équipe dévouée de Kipushi, notre partenaire de coentreprise GÉCAMINES SA et le peuple Congolais qui travaille dur pour leurs contributions exceptionnelles au redémarrage de cette mine historique. Le projet avance plus tôt que prévu, conformément à notre historique d’excellence opérationnelle. Le redémarrage de Kipushi fait suite à la livraison rapide et rentable des phases 1 et 2 au complexe cuivreux de Kamoa-Kakula, la phase 3 étant désormais également en avance sur le calendrier pour une première production au troisième trimestre 2024.  »

L’approche stratégique

Grâce à ce nouveau contrat entre les deux géants miniers, la GCM monte d’un niveau dans l’approche stratégique. On sent que c’est quelque chose de nouveau. Depuis l’avènement du tandem Guy-Robert Lukama – Placide Nkala à l’immeuble Sozacom, l’opinion se demandait où était le plan d’industrialisation de l’ex fleuron de l’économie nationale qui continuait de vivre de la rente minière. Nous pouvons l’affirmer sans peur d’être contredit que la vision existe mais la GCM veut d’abord reprendre l’essentiel de ses actifs, améliorer la qualité des partenariats tout en insistant sur les intérêts économiques vitaux de l’Etat.
Malgré la révision de la Loi n°02-07 du 11 juillet 2002 portant Code minier qui a donné naissance à la Loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la Loi précitée portant Code minier, ce sont des procès interminables en arbitrage international. Sur terrain, ce sont les investisseurs directs étrangers qui gagnent beaucoup au détriment de l’Etat et des populations riveraines qui ne se retrouvent dans ces productions, sans cesse, croissantes de cobalt et du cuivre, deux principales matières premières exportées par la RDC.

Pour le cas KICO SA, la GCM a fait preuve, de l’avis de nombreux mandataires en mines et carrières, d’une intelligence inouïe. A travers ce contrat, on peut comprendre la nouvelle vision. Qu’est-ce qu’il y a de nouveau à KICO SA ? Le développement de la mine souterraine autour du corps minéralisé de Big Zinc de Kipushi progresse plus rapidement que prévu. Mais force est de constater que la GCM et Ivanhoé Mines ont signé non pas un deal sur toute la mine de Kipushi mais seulement sur le Big Zinc où on trouve 55% de concentration du zinc. Pour son exploitation, il fallait cette J.V. dont la durée porte sur une période ne dépassant pas 12 ans d’exploitation.

Avec ce nouvel accord, la GCM grandit en participation, à la fin dudit deal, la parapublique va recuperer l’usine et sa participation passera progressivement à 80%, tout en gardant tous ses droits en dehors du Big Zinc, c’est-à-dire sur les autres minerais dont le cuivre-germanium-argent-plomb de Kipushi.

Après la récupération de la Société de traitement du terril de Lubumbashi (STL), demain KICO SA, la GCM pourra alimenter l’usine de sa filiale en ce minerais stratégique. La GCM monte non seulement en puissance dans ce secteur porteur de croissance mais aussi dans le retour de son statut d’entreprise industrielle à travers la récupération de ses actifs miniers. Chose qui ne fait le bonheur des filles et fils partis ailleurs qui voient dans ce grand retour le danger pour leur survie personnelle. Hier et aujourd’hui encore, on reprochait à l’entreprise minière 100% congolaise de ne pas produire et de ne vivre que de la rente depuis 20 ans pendant que le cuivre et le cobalt sont en train d’être produits ailleurs sur ces anciens riches gisements. A ce jour, il ne reste que 20% des oxydés sous les entrailles du copperbelt congolais. C’est une réalité, nous sommes en train d’aller vers la fin des oxydés pour les gisements connus de tous. Or, le tissu industriel installé au pays dans ce secteur l’a été pour les oxydés. Demain, ces usines ne seront plus adaptées, on arrivera au mixte à l’endroit où les oxydés et les sulfurés se mélangent. Voilà la raison qui a fait que Mutanda Mining (MUMI), une des filiales du groupe Glencore, puisse restée longtemps sans produire avec la fermeture entre de 2019 à 2024.

Au moment où nous mettons sous presse cette information, nous avons appris des sources concordantes la nouvelle approche mise en place par la Gécamines New-Look : ‘’ Achat des usines en fonction des gisements disponibles et certifiés découverts ou à découvrir. ‘’ Par cette stratégie, la GCM est en train de redevenir petit à petit une entreprise en mutation avec comme destination finale, se transformer en un holding d’intelligence stratégique et minière comme on le voit sous d’autres cieux et milieux d’affaires à travers une pensée stratégique avec une vision d’avenir. L’exemple de KICO SA est très révélateur.

Selon une petite enquête diligentée par la rédaction de Géopolis Hebdo dans le grand Katanga, on a remarqué que des entreprises qui n’ont plus de gisements vont acheter les minerais auprès des coopératives minières dont certaines sont détenues par des politiques. Le faisant, elles deviennent des entités de traitement des productions des mines artisanales et non d’extraction. Il faut alors faire de nouvelles découvertes de gisements dans d’autres provinces telles que le Kongo-Central.

Sans créer de nouveaux conflits et des procès en arbitrage, ni heurter les intérêts des uns et des autres, la Gécamines de l’ère Guy-Robert Lukama – Placide Nkala récupère calmement ses actifs miniers en plus de l’augmentation sans croissante de ses parts dans plusieurs joint-ventures.

A propos de la mine de Kipushi

La mine de zinc-cuivre-germanium-argent-plomb de Kipushi, en RDC, est la mine de zinc la plus riche au monde et devrait reprendre sa production au troisième trimestre 2024. Kipushi devrait produire environ 270 000 tonnes de zinc sous forme de concentré dès la reprise de la production, ce qui la placera parmi les plus grandes productrices de zinc au monde. La mine est adjacente à la ville de Kipushi en RDC, à environ 30 kilomètres au Sud-ouest de Lubumbashi. Le projet de Kipushi repose sur la mine zinc-cuivre à haute teneur qui se situe dans la ceinture de cuivre d’Afrique centrale et a produit environ 60 million(s) de tonnes pour une teneur en zinc de 11 %, et de 7 % en cuivre entre 1924 et 1993.

En plus de la production de cuivre et de zinc, la mine a produit 12 673 tonnes de plomb et environ 278 tonnes de germanium entre 1956 et 1978. La mine est gérée sur la base d’un contrat d’entretien et de maintenance depuis 1993. A la fin 2022, Ivanhoé Mines et son partenaire GÉCAMINES SA avaient conclu un accord visant à remettre Kipushi en production.

Dieudonné Buanali

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