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Carnet de Voyage : Boende, un mélange de dynamisme et d’hospitalité

Pour quitter la ville de Kinshasa pour Boende, chef-lieu de la province de la Tshuapa, il n’y a que deux possibilités: D’abord l’avion avec deux heures de vol d’oiseau, puis la voie maritime, un peu plus de 10 jours si vous empruntez une baleinière. Ceci traduit le fait que ce coin de la ville est doté de deux portes d’entrée de la Capitale congolaise à savoir, son port sur la rivière de la Tshuapa et son aéroport. Ce dernier est la porte de notre voyage, effectué jeudi 28 septembre dans cette ville.

A la descente de l’appareil volant, après ces fameuses deux heures de vol, la ville de Boende vous charme de son hospitalité légendaire. Au travers les glaces, ce sont des jeunes et vieux qui vous balancent leurs mains avec ce brin de sourire, comme pour vous souhaiter la bienvenue. Cette hospitalité enfouie dans les habitudes des populations, qui fait que sur les rues, des salutations viennent de partout. Pas besoin d’être proche préalablement.

Le dynamisme de cette partie du pays est symbolisé déjà par ce grand chantier de construction de l’aérogare de Boende qui vous accueille. Un projet qui rentre dans le cadre d’un vaste programme de réhabilitation, construction et modernisation de 10 aéroports au pays. C’est sur instruction du Chef de l’État que la piste de 1400 mètres sera améliorée et remplacera celle en terre battue utilisée actuellement. C’est pour ce faire qu’il y sera construit une aérogare, une caserne anti-incendie, une tour de contrôle et bien d’autres infrastructures.

La sortie de l’aéroport vous jette juste sur l’avenue Lumumba. Une route réaménagée en terre battue, avec caniveaux. Ceux qui maîtrisent la ville de Boende savent que cette route va de l’aéroport, passant par la Mairie, le commandement provincial de la Police Nationale Congolaise pour déboucher au petit Parc. Celui-ci est un grand rond-point autour duquel se trouve l’essentiel de sièges des institutions publiques de cette province de la Tshuapa, créée en 2015 à la faveur de la décentralisation. Il y a les sièges du Gouvernorat, du Secrétariat exécutif provincial, du ministère provincial de l’environnement, du ministère provincial du budget, de la CENI, de l’ANR, de la DGM, et bien d’autres.

Boende, c’est à plus de 1400 Kilomètres de Kinshasa; impossible le faire avec un Camping-car; 291, 41 Km de Mbandaka par vol d’oiseau et de 581, 45 Km par la voie routière, le RN8. Sur ses grandes routes, notamment Lumumba, Révolution, Mobutu, Bosaka et autres, ce sont les taxis moto qui font la loi. Ils sont partout, car le principal moyen de déplacement qui assure la mobilité de « Bana Boende »: « les habitants de Boende ».

Dès que vous quittez les grandes artères écarlates, c’est le calme qui vous gagne. Il prend le dessus sur le ronronnement des moteurs et des Klaxons des taxis moto allant dans tous le sens, mais aussi des passants en causette. Un calme réconfortant, sous un soleil de plomb qui couve souvent la ville.

La population est majoritairement jeune. Les jeunes qui sont aussi bien dynamiques que résilients. Certains se sont lancés dans les petits commerces, les transports avec des motos, l’agriculture, mais aussi ceux qui développent un rêve : celui de quitter le lieu pour Kinshasa, par la rivière Tshuapa vers Mbandaka et prendre le majestueux fleuve Congo pour gagner la grande mégalopole à plus de 15 millions d’âmes.
Il faut aussi remarquer que la ville de Boende est en train de connaître plus de nouveaux bâtiments en dur, grâce à une mentalité spontanée qui s’y développe, celle de construire chez soi. Que dire du stade municipal offert aux jeunes par le Ministre d’État en charge de l’Aménagement du territoire Guy Luando Mboyo? L’une de ses réalisations dans son fief.

Comment serait-il possible de passer à Boende et ne pas goûter aux mets succulents des poissons frais dont seuls les ressortissants du Grand Équateur connaissent le secret ? Notre premier jour dans la ville n’a pas dérogé à cette règle. Somme toute, voyager à Boende, c’est venir découvrir une ville d’une nouvelle province en pleine mutation avec une population dont la notion de l’hospitalité est plus qu’atavique.

Fiston Oleko

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