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Congo ! Kongo ! congo pis encore kongo!Par Hubert Mpunga Tshisambu, Fév. 2023 Consultant, Analyste Eco – Pol.Il n’y a pas pire mal de conscience citoyenne que la perte d’identité pour le citoyen d’un pays, surtout s’il en est lui-même la cause

 

Entendez par là, l’auto-négation par une inféodation intellectuelle. Tel est le cas de beaucoup de congolais, comme de beaucoup d’autres africains qui, de ce fait,  finissent par écrire le nom de leur pays en minuscule ou toute autre orthographe inappropriée. Ainsi sont nés, au Congo, le congo et le Kongo, et le kongolais. Les turbulences marrasmiques dans lesquelles nos pays sont plongés, depuis des décennies, complexent et intimident beaucoup d’entre nous, l’élite intellectuelle surtout, au point de générer un discours négationniste, si pas auto-négationniste, et passéiste. Pis encore, ce discours se tient souvent devant les étrangers, et au pire, même à l’étranger. Au niveau modeste, du citoyen lambda, ce discours se traduit par un comportement de contradiction universelle et de révolte, qui se confond à la plupart de nos oppositions contemporaines. De mon expérience personnelle, j’ai découvert mon pays de l’étranger, et j’ai décidé d’y revenir. Cela, surtout quand j’ai constaté que les étrangers qui y venaient l’y découvraient et décidaient d’y rester. Ceci dit beaucoup ! Il en est de la l’identité et de sa crise, dont souffre nombre d’entre-nous. De la Négation, du Congo au congo Une crise de l’imaginaire aveugle facilement ceux qui perdent de vue qu’une vérité n’est vérité qu’en fonction du niveau du savoir de son temps, le tout circonscrit dans le temps et dans l’espace. Derrière chaque vérité il y a toujours sa confirmation ou son contraire. Ceci, c’est l’imaginaire qui nous le révèle par l’innovation et la diversification, souvent, au-delà des frontières du temps et l’espace. Il y a là un pas à franchir qui ne requiert pas un effort surhumain, surtout, de l’élite, parce que la plus touchée par le virus de la négation. A ceux-là, je propose l’assimilation efficiente de l’apport étranger, sans perdre de vue la position initiale, pourvu qu’elle soit rationnelle, en vue d’atteindre l’objectif souverain ultime visé. La séduction de l’autre ne devra pas effacer le reste. Ainsi le fait de vivre sous d’autres cieux ne devra ni motiver ni justifier le rejet en bloc de tout ce qui vient de soi ou de chez soi. Les valeurs évoluent dans le temps et dans l’espace ; il y en a qui tombent en antivaleurs, dans certaines circonstances, tandis que les autres s’améliorent et se répandent davantage. A quelque forme de négation que soit, l’élégance de l’intellect préfère la glocalisation en vu de rentabiliser cette quête de la rationalité identitaire qui, en cas d’erreur de ciblage, nous fait écrire le Congo en minuscule. Cette attitude qui conduit à pas de géant vers la perte de la conscience collective, et au pire des cas, l’identité nationale, toutes deux socles de la réflexion citoyenne. L’Auto-négation Voici la pire de formes de l’aliénation mentale, laquelle incite à afficher l’être qu’on est pas pour s’éloigner de son entité d’origine réelle et s’approcher davantage de celle de sa séduction identitaire. De la Communautarisation du Narratif PolitiqueLes anthropologues classifient la communautarisation verbale à trois échelons à savoir, celle de discours politique comme celle du débat politique, et celle du narratif politique. Les deux premières étant du fait de la technocratie et des acteurs politiques, la troisième étant du citoyen lambda. Les acteurs publiques congolais sont entrain de réussir, dangereusement et dans toutes conscience, l’implantation de la dernière, le niveau le plus de ce mal socio – politique, la communautarisation du narratif politique.A cet effet, les politiques assèchent tout bonnement le terrain contre l’éclosion de la culture des « Projets de Sociétés », un recule de mille miles loin du processus de démocratisation. Bien sur qu’on s’approche davantage de l’Ouest qu’en s’éloignant de plus en plus de l’orient. Par contre, il faut toujours savoir d’où l’on part et pourquoi, avec quels moyens et vers quels objectif. Et surtout ne pas perdre de vue qu’adversité d’idéologies n’est point inimitié, et ainsi en est – il de l’opposition politique. Le mal vient du bémol de perception qui affichant le pouvoir comme une carrière et l’opposition une galère. Il en résulte, tout naturellement, la mal gouvernance et la pérennisation des mandats dont souffrent les démocraties de la périphérie contemporaine. Le doute méthodique et l’auto – critique ne doivent pas être confondues à l’auto – négation, surtout, au niveau identitaire et citoyen, entendez civique si pas patriotique. Cela dans certaines circonstances spécifiques où la souveraineté de la nation est menacée;Quant à l’être, la négligence de cette évaluation conduit à un métissage intermédiaire faible autant devant la référence convoitée que devant l’entité d’origine. Il en résulte une marginalisation qui endigue l’intégration de l’homme. Une situation d’un inconfort sans pareil, qui n’approche ni n’éloigne l’homme de nulle part. Les cas sont légion, et partout, surtout les espaces où l’homme cherche à accéder à une entité qu’il estime supérieure. A ce stade surgit un discours ambivalent difficile à défendre et qui rend flottant. Là, du fait de lui-même, l’homme se sous-évalue et perd son identité aux risques de tomber dans annihilation. Statut ou état existentiel qui au niveau de la nation livre cette dernière à ses ennemies les plus faibles qui soient. In fine, il est d’évidence naturelle et historique que la communautarisation du débat politique en gangrène tout, le discours et les projets, et toute offre y résultante. Celle du narratif politique en est le plus bas et le plus nocif. Elle stérilise tout, le terrain et les semences de la démocratisation, au pire, même d’une dictature. A tous ces niveaux Les individus prennent la place des projets de sociétés, les aspirations du peuple s’y dissolvent et celui – ci s’aigrit davantage au profit des adversaires et ennemis de la nation. Toute nation qui se laisse prendre dans la communautarisation du narratif politique scie, pour l’oiseleur, la branche sur laquelle elle est perchée.-

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