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Contrer la Russie, la Chine… Antony Blinken, à nouveau en Afrique ! : La question Congolaise toujours en filigrane

Le secrétaire d’État américain entame une quatrième tournée africaine, officiellement orientée sur l’économie, la sécurité, notamment. Pendant une semaine, Antony Blinken devrait visiter quatre pays pour souligner les réalisations nées des engagements pris au sommet États-Unis Afrique de Washington il y a un peu plus d’un an. Le secrétaire d’État commence son périple africain par le Cap Vert, il devra ensuite atterrir en Côte d’Ivoire, puis au Nigeria, avant de finir par l’Angola.
Son agenda prévoit un travail particulier, axé sur la sécurité et l’économie, alors que la Chine, la Russie, la Turquie et l’Inde gagnent du terrain dans plusieurs pays africains. Ces pays émergents contrebalancent l’influence occidentale en Afrique.

Lors de son étape de Luanda, le secrétaire d’État devrait aborder entre autres la question de la sécurité en République démocratique du Congo. Le président Angolais João Lourenço est le facilitateur des pourparlers de paix entre la RDC et le Rwanda. Aujourd’hui, bien que le processus de Luanda qu’il conduit, semble au point mort, Lourenço garde une influence dans la région des Grands Lacs. Il est donc perçu comme celui qui peut aider à ramener la paix entre Kinshasa et Kigali.
Antony Blinken rencontrera le chef de l’État Angolais après une semaine après avoir rencontré le président Rwandais Paul Kagame, en marge de en marge du Forum économique mondial de Davos.

Blinken a déclaré que les États-Unis se sont engagés à améliorer les relations diplomatiques entre le Rwanda et la RD Congo. Cette rencontre symbolise la volonté de Washington de pouvoir gérer les conflits, notamment en RDC, en travaillant avec Kagame, malgré les critiques américaines qui visaient le dirigeant Rwandais.

« Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir en vue de soutenir les efforts déployés, en particulier par l’Angola et le Kenya, vers une résolution pacifique des désaccords et la prévention des conflits dans l’est de la RDC », a déclaré le Secrétaire d’État américain.

Après l’échec des processus de Luanda et Nairobi, les États Unis d’Amérique tentent de ramener la paix à l’Est de la RDC et apaiser la tension entre Le Rwanda et la RDC, alors que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et son envoyé spécial dans les Grands Lacs Huang Xia alertent sur la possibilité d’un conflit armé direct entre le Rwanda et la RDC.

Consoler l’Afrique

Ces dernières semaines, après l’attaque surprise d’Israël par le Hamas, Blinken avait dû reléguer au second plan le continent africain pour se concentrer sur le Moyen-Orient. Il devra consoler une Afrique à laquelle avait été quasiment promise une visite de Joe Biden, à l’issue du sommet des dirigeants africains organisé à Washington en décembre 2022. Ce n’est pas en pleine année électorale que le président octogénaire pourra quitter le terrain d’une campagne que Donald Trump esquisse comme une revanche. Le dernier chef d’État américain à avoir foulé le sol africain était celui dont Biden était alors le vice-président : l’« Africain » Barack Obama, en 2015, au Kenya et en Éthiopie.

En Afrique, le secrétaire d’État américain devrait articuler ses discours autour de l’économie et de la sécurité. En filigrane des questions de croissance, les observateurs traqueront des allusions à l’offensive de la Chine, dont le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, vient justement de quitter la même Côte d’Ivoire, en point d’orgue d’une tournée qui l’a également mené en Égypte, en Tunisie et au Togo.

À travers les échanges autour de la sécurité, chacun guettera des piques plus ou moins subliminales adressées à la Russie. Dans un communiqué, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a déjà évoqué « le respect des droits de l’homme, la promotion de la démocratie et l’extension de l’État de droit » comme des « valeurs communes » qui fonderaient les partenariats de sécurité tissés avec les États-Unis…

Antony Blinken devrait assister à un match de soccer de la Coupe d’Afrique des nations ivoirienne, parler de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), de la République démocratique du Congo (RDC) et du projet d’infrastructures « couloir Lobito » avec les autorités angolaises. Ce projet, signé entre la RDC, la Zambie et l’Angola bénéficie d’un grand soutien des États Unis d’Amérique.
« La nouvelle ligne ferroviaire, qui relie le nord-ouest de la Zambie au Lobito Atlantic Railway et au port de Lobito, représente l’infrastructure de transport la plus importante que les États-Unis aient contribué à développer sur le continent africain depuis une génération. Elle renforcera les échanges commerciaux ainsi que la croissance régionale et fera progresser la vision commune d’un chemin de fer connecté et à accès ouvert de l’océan Atlantique à l’océan Indien », avait écrit l’ambassade Américaine en RDC lors de la signature du protocole d’accord en octobre 2023.

Patrick Ilunga & Jeune Afrique

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