Accusés de fraude électorale, vandalisme par la commission électorale, les gouverneurs de la Tshuapa, de l’Équateur et de la Mongala introduisent un recours auprès du Vice-premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité Peter Kazadi. Ils exhortent leur autorité de tutelle de reconsidérer la mesure de la suspension qui les frappe. Ce weekend les trois gouverneurs, à savoir César Limbaya de la Mongola, Bobo Boloko de l’Equateur et Pancras Bongo Ngoy, de la Tshuapa ont eu une rencontre avec le Vice-premier ministre Peter Kazadi afin de faire acte de défense de leur cas, car, ils s’estiment avoir été frappés injustement. Pour eux, le fait que la Commission électorale nationale indépendante les ait placés sur une liste des 82 candidats députés dont le suffrage a été annulé, est un manquement.
« Nous devrions nous expliquer. Nous avons été accusés faussement et même la CENI, elle ne nous a pas donné le temps de nous justifier. Nous allons à la Cour constitutionnelle avec nos moyens de défense pour que la CENI puisse prouver si celà était vrai », a déclaré à la presse Pancras Bongo Ngoy. Le gouverneur suspendu persiste et signé: ils ont été victimes des personnes malveillantes qui ont lancé contre eux une dénonciation calomnieuse. « Cette dénonciation est l’œuvre de nos détracteurs », a-t-il déclaré.
Après que la CENI a accusé plusieurs personnalités qui concouraient aux législatives (dont des ministres, sénateurs, mandataires et gouverneurs), le Vice-premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité a suspendu 4 gouverneurs de leur fonction en attendant l’organisation de nouvelles élections pour désigner de nouvelles autorités provinciales. A Kinshasa, la situation a été on ne peut plus confuse. Le gouverneur Gentiny Ngobila a tenté de se maintenir contre la décision du VPM Kazadi, ce qui a installé une situation ambiguë entre l’hôtel de ville de Kinshasa et son autorité de tutelle. Le gouverneur suspendu de Kinshasa n’a donc pas été de la réunion du weekend avec ses autres collègues incriminés.
Face à la décision du VPM Peter Kazadi, les trois autres gouverneurs se sont mis en retrait mais, ont refusé de rester les bras croisés. « Nous avons jugé utile d’adresser au Vice-premier ministre nos recours. Et nous sommes venus chercher la suite, échanger avec lui, nous sommes ses collaborateurs et devant de telles situations, nous ne pouvons pas rester à la maison, nous devrions venir échanger avec lui en profondeur sur ce qui a eu lieu et lui donner des explications. Chacun de nous a donné les explications en rapport avec la situation de sa province », a déclaré Pancras Bongo Ngoy.
Les gouverneurs suspendus espèrent une suite du Vice-premier ministre de l’intérieur et sécurité à leur requête. « Il va réagir, nous attendons la suite”, a lâché Bongo Ngoy.
Patrick Ilunga
