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COP 23 A BONN : Polémique sur la levée du moratoire sur les forêts de la RDC

Dans le cadre de la recherche des moyens pour faire face à la crise actuelle, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a décidé de lever le moratoire qu’il s’était imposé durant quelques années portant sur l’interdiction d’octroyer des nouvelles concessions forestières dans le but de préserver l’environnement. On se souvient qu’une société d’exploration pétrolière (Ndlr : SOCO DRC) avait même renoncé à travailler dans le parc Virunga pour des raisons de conservation de la forêt. A ce jour et devant faire face à des augmentations exponentielles des charges et à une diminution arithmétique des recettes, il a jugé bon de lever ce moratoire et de permettre à d’autres forestiers d’accéder aux réserves immenses du bassin congolais. Cette volonté du Gouvernement bute sur la perception des différentes organisations gouvernementales qui s’insurgent contre cette décision et qui estiment que la levée de ce moratoire va entamer profondément la conservation des forets surtout, selon ces ONGs, les concessions qui sont concernées autour de 2 millions d’hectares seront attribuées à une société, grande inconnue dans le domaine. Notre rédaction a tenté sans succès de joindre le ministre de l’Environnement pour recueillir son avis sur ce communiqué. Le ministre qui séjourne à Bonn, en Allemagne, aura certainement le temps de réagir et de donner la version de son Gouvernement. Mais la polémique, elle a commencé à enfler et certaines mauvaises langues que Géopolis Hebdo ne peut reprendre ici voient déjà de la magouille dans cette opération. Et pourtant, le Gouvernement, en cette matière, doit tenir compte des impératifs de son programme, mais aussi des engagements internationaux antérieurs. En attendant de réunir toutes les versions, nous publions, in extenso, le communiqué signé par la Coalition des Nations des Forêts tropicales humides.

Coalition des Nations des Forêts tropicales humides

Bonn, le 12 novembre 2017

 

Nous sommes alarmés alors qu’au moment où il prend la parole à la COP23 au nom de la Coalition des Nations des Forêts tropicales humides (Coalition for Rainforest Nations), le gouvernement de la RDC s’est réuni à Kinshasa le 10 novembre pour lancer un processus qui conduirait à la destruction de vastes zones de la forêt congolaise, en violation de sa propre loi forestière et d’un décret présidentiel.

 

La réunion, convoquée par le Ministère congolais de l’Environnement et du Développement durable, a considéré la levée du moratoire national sur l’attribution de nouvelles concessions forestières industrielles qui, instauré depuis des années, limite le développement de l’industrie chaotique et souvent illégale que représente l’exploitation forestière congolaise. Ce moratoire de longue date a contribué à maintenir les forêts relativement intactes.

 

Nous nous inquiétons aussi de voir le Ministère de l’Environnement et du Développement durable proposer la cession de droits portant sur deux millions d’hectares de forêt à Silvere, une société inconnue, en échange de son soutien financier à la levée du moratoire.

 

Une expansion de l’exploitation industrielle en conséquence de la levée du moratoire provoquerait un raz de marée de destruction environnementale, d’abus sociaux et de corruption dans la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.

 

Cela entraînerait également une augmentation significative des émissions de carbone, y compris provenant d’importantes tourbières récemment découvertes, qui reposent sous de larges zones de la forêt de la RDC.

 

Dans ce contexte, les efforts fournis par la communauté internationale visant à l’amélioration de la gouvernance forestière en RDC, à travers la collaboration et le financement du gouvernement congolais pour protéger ses forêts et ses tourbières, seraient discrédités, au même titre que le leadership de la RDC pour la Coalition des Nations des Forêts tropicales humides.

 

Nous appelons le gouvernement de la RDC à renoncer à son projet de lever le moratoire sur l’exploitation industrielle des forêts, à déclarer le maintien du moratoire et à annuler et publier les informations relatives à tout accord passé avec la société Silvere. Nous encourageons la communauté internationale à soutenir le gouvernement de la RDC pour l’annulation immédiate des cinq millions d’hectares de concessions forestières qui opèrent actuellement dans le pays sans plan de gestion, et sont donc en situation d’illégalité.

 

 

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