Non classé

Environnement et Développement Durable : Le ministre Ambatobe invite les parties prenantes à accompagner l’Etat congolais dans la levée du moratoire forestier

Le ministre de l’Environnement et Développement Durable, Amy Ambatobe, a invité vendredi dernier toutes les parties prenantes opérant dans le secteur forestier à accompagner l’Etat congolais dans la levée du moratoire sur l’octroi de nouvelles concessions forestières en République Démocratique du Congo, à l’ouverture à Kinshasa, de l’atelier de réflexion sur le processus de la levée du moratoire forestier en RDC.

Le ministre de l’Environnement a indiqué que cet atelier présente un objectif global de garantir la gestion durable des ressources forestières et spécifiques de collecter et analyser les données pertinentes sur les conditions de la levée du moratoire, d’amorcer les consultations entre parties prenantes concernées, d’évaluer les acquis déjà réalisés.

Il a rappelé que le gouvernement congolais avait, par arrêté ministériel de 14 mai 2002, suspendu l’octroi des allocations forestières en décrétant un moratoire devant rester en vigueur jusqu’à la publication de nouvelles règles d’adjudication en matière d’octroi des allocations forestières lequel avait été confirmé par le décret présidentiel du 24 octobre 2005 fixant les modalités de conversion des anciens titres forestiers en contrats de concession forestière.

Il a souligné que la levée du moratoire dépend de la réalisation de trois conditions à savoir : la publication des résultats définitifs du processus de conversion, la résiliation effective des titres non convertis ainsi que l’adoption d’une programmation géographique des futures allocations, précisant que les deux premières conditions ont été surmontées.

Pour le ministre, la levée de ce moratoire présente des avantages considérables pour le pays en ce qu’elle permettra d’accorder les superficies forestières au plus offrant avec comme corollaire, la création de beaucoup d’emplois et d’unités de transformation plus poussée du bois, donnant une plus-value aux produits issus de l’exploitation forestière par les entreprises industrielles du pays.

Les parties prenantes à cet atelier ont présenté des déclarations de leurs structures donnant position de chacune d’elles face à la volonté du gouvernement de lever le moratoire sur l’octroi de nouvelles concessions forestières au pays.

Pour les Organisations de la société civile (OSC), représentées par le Me Augustin Mpoyi, directeur exécutif de CODELT, une structure spécialisée dans l’environnement et ressources naturelles, la levée du moratoire requiert l’accomplissement des préalables.

Selon lui, la levée de moratoire est une problématique qui s’inscrit dans le cadre de l’aménagement du territoire et de ce fait les forêts constituent un domaine de plusieurs compétences concurrentes et en même temps, c’est un support de l’application des lois sectorielles.

De ce fait, le ministre ne peut de manière unilatérale décider de l’emplacement des zones réservées à d’exploitation industrielle des forêts car, dit-il, il s’agit d’une perspective d’aménagement de territoire qui implique une démarche sectorielle concertée et des décisions consensuelles. Il a parlé de la gouvernance environnementale où le pays n’a pas encore un système fonctionnel de gestion des incidences des activités économiques sur l’environnement et la vie de la population, ajoutant que le fait pour le pays de ne pas avoir pas des garanties suffisantes expose les forêts à des érosions. Il a aussi évoqué les conflits d’intérêts dans le chef du privé qui a financé une activité d’envergure sur le projet du gouvernement  sans passer par la procédure d’adjudication.

En revanche, les acteurs du secteur privé, ensemble avec la Fédération des entreprises du Congo (FEC), ont plaidé pour la levée de ce moratoire car celui-ci a engendré des conséquences dues à la prolifération de l’exploitation illégale de l’espace forestier même là où il n’y a pas de concessions forestières (Katanga, Nord-Kivu, Maniema, Sud-Kivu), ajouté à cela le manque de bénéfices pour la population locale.

Ce travail  de réflexion va se poursuivre à Kisantu où les parties prenantes vont analyser les recommandations formulées afin d’adopter celles jugées pertinentes. Cet atelier a été  organisé par la Direction Générale des Forêts du ministère de l’Environnement et Développement Durable avec l’appui technique et financier de la société Silvere.

Géopolis/ACP  

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top