Politique

Dossier Bukanga Lonzo et État de droit : Matata Ponyo ne désespère pas

Pour le Sénateur Augustin Matata Ponyo, les rebondissements à répétions de ses ennuis judiciaires notamment avec l’affaire Bukanga Lonzo n’a qu’une seule raison. De l’acharnement politique pour l’éliminer de la course électorale, alors qu’il s’est déjà déclaré candidat président de la République, pour le compte de son parti politique qui l’a désigné. «L’acharnement politique contre le sénateur Matata, sur fond des procédures judiciaires concoctées de toute pièce, se rallume avec comme objectif, de m’éliminer à tout prix, un challenger aux élections présidentielles de décembre 2023», a-t-il dit dans une conférence de presse qu’il a animée mercredi 21 juin 2023.

Matata Ponyo indique qu’il est victime de cet « acharnement » pendant deux ans, par ce qu’il appelle le « Duo » composé selon lui du président du Sénat Bahati Lukwebo et du Procureur général près la Cour constitutionnelle Jean-Paul Mukolo Nkokesha. Selon l’ancien premier ministre, ce « Duo » se remet en place pour la énième fois, en violation des lois et règlements de la RDC, pour concocter « en toute illégalité, fraude, tricherie et irrégularité, le plan pour l’émission d’un nouveau réquisitoire », le plan pour solliciter la levée de ses immunités au Senat. Un réquisitoire qui est intervenu le 16 juin 2023, après que la session parlementaire ordinaire soit clôturée. Chose que le bureau de la chambre haute du parlement a accordé dans une séance d’échange qu’il a eue avec le parquet près la Cour constitutionnelle le mardi 20 juin. Pour le président du Sénat, le Sénateur Matata est à la disposition de la justice depuis la levée de son immunité sur le dossier des biens zairianisés.

S’il faut faire un petit rappel, à en croire le Président nationale de LGD, Leadership et Gouvernance pour le Développement, en avril et juin 2021, par ses réquisitoires successifs dans un intervalle de 3 mois. Le 28 avril 12 et 15 mai 2021, le procureur général avait saisi le sénat pour obtenir la levée des immunités de Matata et l’autorisation des poursuites pour le dossier Bukanga Lonzo. Cette autorisation ne sera pas obtenue parce que l’Assemblée plénière du Sénat, l’organe suprême, avait refusé par une résolution à travers un vote du 15 juin 2021.

Matata Ponyo rappelle aussi que, après ce vote de l’Assemblée plénière du Sénat, le bureau de cette chambre a eu, «malicieusement,» à autoriser les poursuites et les levées des immunités parlementaires, pour le dossier des bien zairianisés, en « violation intentionnelle et flagrante des lois de la République et le règlement d’ordre intérieure du Sénat. C’est par voie des ondes que j’ai appris car la lettre portant décision m’a été notifiée bien après. Incroyable! », s’exclame l’ex-Premier ministre. L’ancien premier ministre souligne qu’il s’agit là aussi d’une affaire judiciaire qui a été clôturée, et un procès verbal a été signé par l’accusé et le Magistrat instructeur du dossier. Une affaire qui, dit l’ex Chef du Gouvernement, a conduit le Procureur Mukolo Nkokesha à lui « présenter des excuses ».

Au-delà de ces éléments, il y a aussi l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui s’est déclarée incompétente de juger un ancien Premier Ministre, pour les actes commis pendant l’exercice de ses fonctions, du 15 novembre 2023, cite-il.

Au regard de ce qui précède, le sénateur Matata Ponyo qui se dit victime d’une cabale politique, a déposé mercredi 21 juin, une plainte à la Cour constitutionnelle, en saisissant le Président de ladite Cour, contre le Procureur Général Mukolo Nkokesha qu’il a, en même temps, récusé. Le même mercredi, l’homme à la cravate rouge a déposé, à la Cour de cassation, une plainte contre le président du Sénat Bahati Lukwebo, qui selon lui est en train de comploter contre lui, pour le détenir longtemps en prison, dans l’idée de l’éliminer politiquement de la course à la présidentielle de 2023. A propos du numéro 1 de la chambre haute du parlement, Matata Ponyo a déclaré retirer sa confiance.

C’est une affaire à multiples rebondissements qui reste à suivre. Pour le dossier Bukanga Lonzo, l’ancien Premier Ministre dit qu’il ne l’a pas géré au quotidien, pas plus qu’il a vu les fonds qui avaient été alloués au projet pour arriver à un quelconque détournement. Par ailleurs, il a rassuré que ce projet au coût de plus de 200 millions de dollars américains a été l’objet d’un sabotage par certains congolais.

Si l’issue de ce dossier semble floue, le debat se situe au niveau de la forme, à quoi s’ajoute une lecture à double dimension, juridique et politique, car l’accusé, Matata Ponyo, a indiqué mercredi devant la presse, être convaincu qu’il y a des mains noires, car le jour où il se réalisera de changer de camp politique, c’est aussi le jour où toute poursuite judiciaire cessera à son encontre, dit-il.

Fiston Oleko

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