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En détention depuis 3 jours : Élan de solidarité pour Stanis Bujakera

C’est une affaire qui agite la toile, la classe politique Congolaise, la presse du pays, mais également les chancelleries occidentales qui se disent préoccupées par la détention de Stanis Bujakera Tshiamala. Le correspondant de Jeune Afrique, en détention depuis le 8 septembre, devrait passer sa troisième nuit entre les mains de la police. Il a été arrêté vendredi 8 septembre aux alentours de 22 h 30 à l’aéroport de N’Djili, alors qu’il s’apprêtait à voyager pour Lubumbashi pour un séjour professionnel. Selon les dernières informations, le journaliste devait être auditionné en fin de soirée dimanche, après la première audition samedi par la commission chargée d’enquêter sur le meurtre du député congolais Chérubin Okende. Les faits qui lui sont reprochés sont la « propagation de faux bruits » et la « diffusion de fausses informations ». Son avocat dénonce déjà « des manœuvres ».

La Grande Bretagne, la France, la Belgique et les États-Unis d’Amérique expriment leur inquiétude par rapport à l’arrestation du journaliste, accusé d’avoir fait publié un document « au contenu fallacieux » sur l’affaire de l’assassinat de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports, député national, dont le corps avait été trouvé le 13 juillet, criblé des balles.

Pourtant Jeune Afrique affirme que Bujakera n’a pas signé l’article incriminé.
« Ces accusations concernent un article publié sur le site de Jeune Afrique le 31 août et qui ne porte pourtant pas sa signature, mais celle de Jeune Afrique. Il est dès lors surprenant et inquiétant d’apprendre que notre correspondant est interrogé sur le contenu d’un article qu’il n’a pas signé et pour lequel il ne peut donc pas être tenu responsable », a écrit JA. Dans sa lettre de protestation, le gouvernement ne cite pas Stanis Bujakera, mais incrimine plutôt le média qu’il l’emploie et la Radio France Internationale. Les autorités congolaises contestent depuis plusieurs jours l’authenticité du rapport attribué à l’Agence nationale de renseignements (ANR) repris dans l’article de Jeune Afrique et également exploité par d’autres médias, dont RFI. L’article en question relate les circonstances de la mort de l’ancien ministre.

Dans sa lettre, le vice-premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité Peter Kazadi dit « attirer l’attention » de Jeune Afrique et Rfi sur « l’importance cruciale de garantir la véracité des informations diffusées par vos journalistes sur des sujets concernant la République Démocratique du Congo ». Reporter Sans Frontières demande la libération du journaliste et « appelle les autorités à cesser le harcèlement des reporters à 3 mois des élections ». « Nous sommes profondément préoccupés par la détention du journaliste congolais Stanys Bujakera, correspondant de Jeune Afrique. La liberté d’expression et le droit à l’information sont des piliers fondamentaux de toute démocratie », écrit l’ambassade de la France en RDC.

Patrick Ilunga

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