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Est de la RDC : Le Congo « devrait déposer une plainte contre le Rwanda auprès de la CIJ »

La République démocratique du Congo devrait porter plainte auprès de la Cour internationale de Justice pour non-respect par le Rwanda de sa frontière, a déclaré vendredi l’ambassadeur de Belgique au Congo lors d’une réunion visant à évaluer l’aggravation de la crise dans l’est du Congo.

Le Congo est confronté à la guerre menée par des groupes armés dont le M23. Les combats ont déplacé 738 000 personnes supplémentaires au cours des seuls trois premiers mois de cette année, selon l’agence humanitaire des Nations Unies OCHA.

Le gouvernement congolais, les responsables de l’ONU et les puissances occidentales, dont les États-Unis et la Belgique, ont accusé le Rwanda de fournir un soutien au M23 notamment en termes d’armes et de soldats ce que le Rwanda a nié à plusieurs reprises.

Lors d’une réunion d’envoyés étrangers à Goma, dans l’est du pays, l’ambassadrice belge Roxane de Bilderling a déclaré qu’il fallait faire davantage pour demander des comptes au Rwanda.

« Une autre façon d’exercer des pressions serait que le Congo dépose une plainte auprès de la Cour internationale de Justice pour non-respect des frontières internationales », a-t-elle déclaré, faisant référence au Rwanda. Kigali s’appuie la problématique des FDLR, accusant le Congo de soutenir ce groupe armé.

Ce conflit fait partie des retombées du génocide de 1994 au Rwanda. Le groupe M23 est dirigé par des Tutsis, tandis que les FDLR sont composés de Hutus.

Les experts des Nations Unies ont déclaré avoir des preuves que les troupes rwandaises ont combattu aux côtés du M23 dans l’est du Congo et ont fourni des armes aux rebelles.
De Bilderling a déclaré que les conclusions de l’ONU donnaient au Congo des raisons de déposer une plainte, notant que ses commentaires étaient uniquement au nom de la Belgique. La RDC a déjà porté plainte contre le Rwanda à la Cour de justice de la communauté d’Afrique de l’Est.

La visite des ambassadeurs à Goma
visait également à mettre en évidence les besoins urgents en matière de financement humanitaire. Les agences
humanitaires ont besoin de 2,6 milliards de dollars pour aider 8,7 millions de personnes vulnérables au Congo cette année, selon OCHA.

Beaucoup de ceux qui en ont besoin se trouvent dans la province voisine de l’Ituri, où le ministre de la Défense Jean-Pierre Bemba a rencontré vendredi des représentants d’autres groupes armés pour signer un accord de cessez-le-feu pour cette province déchirée par le conflit.

Cinq groupes, dont la Coopérative pour le développement du Congo, communément connue sous le nom de CODECO, ont signé une déclaration commune, promettant de « s’engager à cesser immédiatement les hostilités dans l’intérêt de la paix » sous peine de sanctions.

Les milices ont pris et rompu des engagements de paix similaires dans le passé, contribuant ainsi aux cycles d’effusion de sang qui ont déstabilisé l’est du Congo, riche en minerais, pendant des décennies.

« La chose la plus importante pour nous est la paix (…) afin qu’ils cessent de harceler la population et même d’incendier les maisons des civils en Ituri », a déclaré à Reuters le leader provincial de la société civile, Dieudonné Lossa.

Patrick Ilunga/ NMG

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