securité

Goma : Attention à la déflagration

pacifique, puis interdite par les autorités, vire dans la violence, avant même d’avoir commencé. Un jour après ces malheureux événements, le débat se cristallise sur le bilan humain. Le bilan officiel est de 7 morts dont un policier, lapidé par les protestataires et 6 parmi ces manifestants. Ce bilan n’est que provisoire, ainsi que l’avait déjà dit le lieutenant colonel Kaiko Ndjike, porte-parole de l’armée Congolaise au Nord-Kivu dès après les évènements. La société civile ( Lucha, Filimbi etc) parle d’au moins 50 morts. D’autres sources évoquent le chiffre de 48 personnes tuées, citant « un rapport interne de l’Armée ».

Jeudi, le gouverneur militaire Constant Ndima a annoncé que la ronde des morgues se fait pour éventuellement revoir ce bilan à la hausse, puisque le gouverneur a reconnu que « le bilan a commencé à s’alourdir ».

Qui sont les protestataires ?

Certaines sources les décrivent comme une organisation religieuse qui se nomme « Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations (FNJMN) / Agano La Uwezo Wa Neno/Wazalendo ». Il se réclameraient de la lutte de Patrice Emery Lumumba et veulent parachever son combat pour une vraie indépendance.

L’armée Congolaise a parlé d’un groupe des bandits armés drogués et manipulés, se faisant passer pour les Wazalendo appartenant à une secte mystico-religieuse d’un certain prophète Bisimwa Ephrem. Le gouverneur militaire affirme que ce groupe avait déjà fait deux irruptions, à la base de la Monusco et dans la ville. Le gouverneur ne précise pas dans quelle ville ces manifestants s’était illustrés exactement. Le lieutenant colonel Kaiko Ndjike, lui, précise que « ces bandits » avaient déjà été auteurs des « cas similaires » au Sud-Kivu. Leurs manifestations avaient causé mort d’homme parmi les adeptes du prophète Éphrem Bisimwa.
Ce mouvement »mystico-religieux », ainsi que les désignent les autorités militaires, est à la solde des agresseurs, à en croire le porte-parole du gouverneur, le lieutenant colonel Kaiko Ndjike.

Que réclament – ils ?

Ce groupe réclame le départ immédiat du sol Congolais, de Monusco, la force régionale d’Afrique de l’Est, des occidentaux et des ONG. L’armée Congolaise indique que, en réalité, ce groupe jouait le jeu du M23 et de l’armée Rwandaise. Mais « les Forces de Défense et de Sécurité ont pris toutes les précautions et ont
stoppé professionnellement les aventures de ces fauteurs des troubles ». Sauf que, les images des soldats traînant les cadavres, les jettant dans un fourgon, au lendemain de la violence, ont jetté un doute sur la réponse voulue professionnelle de l’armée. Aujourd’hui, certains au Nord-Kivu vont jusqu’à demander des sanctions à l’encontre des autorités de la province.
Le communiqué de l’armée note que les protestataires étaient armés et ont prémédité et semé le chaos dans la ville. La manifestation avortée de mercredi à Goma, rappelle les marches violentes de juillet 2022 autour de la présence « passive » de la Monusco en RDC, qui avaient fait 36 morts dans plusieurs villes de l’Est du Congo.

Quid de la Monusco et de l’EACRF ?

La Monusco est actuellement en préparation d’un plan de retrait progressif. Les autorités Congolaises et les dirigeants des Nations Unies ont déjà convenu que le mouvement de retrait devrait débuter dès après les élections de décembre prochain. Un plan de transition est déjà défini. Ce plan prévoit que la mission de la paix devra transférer ses missions et prérogatives aux autorités Congolaises de manière échelonnée. Antonio Guterres a néanmoins déjà fait savoir qu’un retrait « prématuré » risque d’exposer les populations civils à plus de violence.

Pour ce qui est de la force régionale d’Afrique de l’Est, son mandat expire, en principe, le 8 septembre prochain. Dans moins d’une semaine donc, il faudra décider du sort de la cette force. Sauf que les ministres de défense de la région d’Afrique de l’Est ont manifesté le besoin de voir cette force rester encore au Congo. Un sommet des chefs d’État de la région devrait être convoqué avant le 8 septembre pour trancher.

Patrick Ilunga

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