Société

Kinshasa : Morgues et cimetières des véritables lieux de négoce

Depuis la fermeture des salles funéraires par l’autorité urbaine, les parcelles environnant les morgues deviennent de plus en plus des marchés de fortune. Utilisant leur situation géographique, les riverains des morgues ont créé des tentes sous lesquelles ils font louer des chaises aux personnes qui viennent assister les familles et proches éplorés à la levée des corps.

Nous sommes à la morgue de l’hôpital 7, le chiffre représentant le nom du quartier qui abrite l’hôpital, dans la commune N’djili l’une des communes du district de la Tshangu.
Au devant de cette structure sanitaire, les marchés de biens et services s’érigent par les riverains. Plusieurs chaises visiblement étalées sous des tentes, cela n’est pas un acte de bonne foi, mais tout un service rendu au public moyennant quelques billets de banque. Avec 50 chaises, une se prenant à 300fc durant parfois une heure pour s’asseoir, ces riverains peuvent faire jusqu’à 30.000fc en une journée.

Selon Guelor l’un des riverains de la morgue et propriétaire d’une tente, << nous ne tirons pas seulement profit dans cette activité, mais nous aidons aussi les gens qui viennent assister à la cérémonie de s’asseoir en attendant la levée du corps. il se fait que nous puissions nous aider. les procédures avant la levée du corps prennent un peu du temps, des nombreuses personnes ne supportent pas rester debout pendant ce moment là. c’est à ce besoin là que nous répondons>>, a-t-il dit.

Outre les riverains, les vendeurs des cache-nez, eaux, gerbes de fleurs, papiers mouchoirs voire des chauffeurs de taxi qui eux aussi viennent tenter faire louer leurs véhicules pour les cimetières, tous profitent de la même occasion pour se faire un peu d’argent. Les vendeurs des tenues mortuaires et autres articles y participent aussi.

Sans taxe et impôt, le commerce à ce lieu est libre et ne souffre d’aucune tracasserie administrative et policière à la différence d’autres lieux commerciaux.

Les cimetières mouvementés

Si devant les morgues il y a la présence de plusieurs activités économiques, aidant ainsi aux acteurs de ces petits commerces de tirer profit, cela est aussi le cas devant les entrées des cimetières de la ville province de Kinshasa. Tenez, nous sommes ici au cimetière de Nécropole 1, autrement appelé  »Entre ciel et terre », l’un des plus prisés de la capitale, situé dans un coin un peu isolé de la commune de la Nsele bien qu’il y a actuellement des velléités de construction des habitations, devant l’entrée duquel plusieurs biens sont en vente, et nombre des services est rendu aux connaissances et familles qui accompagnent leurs proches à leurs dérnieres demeures. Il suffit d’ y faire un tour la journée pour s’en rendre effectivement compte.

Les tenanciers de petits commerces mettent à la disposition de leurs potentiels acheteurs les arachides, la bière traditionnelle et des sociétés brassicoles via une terrasse, les croupions de dindons fumés, de l’eau, certains fruits et légumes fraîchement cueillis des champs et consorts, tous ceux ci trouvent facilement preneur.

Un seul service est rendu ici en vogue, c’est le faite que certains jeunes se disposent à garder les véhicules des tiers et leur permettent de trouver un espace pour parking, en échange d’une somme d’argent à partir de 1000 FC. Ainsi toute la journée. La location des chaises ici n’existe pas, chacun se débrouille à sa manière, malgré que l’organisation du cimetière ait disposé quelques travées en quantité insuffisante visiblement.

Une dame présente dans le lieu pour inhumation d’un proche, munie d’une botte de feuilles de manioc, s’est dite contente de faire ses emplettes ici car les légumes sont frais, venant aussitôt des champs, et coûtent significativement moins cher que ceux de chez elle dans la commune de Ngaba.

Au delà de leur fonction de servir de repos temporel à froid ou éternel pour le corps humain, les morgues et cimetières à Kinshasa donnent lieu à des véritables lieu de négoce, où les vendeurs et riverains tirent des profits souvent sans impôt et aucune taxe, mais aussi que les familles et proches du défuns arrivent à satisfaire leurs besoins spontanément ressentis.

Edouard Funda/Fiston Oleko

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